L'article ici |
Madame Hélène Boudreau est une jeune finissante en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), qui, au moment de sa graduation, exhibe deux choses: son diplôme et ses seins qu’elle découvre en soulevant sa toge. La scène est prise en photo – je n’ose dire «croquée» – et ladite photo est ensuite publiée sur Instagram.
Clin d’œil un peu leste de la part, peut-être, d’une étudiante cherchant à ramener à sa juste mesure ce qui n’est finalement qu’un bout de papier. Or, ce bout de papier arborait le logo de l’UQAM et, dès ce moment, l’administration de l’institution a eu ses vapeurs, n’hésitant pas à décrire la chose comme une exhibition «pornographique» (sic). Comme si le ridicule ne tuait pas assez l’UQAM, celle-ci réclame en outre à la jeune dame des dommages de l’ordre de 125 000 $ (resic)!
Je m’imaginais bien qu’il y avait une certaine pudibonderie dans les cercles de l’administration universitaire, mais certes pas à ce point. Il est vrai que j’imaginais aussi qu’il y fleurissait une certaine bêtise mâtinée d’hypocrisie et de suffisance, mais certes pas à ce point, non plus.
Quand je pense que, il n’y a pourtant pas si longtemps, on affichait librement des poitrines féminines dénudées au cinéma – et même parfois à la télévision – sans que cela n’amène quiconque au bord de la crise de nerfs, je ne peux échapper à l’idée que nous ne vivons pas une époque formidable.