Mais qu’arrive-t-il si ces droits ne sont pas respectés, toujours par ceux qui s’en gargarisent dans leurs discours? Eh bien, en toute logique, il se trouvera des gens pour protester et, s’il y en a suffisamment pour ennuyer le pouvoir en place, on remarque que, tout de suite, le ton change chez les possédants.
Graduellement l’argumentaire glisse depuis la hauteur de la défense des droits au palier inférieur, c’est-à-dire celui de la défense de la loi. «Quelle est la différence?», demanderez-vous avec raison. La différence tient à la posture qui passe de celle des principes à celle de la stricte légalité. Comme on sait, il n’est rien de plus facile d’interpréter une loi abusivement ou, à défaut, d’en créer une toute nouvelle – et sur mesure, encore.
Si la contestation ne cesse pas, alors, il devient impératif, aux yeux de la bourgeoisie, d’appeler au respect de l’ordre, car son intérêt est alors de préserver les structures économiques et sociales. Bref, tous les moyens deviennent bons pour faire rentrer dans le rang les opposants. C’est alors que les flics commencent à taper.
Enfin, si l’appel à l’ordre ne trouve pas un écho suffisant au sein de la population, l’élite économique et politique en arrive à réclamer de garantir la sécurité, laquelle devient le mantra du 1%. Alors, le discours prend sa forme la plus dure, ce qui permet de mettre en place une répression qui l’est tout autant. Cette fois, on ne se contente plus de taper, on tire dans le tas et, dans bien des cas, l’armée est appelée en renfort.
Devant la montée de l’obsession sécuritaire, est-il besoin de mentionner que les droits individuels – ou collectifs – s’effacent? Mais ne vous en faites pas: ils finissent par revenir quelque temps après qu’on a fermé notre gueule.
Bref, de tous vos droits, vous conservez toujours celui de garder le silence.