samedi 14 mars 2020

Bill retire ses billes



Pétrole peu drôle

L'article ici


Ce n’est pas d’hier que le pétrole sert d’arme en politique étrangère. Qu’il s’agisse de la question d’Éthiopie en 1935* ou du choc pétrolier de 1973, puis de 1979, puis de 2008, l’or noir fut chaque fois instrumentalisé afin de servir des buts de stratégie politique.

L’effondrement récent du prix du baril est dû à un refus de la Russie de restreindre sa production. En conséquence, avec une offre accrue, les prix baissent. Déjà, cela gêne l’Arabie saoudite, rivale de Moscou au Proche-Orient. Mais cela est également une sérieuse épine dans le pied pour les Stazunis.

On se souvient que ces derniers ont mis de l’avant une série de sanctions économiques contre Moscou, saboté le développement du gazoduc Nord Stream 2, cherché à détruire son économie et contrarié le plus possible sa politique internationale.

Or, les Stazunis – on l’oublie trop souvent – sont un des principaux exportateurs de pétrole. Dans leur cas, il s’agit de pétrole de schiste dont l’extraction est très coûteuse. En deçà de 65$ le baril, les sociétés pétrolières yankees perdent de l’argent, au point d’être menacées de faillite. Or l’intervention russe entend ramener le prix à 40$, ce qui serait pour elle, le prix d’équilibre; c’est-à-dire pas de profits, mais pas de pertes non plus.

C’est une manière pour Vladimir Poutine de rendre la monnaie de sa pièce à son éternel adversaire; cela dit sans jeu de mots.

Bref, il jette de l’huile sur le feu.

Ça, c’est un jeu de mots… mais pas drôle.



*Après l’invasion de l’Éthiopie, le Royaume-Uni avait proposé à la Société des Nations d’interdire les exportations de pétrole vers l’Italie fasciste, une menace qui ne s’est pas concrétisée.

vendredi 13 mars 2020

Alerte orange



Il n’y a pas si longtemps, le président des Stazunis, un certain Donald Trompe, voulait mener une guerre commerciale contre la Chine. Nombre d’analystes l’avaient prévenu qu’une confrontation à coups de tarifs douaniers risquait de se retourner contre l’économie yankee. Mais évidemment les ignorants le sont pour une bonne raison: ils n’écoutent jamais ceux qui veulent les éduquer.

Bref, avec sa mentalité de promoteur immobilier véreux, il croyait mettre la Chine à genoux en menaçant de lui fermer le marché nord-américain.

Or voici qu’on apprend que, selon Dun & Bradstreet, 90% des compagnies chinoises se situent dans les provinces les plus touchées par le coronavirus. En outre, 938 des entreprises formant le Fortune 1000 (les 1000 plus importantes sociétés yankees) ont des fournisseurs directs ou indirects en Chine. Enfin, 80% des produits pharmaceutiques distribués aux Stazunis proviennent également de ce pays.

Une interruption de cette chaîne logistique risque d’entraîner une paralysie de l’économie yankee. En d’autres termes, si la Chine éternue, les Stazunis attrapent le rhume; et n’auront plus de quoi se soigner.

Bref, ce que le président Trompe n’a pas su faire, un autre gros microbe est en train de le réaliser pour lui.






mercredi 11 mars 2020

Guère malade

L'article ici


En ce moment, se produit la plus importante invasion de l’Europe par les troupes yankees depuis 25 ans. Il s’agit d’un déploiement opéré dans le contexte de l’opération DEFENDER-Europe 20 menée par l’OTAN, et qui vise à faire un imposant exercice basé sur l’hypothèse d’une attaque. Par qui? Mystère.

Bin! la Russie, évidemment!

Chose amusante, si important le nombre de troupes engagées par plusieurs nations, on n’en entendra que très peu parler dans les médias. Bien malaisé serait celui qui tenterait de trouver une raison à cela.

Bin! parce qu’on ne parle que du coronavirus, en ce moment!

Certains esprits chagrins font remarquer que les foyers européens du coronavirus se situent en grand nombre dans des localités où se trouvent des bases de l’OTAN ou de ses pays membres. Alors, qu’est-ce qu’ils s’imaginent? Que le coronavirus a été répandu par les militaires? Ou encore qu’il soit un effet de désinformation, afin de garder le secret au sujet de ces simulations d'opérations guerrières? Mais réfléchissent-ils seulement à l’évidence selon laquelle l’OTAN va installer ses bases dans des lieux stratégiques bénéficiant d’excellents moyens de communication, incluant les routes ainsi que les réseaux ferroviaire et aérien? 

Bin! parce qu’un virus se répandra par ça, forcément!

Évidemment, certains pourraient prétendre que la concentration de toutes ces troupes, dont un certain nombre sont normalement stationnées en Asie, a pu précipiter l’arrivée du virus et sa dispersion dans la population d’Europe de l’Ouest.

Bin non! ça se peut pas! 

Êtes-vous malade?

mardi 10 mars 2020

Vive la morale libre!

L'article ici*

Est-il besoin de préciser ici que la planète subit en ce moment une infection de la part d’un virus nouveau provoquant une forme de pneumonie chez les malades? Appelé «coronavirus», ou COVID-19, l’agent pathogène s’est répandu dans divers pays, depuis la Chine. L’un des foyers s’est développé en Iran, là où même des membres du gouvernement ont été atteints.

Par la faute de leur système de santé déficient, les Stazunis s’imaginent être épargnés par la menace. En conséquence, des groupes de pression proches de l’administration Trompe ont eu l’idée de limiter – voire stopper – l’exportation de médicaments vers l’Iran. Comme on sait, ces deux pays sont à couteaux tirés depuis des décennies. En outre, personne n’attend de Washington – surtout avec la présidence actuelle – la moindre manifestation d’altruisme ou de solidarité.

Aussi la chose ne surprend-elle pas. Ce qui étonne, par contre, c’est que des gens s’imaginent qu’une telle attitude incitera Téhéran à faire des concessions. Il y a un relent de naïve cruauté dans tout cela.

Quand on pense que, au moment de l’ouragan Katrina, en 2005, même Cuba, pourtant étranglée par le blocus yankee, avait offert son aide à Washington, au nom de la plus élémentaire humanité.

C’était normal, aussi: les Stazunis ne sont-ils pas les leaders du monde libre… de toute morale?



* Pour ce qui est du virus en chocolat dans la photo, l'article est ici.


lundi 9 mars 2020

Cloche et stade



C’est un peu avant 1976 que tout a commencé. À cette époque, Montréal, qui cherchait encore une fois à «se mettre sur la mappe», avait décroché le fruit empoisonné des Jeux olympiques. Comme toujours en pareil cas, on avait promis mer et monde au bon peuple avec la construction d’installations sportives qui allaient, par la suite, servir éternellement.

On connaît la suite. Transformées en zoo intérieur ou simplement abandonnées, les installations olympiques furent délaissées. Ce fut le cas en particulier pour le fameux stade réduit au rôle de «trappe à touristes» depuis que toutes les équipes professionnelles de sport eurent refusé de s’y produire. Sauf cas de force majeure, bien entendu.

En fait, celles qui sont restées à Montréal ont chacune migré vers leur propre terrain. La tendance est à ce point marquée que même des équipes ayant quelque velléité de se produire à Montréal exigent avant tout d’avoir des installations exclusives, comme c’est le cas pour les projets de retour du baseball professionnel dans la métropole. Et encore, bien qu’il ne soit question, pour l’instant, que d’une équipe à demi-temps, il faut pour cela un stade tout ce qu’il y a de permanent.

En 1880, Mark Twain, un écrivain yankee en visite à Montréal, aurait dit de cette dernière qu’elle était la «ville aux 100 clochers». Il semble que la tendance doive désormais favoriser les enceintes sportives aux dépens des lieux de superstition.

Quoiqu’avec un stade inutile de plus à Montréal, il y a effectivement quelque chose qui cloche.