samedi 22 août 2015

Les curés d’Augias


Le sympathique imam Salam Elmenyawi, souriant et primesautier comme toujours, est intervenu dernièrement en commission parlementaire à Québec, au nom du Conseil musulman de Montréal. Il s’agissait d’une commission étudiant le projet de loi 59 portant sur le discours haineux. Déjà un sujet glissant, car au fond quelle parole un tant soit peu dérangeante est à l’abri du terme «discours haineux»? Avec un peu – pas beaucoup – de mauvaise volonté, on peut voir de la haine partout, n’est-ce pas?
L’intervention de l’avenant imam tenait à ce qu’il réclamait que tombe sous le coup de la future loi 59 – encourant du même fait les punitions idoines – toute dérision d’une religion, quelle qu’elle soit. Il a insisté sur le point qu’il pouvait tolérer qu’on l’insultât, mais pas qu’on insulte sa religion. Notons au passage le saut quantique exécuté dans son discours. Il y a tout de même une marge entre tourner en dérision et insulter. Quant je disais que, avec un esprit un tant soit peu mal luné, on parvient à voir de la haine partout…
Petite parenthèse, parlant d’insulte, l’aimant imam était efficacement secondé par un interprète, car le saint homme ne s’exprimait qu’en anglais, une langue qu’il semble utiliser exclusivement dans son milieu usuel de Montréal.
C’est amusant de voir ce retour du religieux. Je comprends, d’ailleurs, que le clergé, quelle que soit la confession, soit un peu aux abois, présentement. Quand on sait qu’aucun de leurs dieux n’a existé, pas plus qu’aucun de leurs prophètes, et que leurs Bible, Évangiles et Coran ne sont que des ouvrages de fiction tissés de mensonges, le pouvoir de la religion s’en trouve dangereusement miné. Et prête de ce fait le flanc à la critique, laquelle peut effectivement prendre les couleurs de la moquerie.
Historiquement, on sait comment les religions ont assuré leur mainmise chaque fois qu’elles furent confrontées à la contestation: le recours au bras séculier. Avec la loi de leur côté pour imposer la terreur, elles ont toujours pu se maintenir en selle au fil des siècles. Puisque, de plus en plus, elles réalisent qu’elles traversent toutes une crise majeure devant les avancées de la connaissance et – surtout – du rationnel, il va sans dire qu’elles escomptent maintenant se reposer sur la force publique afin de conserver leur primauté. Ou, à tout le moins, leur position de force au sein des sociétés. Quoi de mieux, n’est-ce pas, pour faire réfléchir les apostats, mécréants, agnostiques et autres athées que la menace d’un long séjour en taule?
Cher imam Elmenyawi! Il faut le féliciter de s’insurger contre le discours haineux. Encore faudrait-il qu’il commence par faire le ménage de sa propre maison.

vendredi 21 août 2015

jeudi 20 août 2015

L'évolution est-elle soluble dans l'oubli?


Pour tous ceux qui n'y croient pas, saviez-vous que Thomas Miclair, le chef du NDP (le Nouveau Démocratic Party) est une preuve vivante de ce que l'évolution peut donner?

Sceptique? Eh bien, à mon très grand regret, je dois dire que vous avez tort. En effet, nul n'est davantage représentatif d'une progression vers un stade plus avancé que le copain Tom.

Son parcours politique est, à cet égard, des plus représentatifs.

D'abord, il s'est fait connaître en tant que directeur des affaires juridiques des fachoglos d'Alliance Québec. Si vous êtes assez vieux pour vous en souvenir, cette organisation politique était tout entière vouée à la lutte contre le mouvement souverainiste, professant qu'il fallait morceler le Québec au cas où l'indépendance adviendrait et – comme tous les bons fascistes qui se respectent – passant le plus clair de son temps à qualifier ses adversaires de nazis.

Puis, l'ami ti-Tom laissa cette exuvie derrière lui quand il est entré au Parti libéral du Québec (PLiQ). Paradoxalement, une fois devenu libéral, il est en fait devenu conservateur. En effet, c'est durant son long calvaire dans l'opposition provinciale qu'il fit, en au moins une occasion, l'éloge des politiques économiques de Margaret Thatcher, ce sujet de rudologie britannique.

Lassé peut-être du peu d'envergure de la politique provinciale, il a décidé de passer au niveau supérieur. C'est alors qu'il est devenu le chef du NDP, un parti soi-disant social-démocrate. Tout au moins se présentait-il ainsi avant l'arrivée à sa tête de Tommy boy. Désormais, le terme «socialisss» ayant été retiré de son programme, le NDP est devenu un cadre convenable pour notre héros en développement.

Avocat des fascistes bleuâtres du West Island, ministre des conservateurs rouges du Québec et maintenant libre-échangiste des libéraux orange du CAnada, ce cher Monsieur Miclair a mis en échec tous ceux qui ne croient pas aux vertus de l'évolution. 

Ce sont eux que mit Tom mat.

mercredi 19 août 2015

Vol au-dessus d'un nid de cocos




Un député de l'Assemblée nationale estime, pour sa part, que les applaudissements devraient être moins fréquents au sein de l'auguste aréopage. Selon lui, on ne devrait procéder à de telles manifestations que lors de moments solennels. Comme, par exemple – pourrait-on penser –, quand le gouvernement agit au profit de l’ensemble de la population, et non pas seulement à celui des amis du régime. 

À cette fréquence, on en a pour un sacré moment à entendre une mouche voler.

Bah! pour une fois que ce ne sera pas un ministre!

mardi 18 août 2015

Numéro 6





L'institut Fraser a dressé la liste des pays les plus libres de la planète. L'organisme a compilé toute une batterie d'indicateurs et a ensuite classé les nations en fonction du score qu'elles ont obtenu en tenant compte de ces indices.

Sans surprise, le CAnada a obtenu une très bonne note. Tout de même, on aurait pu s'attendre à un podium de sa part mais, à l'instar de ses performances dans les autres compétitions internationales, il n'a pu faire mieux qu'une sixième place. Il faut dire qu'il avait affaire à forte partie et qu'il n'y a finalement pas de honte à se trouver derrière Hong Kong (sic), la Suisse, la Finlande, le Danemark et la Nouvelle-Zélande.

L'institut Fraser est un think tank en matière d'économie et de société basé à Vancouver, mais qui a pris la précaution d'installer des antennes dans toutes les grandes villes cAnadiennes, ainsi qu'à Montréal. On se demande d'ailleurs pourquoi le terme think tank, puisque l'Institut se situe carrément à droite sur le spectre politique, étant un défenseur à tous crins du néo-libéralisme (i.e.: capitalisme sauvage), de la mondialisation et de la réduction du filet social. Bref, s'il y a bien une chose que ce soi-disant think tank ne se donne pas la peine de faire, c'est de réfléchir.

D'ailleurs, son parti pris peut en laisser certains perplexes. En effet, on se demande ce que le terme «liberté» peut signifier dans l'esprit de ces gens. Car enfin, la liberté d'exploiter sans limite ses semblables demeure sans aucun doute une belle et grande chose, mais on peut cependant douter qu'elle vaille la peine d'être encensée, dès lors qu'on ne fait pas partie du 1 %.

lundi 17 août 2015

À table!




Le vibrant premier ministre du Québec et chef du Parti libéral du même endroit (PLiQ), M. Philippe Couillard (le nom est marrant), en a assez de la «tendance à l'unilatéralisme» caractérisant l'attitude du gouvernement cAnadien, en particulier à l'endroit des provinces.

Ce qu'il y a de bien avec ce cher Philippe, c'est que, contrairement à ce que son teint rosi et sa resplendissante barbe fleurie peuvent laisser croire, il semble tombé de la dernière pluie. En effet, le caractère unilatéral des décisions fédérales ne date pas d'hier. Cette regrettable tendance dure depuis des décennies, maintenant, et se trouve même à la racine du développement du mouvement souverainiste auquel, malgré tout, ce cher Philippe «ne veut pas céder un pouce». 

N'oublions pas que le CAnada, à l'origine, devait être une fédération comportant des aires de compétence propres à chaque niveau de gouvernement. Aires de compétence qui ont été, depuis 1867, régulièrement envahies par le gouvernement d'Ottawa.

Bref, ni CAnada centralisé ni Québec indépendant, en autant que M. Couillard (le nom est marrant) soit concerné. Il doit se croire encore au XIXe siècle, à la glorieuse époque de John A. MacDonald. 

Aujourd'hui, il réclame à cor et à cri de retrouver des collaborateurs à la table du gouvernement fédéral. S'il y est invité, ça en fera déjà un.

dimanche 16 août 2015

Lecture de détente