On n’avait pas vu ça depuis 1935. Je parle de l’arrivée à l’Assemblée nationale du Québec d’une députée conservatrice. En effet, c’est au lendemain de l’élection, cette année-là, que Maurice Le Noblet Duplessis, lui-même chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), fonde l’Union nationale, à la tête de laquelle il mènera la province au sein de la Grande Noirceur. Peu après, le PCQ disparaît de la carte politique.
En 2021, on assiste à la même magouille, mais en sens inverse. C’est une représentante de la Coalition avenir Québec (CAQ), nouvelle mouture de l’Union nationale, qui devient officiellement conservatrice.
Tout a commencé il y a quelques semaines quand Mme Claire Samson, une députée de ma CAQ, a fait un don de 100 $ au Parti conservateur du Québec. Tempête dans un verre d’eau chez les caquistes. De quel droit une vague élue d’arrière-banc se croit-elle autorisée à financer une formation rivale? On lui demande des comptes; on la semonce; puis, on l’expulse. Au final, elle devient – provisoirement – indépendante, avant d’être recrutée par le PCQ qui est rené de ses cendres, en 2009.
Un recrutement chancelant – c’est le moins qu’on puisse dire –, puisque la bonne bouille de Mme Samson, lors de sa première conférence de presse, a trouvé le moyen de contredire son nouveau chef sur la question du déconfinement, elle qui admet ne pas connaître toutes les positions de son nouveau parti.
Compte tenu de ses profondes convictions en politique, je n’ai qu’un conseil à donner à cette chère Claire: gardez votre chéquier à portée de main.
Un p’tit 100 piasses peut vous mener loin…