samedi 15 février 2014
Jeunes pessimiss
Il paraît que les jeunes Québécois ont une vision pessimiste de leur histoire. Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi. Elle n’a été qu’une longue suite d’événements heureux.
vendredi 14 février 2014
Pape: « Papotez pas. »
Le pape Frenchie Berlingoglio Ier a fait une modeste sortie,
dernièrement. Alors qu’il s’adressait, humblement comme toujours, aux croyants
de ce monde, il a dévié de son propos effacé dans lequel il pontifiait – quoi
de plus normal pour un pontife? – dans une attitude toute empreinte de
componction sur le sort échu aux Romains affectés par les inondations.
Avec sa réserve habituelle, il a dit aux gens assemblés
sur l’étroite place Saint-Pierre, du bas de son balcon, qu’il fallait éviter de
«papoter» après la messe. Tout en retenue, il a expliqué simplement que les
fidèles devaient tendre, comme lui, vers la même remarquable humilité.
Personnellement, je crois qu’il a parfaitement raison. Ne
pas «papoter» après la messe? Pas de problème; on le fera pendant.
Pour ce qu’on y raconte déjà, ça ne fera que quelques conneries de plus, de toute façon…
jeudi 13 février 2014
Profonde abjection!
Abjecte contrefaçon partisane |
En effet, une personne animée de bas instincts a trafiqué une photo de deux athlètes olympiques hivernales de sexe féminin afin d’en faire un répugnant objet de propagande.
Le comble, c’est que cette ignoble contrefaçon a été
reprise, par certains individus de bonne foi, comme s’il s’agissait un document authentique.
Bel exemple d'authentique neutralité |
Inutile de
dire que, dès que la supercherie fut découverte, des internautes honnêtes et
dépourvus de tout biais à saveur politique ont eu tôt fait de dénoncer avec des hauts cris l’infâme supercherie.
Fort heureusement, la vérité a été rétablie à temps.
On frémit à la pensée que des esprits influençables auraient pu
être un fugace instant la proie de telles monstruosités qui les ont si
brutalement distraits de l’idéal olympique, lequel n’a jamais eu rien à voir avec une quelconque orientation partisane.
mercredi 12 février 2014
Que reste-t-il de la souveraineté?
Depuis 30 ans, les gouvernements occidentaux s’emploient à réduire la souveraineté de leurs États respectifs au profit des transnationales et du conglomérat financier international.
[...] les accords de libre-échange successifs, négociés et signés sans consulter le peuple et même souvent les élus, lient les mains des gouvernements sur nombre de sujets.
[...] Des transnationales ont déjà fait connaître leur intention d’utiliser ces différents accords pour s’attaquer aux salaires minimums (jugés «trop élevés»), aux lois du travail et celles sur l’environnement («trop restrictives») et même s’attaquer à l’interdiction du nettoyage de la viande de volaille… à l’eau de Javel!
À quoi servira-t-il d’être souverain si toutes les lois touchant à l’économie, la santé, l’environnement, le travail, les mesures sociales la salubrité des aliments, etc. nous échappent au profit d’intérêts étrangers?
Pierre Lagassé, Libre opinion, Le Devoir, 12 février 2014
• • •
Sans oublier les intérêts locaux
Dans un jugement qui risque de raviver le débat sur l’exploration pétrolière au Québec, la Cour supérieure vient de se rendre aux arguments de l’entreprise Pétrolia, qui contestait la validité du règlement adopté par Gaspé dans le but de protéger ses sources d’eau potable. Cette législation avait pour effet d’interdire de facto tout forage pétrolier sur son territoire.
La Cour supérieure donne raison à Pétrolia
Alexandre Shields, Le Devoir, 11 février 2014
Alexandre Shields, Le Devoir, 11 février 2014
mardi 11 février 2014
Sale moment
Nous avons passé un sale moment, la semaine dernière,
lorsque nous avons appris la fermeture du cabinet Heenan Blaikie. Deux de nos
personnalités les plus populaires et les plus aimées, ici au Québec, nommément
M. Marcel Aubut et M. Jean Chrétien, se sont trouvées acculées au terrible spectre
du chômage.
Bien entendu, lorsque cela arrive à des gens ordinaires – on
le sait – la perte d’emploi est bonne pour l’économie. À preuve, les actions d’une
société qui licencie à pleines portes connaissent une hausse instantanée. Mais
lorsque cela arrive à des gens de bien, c’est toujours une épreuve
épouvantable pour eux.
Cette fois, Service CAnada a fait diligence. À peine ces
deux nouveaux chômeurs avaient-ils déposé leur curriculum vitae qu’on les
convoquait en entrevue. Engagés sur-le-champ, ils n’auront pas à entamer leur
léger pécule et pourront contempler l’avenir avec confiance.
Ainsi, ils continueront à œuvrer conjointement, quoiqu’auprès
d’employeurs différents, pour notre bien.
Et je sens qu’ils vont finir par l’avoir.
Un sourire qui dit tout. |
lundi 10 février 2014
Érudignorant
Peu de gens le savent – et encore moins y portent la moindre attention –,
mais le recteur de l’Université de Montréal, cette institution qui trône au
sommet de la montagne de flamboyance, ce nid de tous les savoirs, cette
fontaine de la connaissance, s’appelle M. Guy Breton.
Comme on sait, ce n’est pas un imbécile qui peut devenir
recteur d’un établissement aussi prestigieux. Il faut quelqu’un de très
instruit, de fort éduqué. Bref un érudit de calibre international qui possède
de solides connaissances dans plein de domaines et, surtout, qui ne parle pas
pour ne rien dire. De peur, bien entendu, de passer pour un crétin légèrement
demeuré.
Eh bien, vendredi passé, l’illustre M. Breton en a proféré
une bien bonne au sujet de la loi 60, cette foutue Charte de la laïcité qui
oblitère tout dans le paysage politique québécois, à commencer par «les vraies
affaires», et je ne parle pas ici de ce qui intéresse les chambres de commerce.
En effet, ce grand penseur, doublé d’un administrateur hors
pair quand vient le temps de creuser des déficits, a affirmé que ladite loi 60
avait des relents de franquisme. «Franquisme», pour Francisco Franco,
le dictateur espagnol qui a étouffé dans le sang la république en 1939 et qui a
«régné» d'une main de fer jusqu’à sa mort en 1975.
Je suppose que M. Breton trouvait que les accusations de
nazisme et de fascisme à l’endroit du gouvernement Marois commençaient à faire
un peu éculé. Aussi a-t-il peut-être cherché une formule plus évocatrice ayant le mérite d’être originale.
Comme on sait, M. Breton n’est pas un imbécile; mais c’est peut-être un manipulateur. Car il a laissé de côté le fait que le
franquisme s’est appuyé sur un clergé tout-puissant afin d’asseoir son pouvoir
et de lutter contre la gauche qui, elle, était laïque. S’il y a bien une chose
à laquelle le franquisme était opposé, c’est la laïcité.
À mélanger ainsi les torchons et les serviettes, M. Breton
explique – sans s’en rendre compte – pourquoi les universités québécoises vont
si mal, de nos jours.
Et ce n’est pas la faute des carrés rouges…
dimanche 9 février 2014
Nous sommes un journal
Le plan est clair : «C’est Libération sans Libération.» Il faut déménager le journal mais garder le joli logo. Éjecter les journalistes mais «monétiser»«la marque».
[...] il s’agit désormais de construire un Libéland, un Libémarket, un Libéworld. Un losange rouge avec rien derrière, dix lettres qui ne signifient plus grand-chose, sinon le prix auquel on veut bien les «monétiser» : Libération.
Les salariés de «Libération», 7 février 2014
Via Le Devoir
Inscription à :
Articles (Atom)