Hier, c’était la fin des procédures judiciaires qui avaient été entamées, il y a quatre ans et demi, à l’endroit de Mme Nathalie Normandeau, ex-vice-première ministre du Québec dans le gouvernement de John James Charest. En effet, le juge André Perreault a décrété l’arrêt des procédures. En conséquence, a-t-il insisté, l’accusée «était réputée innocente». Oui, car il était grandement nécessaire de le rappeler à la population laquelle, autrement, n’aurait peut-être pas été à même de s’en rendre compte toute seule.
On se souviendra que Mme Normandeau avait été accusée, en 2016, «de complot, de fraude, d’abus de confiance, de corruption de fonctionnaires et d’utilisation de sa charge publique pour obtenir des faveurs». Comme des fuites menaçant l’impartialité des procédures ont eu lieu depuis, et que le procès traînait inutilement en longueur, le juge n’a eu d’autre recours, semble-t-il, que de clore le dossier. Non seulement n’a-t-on pas eu le temps de juger Mme Normandeau innocente, mais encore a-t-il fallu ordonner à la cantonade qu’elle n’était pas coupable. Deux précautions valant mieux qu’une seule.
Elle-même, au sortir du prétoire, a déclaré qu’on lui avait ainsi volé quatre ans et demi de sa vie. Même au salaire où elle était payée, cela représente une pitance comparativement à ce qu’elle nous a coûté.