vendredi 18 octobre 2024
jeudi 17 octobre 2024
Samidoun
Samidoun est une organisation d'aide aux prisonniers politiques palestiniens luttant pour leurs libertés. Son but est de sensibiliser la population partout où elle est active, entre autres aux Stazunis et au CAnada. Depuis le début de la guerre à Gaza, Samidoun organise des manifestations de solidarité dans ces pays.
Hier, Madame Yasmine Abdelfadel a eu un accès d'humeur particulièrement vociférant au sujet de l'organisation, laquelle a brûlé sur la place publique un drapeau cAnadien.
La chroniqueuse a écrit: «Il a fallu voir, avec horreur, des membres de cette organisation brûler notre drapeau, ce symbole sacré de notre nation, lors d'une manifestation haineuse à Vancouver.»
Mme Abdelfadel semble avoir l'épiderme fort sensible pour réagir «avec horreur» devant un geste relativement banal qui est souvent posé, en particulier lorsqu'un gouvernement, de par son inaction, encourage implicitement des crimes de guerre.
Elle poursuit: «Comme beaucoup de Canadiens, j'ai ressenti une profonde indignation. Voir notre drapeau, ce drapeau que tant de générations ont porté avec fierté, réduit en cendres par des mains habitées par la haine.» D'abord, il se peut que, bien qu'habitant au CAnada, je ne considère nullement le sempiternel chiffon rouge comme étant mon drapeau.
Ensuite, que ne s'insurge-t-elle pas tout autant lorsque le chef de son État ne prend même pas la peine de parler dans sa langue officielle; que les chefs successifs de son gouvernement reviennent constamment sur leur parole donnée; ou que ses représentants censés défendre les intérêts du Québec se contentent de les vendre aux moins offrant. C'est ce qu'on appelle nous cracher à la gueule. Alors, notre drapeau…
Enfin, la chère personne semble oublier que l'unifolié a été adopté en 1965. C'est-à-dire, il y a deux générations; ce qui n’est pas «tant». Mais peut-être Mme Abdelfadel n'est-elle pas très forte en arithmétique; ou en histoire récente.
Elle conclut avec volubilité, s'adressant toujours aux manifestants pacifiques: «Vous ne méritez pas ce pays. Vous ne méritez pas ses valeurs, sa liberté, sa fraternité, sa tolérance.»
Oui, sa tolérance, ainsi que celle de toutes les personnes qui l'habitent.
mercredi 16 octobre 2024
La dette profonde
Il est beaucoup question de nos jours de la notion d'État profond; surtout dans les cercles conspirationnistes, il est vrai. Évidemment, les esprits éclairés et rationnels se gaussent ouvertement de ce concept qui ne rime à rien et n'a aucun fondement dans la réalité.
Et pourtant, cet État profond existe bel et bien. Cependant, il n'est pas constitué de sbires, qu'ils soient de gauche ou de droite, ourdissant en coulisses de sinistres complots; agissant toujours dans l'ombre, comme si la lumière, tels des vampires du temps jadis, pouvait les réduire à néant.
L'État profond agit en fait au vu et au su de tous, à tel point que ses membres sont même répertoriés, dans le cas du CAnada, par le Financial Post. Dans la publication Directory of Directors, on trouve la liste des personnes siégeant aux conseils d'administration des principales corporations de ce pays. À sa lecture, vous remarquerez que certains noms reviennent constamment au sein des Conseils les plus importants, formant ainsi un cénacle d'esprits avisés et intéressés.
Intéressés à quoi? Un peu de tout, à vrai dire: économie, politique, société et même les arts. Ce sont eux qui fournissent les caisses électorales; qui poussent de l'avant les candidats à la direction des gouvernements; qui insistent sur les politiques à suivre au sein des divers ministères; qui décident des thèmes débattus dans l'actualité, éludant ainsi les véritables débats de société risquant de mettre en péril leur mainmise. Bref, au fil du trafic d'influence et de la corruption légale, l'État profond s'occupe de nous et dessine notre avenir, tout en préservant son pouvoir.
Là où nous en sommes, c'est à lui que nous le devons et il serait grand temps de rembourser cette dette.