samedi 7 mars 2015

Pouet-pouet!

Peu de gens sont au courant, mais une rumeur entêtée, à Québec, raconte que le ministre des Transports, Robert Poëti, ex-flic, a hérité d'un nouveau surnom dans les couloirs de l'Assemblée nationale. Est-ce bien Christine St-Pierre, à l'imagination toujours si débridée, à qui on doit cette initiative? On peut en douter.

Évidemment, ce genre de chose n'est pas fréquemment la marque d'une admiration sincère ou d'une profonde estime à l'endroit des talents innés de la personne visée. Tout au plus, cela peut-il indiquer une forme d'affection plus ou moins condescendante, et ce, uniquement dans le meilleur des cas.

Il faut dire que, eu égard aux fonctions actuelles de M. Poëti, le surnom de «Pouet-pouet» lui irait comme un gant, si tant est que le bruit – sans jeu de mots – soit fondé.

Je rêve du jour où sa somptueuse limousine se retrouvera coincée, avec lui à son bord évidemment, dans un embouteillage. À ce moment, il fera effectivement «Pouet-pouet»!


vendredi 6 mars 2015

Poudre liquide

La vigilance d'héroïques employés a permis de juguler une potentielle agression terroriste commise aux dépens des bureaux de quatre députés conservateurs fédéraux ayant leurs circonscription au Québec.

En effet, des enveloppes contenant une poudre blanche leur avait été envoyées par la poste. La réaction des personnes assignées au dépouillement du courrier a été opportune et immédiate. Toutes activités cessantes, elles ont averti les autorités, lesquelles ont acheminé à des laboratoires sécurisés les plis potentiellement contaminés par un quelconque agent chimique toxique.

Il faut souligner ici la promptitude des principaux intéressés dont l'expérience dans ce genre de situation a sans doute été plus que salutaire. En effet, il est immédiatement apparu que lesdites enveloppes présentaient un aspect extrêmement douteux, étant de couleur blanche et ne contenant pas d'argent liquide.

jeudi 5 mars 2015

Le bal des balles

Épisodiquement, un rapport déplorant la méconnaissance de la langue parmi les étudiants de niveau supérieur finit par se frayer un chemin en dehors des canaux officiels. Son arrivée dans l'espace public provoque toujours les mêmes réactions. L'étonnement, d'abord, comme si la chose était totalement inconnue, voire imprévisible, malgré le fait que, jour après jour, cette carence est constatée au sein des institutions d'enseignement.

La déconvenue, ensuite, car cet état de fait est universellement déploré, d'abord et avant tout par ceux-là mêmes qui l'ont provoqué, laissé faire ou encouragé.

Viennent en troisième lieu les engagements divers visant à redresser la situation, surtout auprès des futurs enseignants de la langue française, lesquels, au final, ne sont guère mieux lotis sur le plan de la connaissance linguistique que le reste.

Finalement, la poussière termine sa chute, pas toujours lente, et c'est au tour de l'amnésie d'intervenir, celle qui fige la situation au stade de statu quo jusqu'à la prochaine fuite, permettant à tous les intervenants – au nombre desquels nous comptons nous-mêmes – de regarder ailleurs entre-temps.

Lorsque John George Lambton* avait écrit, en 1839, que les Canadiens français étaient un peuple sans histoire, sans éducation et sans avenir, qu'il convenait d'assujettir à la belle et vigoureuse culture britannique, il n'avait pas tout à fait tort. Il aura fallu attendre que ceux qui sont censés enseigner la langue ne la maîtrisent plus. John George se sera trompé d'époque, tout simplement.

L'ignorance, surtout en matière linguistique, ouvre la voie à l'assimilation en bonne et due forme. Et ce, avec d'autant plus de facilité qu'un usage correct du français est le plus souvent décrié, de nos jours, comme une marque de snobisme ou d'élitisme.

C'est fort tout de même: respecter sa propre culture est devenu répréhensible.

On ne peut parler de suicide car, pour se suicider, il faut se tirer une balle dans la tête. Cela devient impossible dès lors qu'on se l'est déjà tirée dans le pied.


* Également connu sous le charmant sobriquet de lord Durham.

mercredi 4 mars 2015

Lulu l'oseille


mardi 3 mars 2015

Bombe boum

Mon bon ami, le pacifique, honnête, intègre et mesuré Benyamin Netanyahou, a déclaré devant le lobby pro-israélien à Washington qu'il était du devoir des nations du monde d'empêcher l'Iran d'avoir l'arme atomique.

D'aucuns pourraient penser que Benji prend cette position par pacifisme. Alors, là, ils n'y sont pas du tout.

D'autres croient qu'il parle ainsi afin de renforcer la sécurité internationale ou parce qu'il a peur qu'un adversaire régional utilise éventuellement une telle arme contre son petit État – petit en termes de superficie, attention, ce qui ne l'empêche pas de constituer un des plus imposants arsenaux, toutes proportions gardées.

Tout ce beau monde est dans l'erreur.

Non, si le premier ministre d'Israël est braqué à ce point contre la possibilité que l'Iran développe une arme nucléaire, c'est par jalousie.

En effet, c'est un secret de Polichinelle qu'Israël a à sa disposition des bombes atomiques, gracieusement fournies par le gouvernement yankee. Or le grand paradoxe, dans tout ça, c'est qu'Israël possède des armes nucléaires, mais n'a pas la capacité d'en fabriquer encore. À l'inverse, peut-être prochainement, l'Iran aura-t-elle la capacité d'en produire, mais n'en possède pas encore.

Bref, Benny est vert de dépit.

Qu'on se console, cependant. L'envie est assurément le moindre des défauts de ce cher Benjamin.

lundi 2 mars 2015

Grand large



Le rigoureux et austère premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard (le nom est marrant) a affirmé, à l'ouverture de sa visite officielle en France, qu'il désirait élargir la relation Québec-France.

Cependant, les journalistes du Figaro, pourtant d'ordinaire tellement pointilleux, ont négligé de lui demander exactement ce qu'il entendait par cette affirmation. Voulait-il dire que, la prochaine fois qu'il se ferait payer un voyage officiel par l'État français, il tenterait de l'élargir sur deux semaines plutôt que seulement cinq jours? Ou bien voulait-il dire que, la prochaine fois, il allait amener avec lui la totalité du conseil des ministres?

L'affaire est à suivre, mais d'ores et déjà, l'ensemble des payeurs de taxes des deux côtés de l'Atlantique espèrent que, en autant que le large soit concerné, il puisse le prendre pour de bon.