Rien n’annonce mieux l’arrivée de l’été dans mon quartier que le passage de Tony l’aiguiseur, sa cloche tintinnabulant de par les rues afin d’ameuter la clientèle aux couteaux émoussés.
Autrefois, l’aiguiseur se déplaçait à vélo, sa meule sur son guidon. Il lui suffisait de bien assujettir la bécane sur le trépied et d’engager la chaîne sur le rouage de la meule pour, en pédalant, afûter les objets coupants et tranchants.
Les nouvelles technologies aidant, l’aiguiseur se balade désormais en camionnette qui – je le soupçonne – a dû être récupérée auprès de notre service postal avant d’être repeinte.
À vous, compatriotes des régions, je l’affirme: Montréal n’a pas encore perdu son âme, quoi qu’on en dise. Il est encore des quartiers qui demeurent des villages nichés en ville.
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