vendredi 11 novembre 2016
Le champ
Eh bien, vérification faite, j'étais dans le champ à propos des élections yankees et je dois en conséquence battre ma coulpe*. En fait, Donald Trump n'a pas bénéficié de la majorité du vote citoyen. Il semble que, bien au contraire, ce soit Hillary Clinton qui ait obtenu la faveur populaire. Cependant, comme l'élection présidentielle n'est pas décidée au suffrage universel direct, cela vient fausser les résultats.
En effet, les citoyens ne votent pas tant pour l'un ou l'autre candidat, mais ils élisent d'abord et avant tout les grands électeurs. Ceux-ci sont choisis dans chacun des États par leur parti respectif. Ensuite, si leur candidat gagne la majorité dans leur État, ils reçoivent le mandat de voter au sein du Collège électoral afin de choisir la personne qui occupera la présidence des Stazunis.
Bref, ce système ne présente pas tous les traits d'une véritable démocratie, puisque le vote citoyen peut être faussé par le choix de ces grands électeurs, lesquels – quoique la chose soit hautement improbable – peuvent voter comme bon leur semble, et pas nécessairement pour le candidat de leur parti.
Par ailleurs, si les grands électeurs peuvent toujours en faire à leur tête, cela constitue un déni de démocratie d'autant plus grave que la majorité des suffrages exprimés n'entraîne pas automatiquement une représentation de grands électeurs conforme à cette majorité, comme l'illustre abondamment le cas présent où Donald Trump a obtenu moins de votes, mais 279 des 538 grands électeurs.
Certains mauvais esprits seraient prompts à dire que cela est un gros con de système démocratique. Il ne m'incombe pas de prendre position là-dessus; je me demande tout simplement qui a bien pu imaginer un tel processus, plus biscornu qu'équitable.
* À vrai dire, je me foutais un peu beaucoup des résultats, puisque je considérais que, de Trump ou de Clinton, c'était aller de Charybde en Scylla, aussi je ne m'étais pas vraiment tenu collé à mon poste de télévision le soir même de l'élection et que, le lendemain, j'avais plein de trucs plus importants à faire que d'en lire le bilan comme, entre autres, sortir les ordures et me tailler les ongles des doigts de pied.
jeudi 10 novembre 2016
Mon nom est Personne
Un intéressant article portant sur la République démocratique populaire de Corée (RDPC) – la plupart du temps surnommée «Corée du Nord» –, lequel la replace dans le contexte du néocolonialisme actuel, en particulier sur la question nucléaire.
L'article monte en épingle le caractère résolument autonomiste du pays qui défend farouchement son indépendance autant contre ses ennemis que devant ses alliés. Son gouvernement, bien souvent injustement critiqué, n'a d'autre souci que de faire en sorte que la RDPC ne «compte que sur ses propres forces», ce qui, dans un monde où la «globalisation» ne cherche qu'à laminer toute forme de latitude, surtout chez les pays en développement, représente un cas d'espèce qui devrait susciter plus de respect que de railleries.
Comme le charretier de la fable, elle est bien seule lorsqu'il s'agit de se tirer d'affaire; contrairement audit charretier, cependant, cela est toujours par choix. Qui dit mieux?
Ici, certes personne...
mercredi 9 novembre 2016
Démocratie = majorité + 1
Personnellement, je suis plutôt content du résultat des élections stazuniennes. Au départ, il n'y avait pas un candidat pour racheter les autres, alors quel que soit l'élu, je n'avais pas beaucoup d'attentes. En d'autres termes, j'étais sûr d'être déçu du résultat de ce cirque pénible mettant en vedette la pantin et le clown.
Néanmoins, je me console avec l'élection de Donald Trompe. Comment? Mais tout simplement parce que, la prochaine fois que je dirai que les Yankees sont un troupeau de gros abrutis ignorants, agressifs, racistes et violents, si quelqu'un s'avise de me rappeler à l'ordre en me reprochant un anti-américanisme primaire, je pourrai clore la discussion à mon avantage en rappelant qui ils ont choisi en 2016.
Des chipoteurs me feront certainement remarquer que ce ne sont pas tous les Yankees qui ont voté pour le président Trump [eh oui, habituez-vous, c'est comme ça qu'il faut l'appeler, maintenant], ils auront raison.
C'était seulement la majorité d'entre eux.
Néanmoins, je me console avec l'élection de Donald Trompe. Comment? Mais tout simplement parce que, la prochaine fois que je dirai que les Yankees sont un troupeau de gros abrutis ignorants, agressifs, racistes et violents, si quelqu'un s'avise de me rappeler à l'ordre en me reprochant un anti-américanisme primaire, je pourrai clore la discussion à mon avantage en rappelant qui ils ont choisi en 2016.
Des chipoteurs me feront certainement remarquer que ce ne sont pas tous les Yankees qui ont voté pour le président Trump [eh oui, habituez-vous, c'est comme ça qu'il faut l'appeler, maintenant], ils auront raison.
C'était seulement la majorité d'entre eux.
mardi 8 novembre 2016
Mesquinerie
http://vigile.quebec/Allegations-de-fraude-impliquant |
C'est avec un étonnement non dissimulé que j'assiste aujourd'hui aux critiques qui assaillent le gouvernement du Parti libéral du Québec d'alors (PLiQ) au sujet de la fraude qui a détourné 2 millions de dollars de la Société immobilière du Québec (SIQ) [sic].
Entre 2004 et 2006, donc sous le règne de l'ineffable John James Charest, quatre collecteurs de fonds de son gouvernement ont empoché des ristournes relatives à la prolongation de baux pour des espaces loués. D'ordinaire, les collecteurs de fonds plus ou moins occultes versaient les sommes dans les caisses du PLiQ; cette fois, ils ont préféré les garder pour eux. Charité bien ordonnée commence par eux-mêmes, apparemment.
Aujourd'hui, tous ceux qui occupaient des postes de dirigeants au sein du gouvernement sont toujours en vie – réjouissons-nous de l'éclatante santé qui les distingue – et seront probablement appelés à raconter sur la place publique qu'ils n'étaient au courant de rien, la main sur le cœur et la tête dans le sable, quitte à souligner le talent de dissimulateurs des coupables. Prenez la grande argentière dorée du PLiQ de l'époque, Mme Monique Jérrôme-Forrget qui a déclaré à propos de cette histoire: «Dès qu'on m'a dit, hierr l'enverrgurre de la frraude, j'ai été sidérrée. J'avais une telle confiance dans le vérrificateurr générral et je comptais surr lui pour m'inforrmer de toute irrrrégularrité.»
Bref, c'était pas moi, c'était l'autre. En plus – et fort heureusement pour tout le monde –, les sidérants escrocs ne semblent plus graviter dans l'ombre du PLiQ.
Mais franchement, ne trouvez-vous pas exagéré cette réaction? En 2008, la Caisse de dépôt et placement du Québec perd 40 milliards de dollars – je dis bien des milliards –, soit le quart de son actif. Assez d'argent pour faire un cadeau de 6 $ à chaque être humain de la planète et, croyez-moi, il y a bien des gens dans le monde qui auraient accueilli ce don comme salvateur. Huit ans plus tard, personne n'en parle plus; huit ans plus tard, personne n'a été sanctionné ou même blâmé pour une incurie de cette ampleur.
Alors, vos deux petits millions de rien du tout, je sens que la dinde du jour de l'an n'en entendra pas parler autour de la table. C'est vrai, au fond. Plus vous vous faites entuber par les libéraux et mieux vous votez pour eux, ensuite.
Il ne faut pas blâmer les John James Charest de ce monde s'ils l'ont remarqué eux aussi…
lundi 7 novembre 2016
Chapeau, Mme David!
Les amusants petits personnages de Québec solidaire, la soi-disant gauche, n'en finissent pas de nous dérider avec leurs réparties tout aussi redondantes que récréatives.
Dans le sillage de l'«affaire Lagacé», en attendant qu'elle devienne l'agaçante, la députée Françoise David a exprimé le souhait que le directeur général de la Sûreté du Québec soit nommé désormais par l'Assemblée nationale et non par le gouvernement.
L'idée peut paraître sensée à première vue mais, même si on suivait son avis, qu'est-ce que cela changerait dans les faits?
Cette politicienne chevronnée semble oublier que ce qui permet à un parti politique de former un gouvernement est le fait de détenir une majorité à l'Assemblée. Bref, peu importe qui cette dernière désigne, ce sera immanquablement le candidat voulu par le gouvernement.
Évidemment, personne n'est contre le fait que les députés travaillent un peu, mais pas du chapeau...
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