Il y a belle lurette qu'on n'avait vu le Parti québécois (PQ) remporter une authentique victoire politique. Or, il faut bien reconnaître que ce que le PQ n'a jamais réussi à faire, même alors qu'il était au pouvoir, c'est sa mouture moribonde qui y est parvenue.
En effet, le refus de Paul Saint-Pierre-Plamondon, le chef du PQ, de prêter serment à la monarchie britannique afin de pouvoir siéger à l'Assemblée nationale a bouleversé le protocole hérité des suites de la Conquête. Québec solidaire avait brièvement emboîté le pas, mais, irrésolu comme toujours, le parti multicéphale avait finalement rejoint l'ornière avec la proverbiale queue entre ses deux jambes.
Mais Paul Saint-Pierre-Plamondon a tenu bon, malgré les injonctions à l'effet contraire des prétendus «nationaleux» de la Coalition avenir Québec (CAQ), avec pour résultat que le gouvernement, dont la majorité est pourtant écrasante en chambre, a fini par plier et a adopté un projet de loi permettant aux élus de siéger sans avoir à se renier devant les prétentions d'un roi étranger.
Dans le même temps, la nouvelle loi est une gifle envers le CAnada, toujours agrippé aux basques fourrées d'hermine du trône britannique. Y aura-t-il, dans le pays voisin, un mouvement d'émancipation? On est en droit d'en douter, étant donné que, là-bas, tout ce qui est francophone québécois tombe automatiquement sous l'anathème de la supériorité anglo-saxonne.
Il n'empêche, que ce soit volontairement ou non de la part de ma CAQ, le renoncement au serment royal est une interjection réservée au CAnada tout entier dont l'initiale est la lettre «F» suivie par un point d'exclamation bien senti.
Je parle évidemment du mot «finalement». Vous aviez deviné, j'espère.