On n’en parle plus tellement, en ce moment, tant il est vrai que les choses finissent toujours par prendre la taille qui leur revient dans l’actualité. Mais en ce moment, les négociations menant vers le Brexit sont – toujours – dans l’impasse; et pour une raison assez cocasse, faut-il le souligner.
On se rappellera que l’Irlande, jusqu’au début de la décadence de l’empire britannique – soit au lendemain de la Première Guerre mondiale –, était une colonie de cet empire maquillée en dépendance du Royaume-Uni. Comme les Irlandais constituent un peuple remuant, ils ont fini par arracher leur indépendance, mais les Britanniques, afin de continuer à empoisonner la situation, ont insisté pour qu’une partie de l’île reste sous leur domination. Cette enclave fut appelée Irlande du Nord et resta partie intégrante du Royaume-Uni.
Au cours des années 1970, les catholiques d’Irlande du Nord, traités en citoyens de seconde zone comme s’ils étaient de vulgaires francophones cAnadiens, se sont révoltés et c’est alors que commença ce qu’on a appelé pudiquement «la période des troubles», c’est-à-dire une guerre civile larvée qui s’est terminée à l’aube de l’an 2000.
Ce qui a permis la paix, entre autres, ce fut l’ouverture de la frontière entre la république d’Irlande et l’Irlande du Nord. Or, justement, avec le Brexit, cette frontière risque de se reformer, ce qui laisse présager une reprise des hostilités dans la province britannique, une situation que personne ne veut.
Alors, mon pote, ce cher, bon, gros, vieux Boris Johnson, premier ministre britannique de son état, cherche désespérément où foutre cette frontière. Il n’en veut pas entre les deux Irlande; il n’en veut pas non plus entre l’Irlande du Nord et le Royaume-Uni. Or l’Union européenne considère à juste titre qu’il ne peut y avoir de Brexit sans elle.
Apprécions à sa juste mesure l’atavisme britannique qui a toujours su faire lorsqu’est venu le temps de mal tracer des frontières. D’autres exemples? Le CAnada et les Stazunis; l’Inde et le Pakistan; Hong Kong et la Chine.
Et j’en passe… des frontières.