vendredi 24 avril 2015

La méchante!




Harcèlement criminel. Je la connaissais, cette accusation-là, mais je croyais qu’il fallait s’en prendre personnellement à un individu. Eh bien pas nécessairement. À preuve, Jennifer Pawluck vient d’être reconnue coupable de ce délit. Sans doute vous demanderez-vous de qui il s’agit. C’était cette jeune femme qui avait diffusé sur les réseaux sociaux l’image d’une affiche qu’elle avait photographiée dans le métro de Montréal.

Avait-elle envoyé l’image directement au principal intéressé, soit le porte-parole de la police de Montréal de l’époque, l’émotif et impressionnable Ian Lafrenière? En aucun cas. Était-elle l’auteure de l’affiche? Non. Avait-elle collé l’affiche? Pas du tout. Elle en avait simplement diffusé l’image qui, au vrai, appartenait à ce moment-là à l’espace public. Malgré tout, la juge l’a reconnue coupable, apparemment à cause des mots-clics qu’elle a utilisés.

On ne sait pas encore quelle sera la sentence de Mme Pawluck, mais tout de même lui flanquer un dossier criminel sur le dos pour ce qui pourrait au plus être considéré comme un méfait – mais qui n’est à la rigueur qu’une initiative d’un goût discutable –, c’est une décision plutôt sévère.

Mais la leçon a porté. Ainsi, je vous déconseille désormais de critiquer la police de quelque manière que ce soit. Et si, d’aventure, un de ses représentants vous tabasse jusqu’à l’inconscience ou vous éborgne en tirant à bout portant un projectile dans votre visage, n’oubliez surtout pas de le remercier. Sinon, vous pourriez en subir les conséquences.

En passant, quelqu’un a-t-il des nouvelles de cette chère Stéphanie Trudeau? Il doit bien y avoir 728 jours qu’on n’en a pas entendu parler. Son doigté et son tact nous manquent. C’est pas son genre de diffuser ses images sur les réseaux sociaux, en tout cas!

jeudi 23 avril 2015

Cric! Crac! Croc!



L'ancien maire de Torontow, Rob Ford, a mis aux enchères la fameuse cravate qu'il portait le jour où il a admis avoir consommé du crack, c'est-à-dire de la cocaïne dite «basée». L'objet vestimentaire en question illustrait mieux que tout les hauts critères d'esthétique propres au magistrat municipal de l'époque.

M. Ford s'est donc départi de sa chère cravate pour la modique somme de 1445 $. Personne ne sait pour quelle raison il a vendu l'objet, lui-même ayant refusé de faire tout commentaire à ce propos.

On ne peut que spéculer à l'effet qu'il aurait peut-être quelque besoin pécuniaire, peut-être – et ceci dit sous toute réserve – pour s'acheter des céréales.

Ou des craquelins, allez donc savoir...

mercredi 22 avril 2015

Plus s’échange, plus c’est pareil



Honnêtement, combien d’entre vous avaient la moindre notion qu’un traité de libre-échange transatlantique était en voie de préparation?
Je ne vous en veux pas, étant donné que l’opération, comme d’habitude, se déroule derrière des portes closes entre gens de bonne compagnie qui se connaissent depuis l’époque lointaine du MBA et des comités du SCRS. En conséquence, on ne peut vous reprocher de ne pas être au courant. En fait, tout est prévu, justement, afin que vous en appreniez le moins possible sur ce qui se passe. Jusqu’à ce que, bien évidemment, il soit trop tard pour y changer quoi que ce soit. Que voulez-vous, ça doit être ça, la démocratie.
Quand même, le chat finit par sortir du sac éventuellement. À l’occasion, il se trouve un larbin pour se pointer sur le podium afin de nous dire que le futur traité sera favorable et qu’il sera «une bonne affaire pour le Québec».
Bref, qu'il nous rendra tous plus riches, comme l’a fait l’ALENA avant lui. Vous souvenez-vous à quel point vous vous en êtes mis plein les poches grâce à l’ALENA? Juste avant qu’on coupe encore et toujours dans les services à la population – santé, éducation, fonction publique, etc. – et que quantité de personnes soient mises à pied.
Eh bien, dites-vous que toute cette belle prospérité sera multipliée par deux très bientôt.
Chanceux que nous sommes!

mardi 21 avril 2015

Bâillon? Bâillons!



Déjà que le système parlementaire de type britannique était reconnu pour ne pas être des plus démocratiques… Mais qui dit britannique, dit empire, or s’il est bien une chose dont les empires ont une sainte horreur, c’est bien de démocratie.
Pas vraiment démocratique, en effet, quand on songe que ceux qui détiennent le pouvoir législatif forment ipso facto l’exécutif et ont, en plus, la possibilité, par le biais de la nomination des juges, la capacité d’influer (fortement) sur le pouvoir judiciaire. On pourrait pratiquement parler d’autocratie, s’il n’y avait cette vague possibilité de changer les détenteurs du pouvoir aux 4 ans. Possibilité qui, il faut bien le dire, n’est pas assez utilisée.
Bref, comme si ça n’était pas suffisamment anti-démocratique comme ça, le gouvernement de M. Philippe Couillard (le nom est marrant) en ajoute une couche, imitant en cela le gouvernement cAnadien. En effet, à quoi bon ces longs et stériles débats parlementaires lorsqu’il est question de mettre en vigueur une loi? Déjà que tout le monde sait que le gouvernement n’écoutera personne – surtout pas l’opposition, et encore moins les groupes de citoyens – et qu’il n’en fera qu’à sa tête (sic).
Tant qu’à ne pas être tout à fait démocratique, voire assez peu, pourquoi pas ne plus l’être du tout? Poser la question, c’est y répondre. Alors le gouvernement a décidé d’imposer le bâillon pour tous les textes de loi qui lui tiennent à cœur (sic). En d’autres termes, tout le monde n’a qu'à se taire, tandis que le pouvoir n’en fait plus qu’à sa guise.
Il paraît que c’est ça, le monde libre.
Libre de fermer sa gueule, oui; à moins que ce soit pour bâiller.

lundi 20 avril 2015

Pari roulez




Le maire de Montréal, le très à-propos Denis «de poule» Coderre*, a annoncé, étroitement cintré dans son chiffon rouge, que sa ville allait renouveler son engagement auprès du Grand prix cycliste pour une période de 5 ans, à hauteur de 1,25 million $ par année. Curieusement, on trouve toujours du pognon pour les jeux; jamais pour le pain.

Néanmoins, la fierté était palpable alors que, flanqué du ministre des Transports Robert «pouêt-pouêt» Poëti, le maire a officialisé la chose, un casque de vélo entre les mains.

C'était de bonne guerre que ces deux lurons soient réunis à cette occasion. Compte tenu de l'état pitoyable de la chaussée dans la ville de Montréal, d'ici 5 ans, la seule compétition cycliste qu'on pourra y tenir sera une exhibition de vélocross. Et encore...

En ce moment, une course de vitesse ressemblerait à un Paris-Roubaix, mais sur toute sa longueur et en bien pis. 

Probablement que l’argent de la ville est destiné à rafistoler les bécanes au terme de l'épreuve. 



* Eh oui, c’est de là que provient son slogan «cot-cot».