samedi 22 juin 2019

Peine et ris




On nous serine qu’il y a une pénurie de main-d’oeuvre, au Québec, depuis des années. C’est un peu étonnant, tout de même.

Avec les fermetures d’usines, les mises à pied endémiques, les salaires à la baisse et les départs de sièges sociaux, on se demande un peu quels sont ces emplois qui restent tant à pourvoir. D’autant que, essentiellement, si on tient compte des cycles habituels, le taux de chômage ne semble pas fléchir de manière significative, loin de là.

Alors quels sont ces postes rendus vacants par manque de travailleurs? 

On imagine, en tout cas, que ce ne sont pas des postes de haute direction. Comme on sait, la plupart du temps, il y a trop de chefs qui n’ont pas assez de tâches à accomplir. Avec tout ce temps libre, certains d’entre eux préfèrent se lancer dans des magouilles suspectes. Dans le pire des cas, ils se font prendre la main dans le tiroir-caisse et finissent par être exonérés ensuite, malgré les preuves accablantes de leurs malversations.

Alors seraient-ce des emplois à faible salaire dont personne ne veut? On n’ignore pas les combats acharnés que les entrepreneurs livrent afin de maintenir le salaire minimum en dessous du seuil psychologique des 15 $ l’heure (10 €). Alors s’ils se tordent les mains de douleur en pleurnichant contre la pénurie de main-d’oeuvre, on peut facilement penser que les emplois qu’ils offrent, dans leur grande majorité, ne paient pas… de mine.

Leur «peine» me fait bien rire.

vendredi 21 juin 2019

Le jour le plus long




Non, je ne parle pas du film/bouquin/culte que tout le monde connaît. Bin, peut-être pas les jeunes qui ont d’autres choses à foutre.

Bref, c’est aujourd’hui le jour le plus long de l’année. C’est le solstice d’été, vous comprenez? Oui, car, contrairement à la croyance, les jours ne sont pas plus longs, en été. En fait, ils raccourcissent. Et, aujourd’hui, c’est à partir de maintenant que, insensiblement au début, les journées vont commencer à raccourcir.

C’est un cycle annuel, vous comprenez? Chaque année, cela se produit depuis que le monde est monde.

Maintenant, si des esprits inquisiteurs se posent la question quant à savoir pourquoi, alors, fêtons-nous la Saint-Jean-Baptiste le 24 juin? Eh bien, je répondrai à cette question l’an prochain.

C’est un cycle annuel, vous comprenez?

Laisse amour

* Comme pour La Presse



La machine est en marche et – probablement – rien ne pourra l’arrêter. Elle prend même de la vitesse. Quelle machine? Mais la machine qui va ramener le baseball professionnel à Morial, c’t’affaire! 

Parlant des gens d’affaires – on appelle ça des «affairistes» –, ils flairent l’occasion de détourner du pognon, ne serait-ce que par les magouilles que la construction d’un nouveau stade va permettre de mener. Mais, il existe en plus un courant de sympathie au sein de la population.

En effet, un sondage publié dernièrement indique que 59% des personnes interrogées appuient le retour d’une équipe de baseball dans la métropole. Là où ça dérape un peu, c’est quand 52% des mêmes répondants affirment qu’ils n’entendent pas regarder les matchs à la télévision. Peut-être le baseball est-il un sport trop intellectuel: on aime y penser, mais on déteste le voir.

Le grand bémol, cependant, c’est que près des deux tiers des répondants désapprouvent que de l’argent public soit consacré à cette entreprise.

Quand je vois la photo ci-dessus et que je constate tout l’amour que les gens manifestent – et rien que pour du baseball, remarquez bien –, je me surprends à regretter qu’ils n’en aient pas autant pour leur propre langue. 


jeudi 20 juin 2019

Drôle de drone




L’Iran a affirmé avoir abattu un drone-espion stazunien au-dessus de son territoire. La nouvelle a été «démentie» par Washington. 

En effet, un porte-parole yankee a d’abord expliqué qu’aucun drone n’avait été envoyé dans l’espace aérien iranien. Ensuite, Washington a reconnu qu’un de ses drones-espions avait bel et bien été attaqué, mais sans confirmer qu’il avait été abattu. Puis, après avoir finalement reconnu la perte de l’appareil, le Pentagone a indiqué que l’engin était tout ce temps resté dans l’espace aérien international. Bref, c’est une autre agression de la part de Téhéran.

Oui, bien sûr, car personne n’ignore que la meilleure façon d’espionner un pays, c’est de s’en tenir le plus loin possible…

Décidément, les Yankees pensent que nous sommes aussi cons que des Stazuniens.

mercredi 19 juin 2019

Saint David Saint-Jacques bis


L’écologiste avec l’aviron ment




Il y a de quoi oublier que, avant les dernières élections cAnadiennes, on nous avait présenté le fils de Pierre Elliott Trudeau sous les traits d’un farouche environnementaliste. 

Avant-hier, dans une pitoyable tentative de redorer son blason sur ce chapitre, il a fait adopter par la Chambre des communes une motion décrétant l’urgence climatique. Oui, car, dans son petit esprit étroit, tant que ce n’est pas voté par son gouvernement, ça n’existe tout simplement pas, dirait-on.

Alors, maintenant que, apparemment, l’environnement est sauvé, on peut continuer à le saloper davantage. Bref, moins de 24 heures après, le premier ministre du CAnada a décidé de donner le feu vert au fameux projet d’oléoduc Trans Mountain dont la construction commencera dans les prochains mois. Trois observations au sujet de ce pipeline.

D’abord, il servira à exporter le pétrole sale albertain vers les marchés asiatiques, la Chine principalement.

Ensuite, le projet rencontre, depuis ses origines, une forte opposition, principalement en Colombie-Britannique, et pas seulement au sein des communautés autochtones, loin de là.

Enfin, la réalisation de Trans Mountain annonce la reprise du projet Energy East, un autre pipeline, qui ira lacérer le territoire québécois afin de profiter à la famille Irving qui tient le CAnada atlantique d’une main de fer.

Afin de dorer la pilule – en plus de son blason – le fils de Pierre Elliott Trudeau a expliqué que les recettes fiscales générées par le projet se chiffreraient à 500 millions de dollars. Cette fortune colossale, promet-il, sera employée à développer des énergies renouvelables. (Mieux vaut tard que jamais…)

Comme on sait, les promesses de retombées se réalisent toujours et, bien entendu, elles sont chaque fois employées afin de profiter à la population. C’est bien connu.

Mais il me semble que, si le gouvernement cAnadien avait «acheté» l’oléoduc (4,5 milliards de dollars) à Kinder Morgan, c’était avec la promesse de le revendre à la pétrolière texane. On n’ira pas pronostiquer sur la marge bénéficiaire impressionnante que dégagera à coup sûr (sic) le gouvernement d’alors sur cette transaction, comme le font toujours les différents paliers administratifs en pareil cas. Mentionnons simplement que ça prend plusieurs 500 millions pour faire un 4,5 milliards…




mardi 18 juin 2019

lundi 17 juin 2019

Rentrer dans l’Iran




Personne n’ignore que ça va mal, surtout les guerres. En effet, les Stazunis ont des bases militaires partout et entretiennent des conflits armés dans plusieurs pays (Afghanistan, Irak, Syrie, Yémen, etc.). Bien qu’ils aient la sagesse d’y envoyer le moins de troupes possible, le fait qu’ils paient de forts contingents de mercenaires plombe quand même leurs budgets militaires.

Or, toutes ces guerres censées leur assurer l’hégémonie mondiale n’aboutissent qu’à une chose: un phénoménal gaspillage d’argent, de ressources et de vies humaines. Quant aux objectifs avoués – toujours un peu flous, il faut bien le dire –, après 15 ans, ils demeurent hors de portée.

N’allez surtout pas penser que les Yankees n’en sont pas conscients. Devant l’échec de cette géopolitique belliqueuse, ils ont, dernièrement, recherché des solutions. Alors, comme leurs dirigeants sont des ignorants pas très fute-futes, et leurs commettants pas loin derrière, ils se sont rabattus sur un recours assez peu original: déclarer une autre guerre, à l’Iran cette fois, au nom de la sécurité. Toujours ce mot magique qui permet de faire gober n’importe quoi à n’importe qui.

Le procédé fait preuve d’une rigueur imparable, même si la logique sous-jacente reste plus que nébuleuse. Le prétexte à l’accroissement des tensions est le suivant. Afin d’empêcher l’Iran de disposer d’armes nucléaires, Washington a commencé par se soustraire à l’accord international qui empêchait Téhéran de développer des armes nucléaires.

Est-ce là de l’hypocrisie? Du cynisme? Du machiavélisme? Un cas extrême de Realpolitik?

Pour ma part, je m’en tiens à «pas très fute-futes».