samedi 4 juin 2022

Maudite éducâssion!

 



Comme d'hab', c'est au Québec que c'est pire. 


La pure Ontario n'a déclaré à date – tout au moins pendant les élections qui ont reporté les conservateurs au pouvoir – que cinq cas de variole simienne; et un seul en Alberta, plus pure encore, qui n'a pas besoin de reporter les conservateurs au pouvoir, car ils n'en sont pratiquement jamais délogés.


En comparaison, le nombre de cas recensés au Québec, selon son ministère de la Santé, est de 71. Bref, comme pour tous les problèmes liés à la santé, c'est toujours au Québec que c'est pire. Au moins jusqu'au moment où, comme pour la Covid, il devient impossible de masquer la vérité et qu'il devient évident que le CAnada n'est certes pas mieux.


Ou alors est-ce parce qu'au Québec on a appris dès l'école à compter correctement?


vendredi 3 juin 2022

Maudit bon gars!




Sans doute avez-vous entendu parler de la tuerie – une énième aux Stazunis – dans une école d'Uvalde, au Texas. Un tireur avait fait irruption dans une salle de classe, le 24 mai dernier, et a abattu 19 enfants et 2 enseignantes à l'aide d'un fusil d'assaut. Encore une fois, le pays a été choqué par une telle violence. 


Le week-end suivant, l'association de défense des armes à feu yankee (NRA) a maintenu son congrès, tel que prévu. Évidemment, les différentes personnes à prendre la parole devant l'ensemble des délégués ont marché sur des œufs, ce qui ne les a pas empêchées de répéter leur mantra habituel: «Pour arrêter une mauvaise personne avec un fusil, il faut une bonne personne avec un fusil.»


C'était oublier un peu facilement que les «bonnes personnes avec un fusil», c'est-à-dire les policiers d'Uvalde, quoique sur place à l'intérieur de l'école, n'ont rien fait pour empêcher le tueur de se livrer à son carnage.


Mais les discoureurs du congrès de la NRA ont tout de même insisté sur le fait que les délégués présents faisaient partie des «bonnes personnes». Fait particulier dans ce contexte, comme l'ex-président Donald Trompe devait lui aussi prendre la parole, aucune de ces «bonnes personnes» ne fut autorisée à apporter son arme de poing dans la salle.


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Pluie à Siddes


Dans l’oasis de Siddes à la frontière libyo-égyptienne, il ne pleut qu’une fois l’an, lorsque le vent du désert, à l’approche de l’hiver, cède le pas au vent du nord chargé de l’humidité méditerranéenne. La pluie alors se déchaîne avec une force inouïe et ce déluge dure, selon la coutume, deux jours et deux nuits sans faiblir. Dans les faits, le phénomène météorologique est moins constant. Cependant, une tradition locale veut que si la pluie dure effectivement deux jours et deux nuits exactement, l’année sera bénéfique pour tous les gens étant nés à Siddes, ce qui ne représente qu’une bien faible proportion de sa population. Les ressources limitées de l’endroit forcent la plupart des natifs à s’exiler soit en Libye ou en Égypte. Au début de l’histoire, lorsque la pluie commence à Siddes, elle tombe avec une telle violence que les maisons, la plupart en crépi, commencent à se désagréger. Des fleuves de boue et de limon envahissent les rues et bloquent les pistes. Dès la première journée du déluge, Siddes est coupée du monde extérieur. Saïd, un Lybien, a épousé Maïa, une Égyptienne. Sous la contrainte des éléments déchaînés, les passions s’exacerbent au sein du ménage qui est contraint à un huis clos angoissant. En plus de leurs origines différentes, le couple traverse une grave crise qui a éclaté avec la mort de leur unique enfant au moment de l’accouchement. Désormais stérile, Maïa doit affronter les outrages de son mari qui envisage mal de mourir sans descendance. L’affrontement entre l’homme et la femme connaît un crescendo tandis que cette dernière attend dans l’angoisse l’arrivée de son vieux père qui préfère braver les éléments déchaînés plutôt que de laisser sa fille affronter seule un mari violent. Alors que Saïd et Maïa en sont presque rendus aux coups, on frappe à la porte. Le couple doit se rendre à l’infirmerie de la garnison, le seul hôpital de Siddes, pour retrouver le vieillard à demi noyé qu’un bienfaiteur inconnu a tiré d’une rigole de plusieurs mètres de largeur. Laissée seule avec son père agonisant, Maïa épanche son coeur et lui fait part de tout le désespoir qu’il renferme ; elle le supplie de lui donner la permission de mettre fin à ses jours. Le vieillard refuse de répondre à ses demandes répétées. À la fin, il réclame son gendre auquel Maïa cède la place, ne pouvant plus supporter sa présence. Il s’engage alors un tête-à-tête où le vieil homme demande à Saïd de lui décrire ce que l’absence de postérité représente pour lui. À la fin de ce long monologue, le vieillard veut savoir si Saïd préférerait se retrouver à sa place, à l’article de la mort. Saïd secoue la tête et son beau-père lui explique que, s’il n’avait pas eu d’enfant, il ne serait pas en train de rendre l’âme à ce moment.


 – Gamal Habyé – 692 p. – 1998 – C’est toute la poésie de l’âme arabe qui transparaît dans ce récit d’une poignante simplicité et d’une profonde nostalgie. Les deux derniers chapitres en particulier, alors que la sagesse tutélaire du vieillard confronte successivement les peurs du jeune couple, donnent toute la mesure d’une grande sagesse humaine.

jeudi 2 juin 2022

Errol père d'Elon


 

mercredi 1 juin 2022

Promesses ténues

 

L'article ici




La grande leçon de la guerre en Ukraine, c'est qu'elle met en exergue le fait que des promesses non tenues peuvent avoir, après un temps, des conséquences catastrophiques.


Ainsi, au moment de la chute du mur de Berlin, de la fin de l'Union soviétique et de la réunification allemande, on avait promis aux Russes, toujours inquiets quant aux questions de sécurité, que l'OTAN, une institution dirigée contre eux, ne s'étendrait pas vers l'est.


Cela avait eu l'heur de les rassurer, jusqu'à ce que pays après pays soient admis au sein de l'organisation et que, conséquemment, l'inquiétude grandisse à Moscou. Les avertissements que la Russie a servis pendant cette période étaient en quelque sorte des promesses déguisées.


Des promesses qu'elle a tenues… malheureusement.






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Le pic de l’appel


Dans le cadre d’une excursion organisée par une agence de voyages-aventures, un groupe d’alpinistes amateurs entreprend, sous la férule d’un expert, l’ascension d’un des plus hauts sommets des Rocheuses, un pic qui ne porte pas encore de nom. Le groupe est composé d’une dizaine de personnes provenant de milieux divers. Contrairement à ce qu’ils attendaient, ils doivent faire face, dès le début de l’escalade, à des obstacles imposants. La température, d’abord, les accable sous les bourrasques et un froid intense, alors que les services de météo avaient prévu tout le contraire. D’autre part, la piste prévue s’avère rapidement impraticable pour eux à cause d’avalanches qui, bien que les laissant indemnes, les obligent à emprunter d’autres voies. De plus, à la suite d’une fausse manoeuvre, une partie importante des provisions est perdue. Enfin, devant les difficultés de leur entreprise, les conflits commencent à poindre au sein de l’expédition et la solidarité du début s’effrite. Alors que la grogne s’installe chez certains, d’autres semblent prendre du courage. C’est le cas particulièrement d’un quatuor composé de trois hommes et d’une femme qui, toujours portés en tête de cordée, prennent même à leur compte une partie de la direction de l’expédition. Un matin, alors que le groupe franchit un passage relativement facile, le chef de cordée, pourtant un alpiniste émérite, glisse et fait une chute de plusieurs mètres sur un glacier en contrebas. Blessé, incapable de poursuivre, son état, bien que n’inspirant pas de sérieuse inquiétude, exige malgré tout l’attention d’un médecin. L’hélicoptère de secours est immédiatement appelé, autant pour secourir le blessé que pour emmener le reste de la troupe. Résolu à poursuivre l’ascension du pic en dépit de l’absence de leur guide, le quatuor décide de profiter d’une ultime bourrasque de neige afin de fausser compagnie au reste du groupe. Le lendemain et le surlendemain, des hélicoptères de patrouille les repèrent en train de poursuivre leur escalade. Mais, les jours suivants, ils demeurent introuvables. Les recherches s’organisent alors afin de les rescaper avant qu’une tempête, qui approche rapidement, les surprenne. Un après-midi, on aperçoit une figure solitaire qui erre sur un glacier très éloigné de la dernière position connue du groupe. Une fois les secours arrivés, on constate qu’il s’agit de la femme qui, dans un état de choc, semble avoir perdu la mémoire. Sans équipement, seulement munie de ses survêtements, les experts se demandent comment elle a pu descendre de la montagne. Les seuls indices pouvant peut-être expliquer ce qui a pu advenir de ses compagnons est fourni par la police de Toronto : les trois hommes étaient respectivement son mari, son ex-mari et son amant. L’enquête qui s’ensuit révèle toute l’ampleur de la tragédie.


 – Lisette Sauret – 296 p. – 1995 – Dans un style jeune et revigorant, l’auteure s’ingénie à fouiller le non-dit qui, au sein d’un huis clos angoissant, n’est exprimé que par la perception d’une seule personne, laquelle ne semble pas totalement innocente dans l’affaire.

mardi 31 mai 2022

Le PLiQ et ma CAQ

 



Qui se souvient encore que, il y a 10 ans, la contestation étudiante s'était étendue à l'ensemble de la population du Québec, faisant ainsi vaciller le gouvernement d'alors dirigé par le Parti libéral du Québec (PLiQ)? En cause, l'augmentation des frais de scolarité et, aussi, le ras-le-bol des gens devant une gestion inefficace et corrompue. À l'époque, les contestataires portaient à la boutonnière un bout de tissu en forme de carré rouge, symbole de l'expression «nous sommes carrément dans le rouge».


Le week-end dernier, la Coalition avenir Québec (ma CAQ) tenait son congrès, sans doute en vue des élections qui nous pendent au bout du nez à l'automne, élections lors desquelles les votants pourront reporter au pouvoir un gouvernement qui a si mal géré la crise de la Covid.


Or, au cours de cette manifestation d'autocongratulation d'une bande d'incapables, il y eut une note discordante. Des observateurs étudiants ont voulu assister à ce congrès en arborant, pour souligner le dixième anniversaire de la chose, le fameux carré rouge. Malaise de la part des organisateurs de ma CAQ qui ont voulu refouler les leaders étudiants.


Qui eût cru que ma CAQ se sente libérale à ce point? Bref, ce n'est pas le PLiQ et ma CAQ. C'est ma CLAQ!


Ou peut-être ma CLiQ…


lundi 30 mai 2022

Et pis, gun!


 

Laquais dit...


 

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Petits nègres en négatif


Dans une banlieue parisienne, un groupe de jeunes désoeuvrés décide par défi de « changer de peau ». Tous trois de race blanche, ils adoptent, pour vingt-quatre heures, les attitudes, valeurs et comportements de Noirs de leur âge. Cependant, leur appréhension approximative de la négritude les porte davantage à la caricature qu’à la véritable imitation. Aussi leur odyssée d’une journée donne lieu, dès les premiers instants, à une série de situations cocasses où toute la société française est prise à partie de manière décapante. Leur groupe d’amis est le premier à se trouver désarçonné par ce jeu. D’abord incrédules puis excédés, ils menacent de s’en prendre physiquement aux trois compères. Persona non grata dans leur propre quartier, ils décident de partir à l’aventure dans le dédale urbain. Ils croisent sur leur chemin une vieille dame qui, méfiante à leur approche, appelle un agent à l’aide. Outrés par ce qu’ils considèrent comme un abus de pouvoir, les jeunes gens viennent bien près de se faire mettre aux arrêts. Cependant, l’arrivée d’un groupe de Beurs procure aux policiers le prétexte voulu pour clore l’affaire alors qu’ils se lancent à la poursuite des nouveaux venus. Laissés seuls une fois de plus, le trio décide avec amertume d’aller errer dans les rues de Paris « où la vie est plus chère, donc moins chiante ». Au hasard de leurs pérégrinations, ils tombent sur un groupe d’étudiants africains qui, terrorisés par les rodomontades des trois amis, se réfugient dans une station de métro de peur d’être écharpés par ces « voyous blancs ». Ils passent par inadvertance devant une permanence du Front National où ils tiennent, sur le trottoir, un discours cousu de clichés et de lieux communs sur la présence des immigrants sur le sol français, tout à fait dans la veine des ténors de cette organisation politique, mais en «rappant» leurs insanités. Devant La tour d’argent, ils font mine de dresser des piquets de protestation afin d’exiger que le restaurant se fasse désormais appeler La tour d’ébène, mais doivent battre en retraite lorsque le chef, un mulâtre d’origine antillaise, les menace d’appeler la police. À la fin, harassés par leur longue promenade, ils arrivent, par le plus grand des hasards, dans une fête multiethnique où ils s’en donnent encore une fois à coeur joie avec leurs clichés de faux Noirs. Leur attitude est jugée irrespectueuse par un groupe de jeunes vietnamiens qui les chasse sans douceur. Meurtris et affamés, ils échouent à une intersection fréquentée afin de mendier quelques pièces. Un homme de race noire leur remet un billet de cinq cents francs en leur suggérant fortement de rentrer dans leur pays.


 – Anwar Conché-Llyab – 320 p. – 1995 – Tableau décapant d’une réalité de moins en moins réservée à la seule ville de Paris, ce roman, dont la forme n’est pas sans évoquer un recueil de nouvelles, offre un tableau hyperréaliste d’une société minée par l’absurde et le mépris de l’identité humaine. Lecture obligatoire pour quiconque cherche à comprendre la France plurielle et les grands ensembles multiethniques.