L’ambiance n’était pas à la fête lors de la rencontre organisée par la Chambre de commerce du Morial métropolitain (CCMM) dans la journée de dimanche, à tel point que le champagne avait un goût presque fade. On y avait convié le gratin de monde de l’entertainment estival de festival et des kermesses qui se tamponnent au fil des semaines dans les rues de la métropôle. Michel Leblanc, pdg de l’institution avait réuni autour de lui les Alain Simard, Nicole Ménard, futée ministre du Tourisme, et Gilbert Rozon. En plus des personnalités, on comptait sur les rangs Gérald Tremblay, maire de la ville, et Raymond Bachand administrateur au sein de la CCMM et accessoirement ministre des Finances du Québec.
Les commentaires sont allés bon train devant les caméras de la télévision en se tordant les mains d’inquiétude. Gilbert Rozon, toujours aussi pondéré, a expliqué que Montréal avec ses manifestations «ressemblait à la troisième guerre mondiale», lui qui craint fort, cet été, de ne pas être multi-millionnaire encore une fois, mais seulement millionnaire tout court. Sans compter qu’il est plus amusant d’aller taper sur des casseroles dans la rue que d’assister à ses shows de pseudo-comiques. Bref, il craint une concurrence déloyale.
Nicole Ménard n’a pas hésité à agiter figurativement un doigt réprobateur à l’endroit des étudiants en laissant entendre que, après avoir perdu leur session, il ne fallait pas qu’ils mettent en péril leur job d’été sous-payée en nuisant au bon fonctionnement des kermesses à gogo.
Alain Simard, le sympathique président de Spectra, a apporté une dose d’optimisme dans ce tableau assez sombre en disant que les artistes qu’il produit aux FrancoFolies sont en général favorables aux étudiants et qu’il ne craint pas vraiment que des manifestations viennent perturber son beau programme.
Finalement, les seuls à qui les journaliste radiocAnadiens n’ont pas demandé de commenter furent messieurs Tremblay et Bachand.
Je crois qu’ils étaient occupés à rincer les flûtes.