samedi 2 mai 2015

J'ai re-honte



Véritable séisme au Proche-Orient, dernièrement. Le nouveau roi d'Arabie saoudite, Salmane, a revu et corrigé l'ordre de succession au trône, de même qu'il a modifié l'équipe dirigeante, plaçant entre autres au poste de ministre des Affaires étrangères Abdel al-Jubeir en remplacement du prince Saoud Al-Fayçal qui occupait le poste depuis 40 ans.

Il en est allé de même de haut en bas de l'appareil gouvernemental, de sorte que les observateurs en ont conclu que c'était la fin de la gérontocratie dans le royaume.

Remarquez, si les nouveaux venus restent en poste pendant 40 ans à leur tour, la gérontocratie risque de revenir en force...

vendredi 1 mai 2015

C'est dans' terre



L'article ne précise pas si le temps passé devant un écran ET sur les bancs d'école a été pris en compte dans les calculs...

jeudi 30 avril 2015

Maman a raison!



 Vous n’êtes pas sans savoir que les Stazunis sont un pays ayant depuis longtemps réglé son problème de racisme. C’est pourquoi, là-bas, la police n’a plus de retenue quand vient le temps de s’en prendre à des Noirs. Évidemment, qui dit manque de retenue dit aussi manque de mesure et, parfois, le «suspect» reste sur le carreau de manière définitive. Rien qu’en 2014, c’est arrivé 628 fois, toutes races confondues; mais avec une forte surreprésentation de gens de race noire.
Dernièrement, c’est à Baltimore que la police a «manqué de retenue», ce qui a immédiatement déclenché des protestations. Comme la coupe est présentement plus que pleine à ce chapitre, les protestations ont viré à l’émeute. La police s’est-elle trouvée débordée? Qu’à cela ne tienne! On a fait venir l’armée. La garde nationale, en fait – c’est-à-dire la milice –, qui est comme l’armée, mais avec une discipline moins rigoureuse.
À nouveau, le pays – et surtout les médias – a ses vapeurs habituelles au sujet des débordements violents, ce qui  permet de noyer le poisson quant au profilage racial de la part des forces de l’ordre.
Une anecdote a séduit les journalistes stazuniens, l'autre jour. Toya Graham, une brave mère de famille qui regardait à la télévision un reportage en direct des affrontements entre policiers et manifestants, a reconnu, parmi ces derniers, son propre fils. Le sang de la dame ne faisant qu’un tour, elle s’est précipitée sur les lieux pour morigéner vertement son rejeton et lui asséner quelques bonnes gifles conséquentes. Le tout, évidemment, sous l’œil avide des caméras. Il n’en fallut pas plus pour qu’on l’acclame «maman de l’année». En effet, les éloges n’ont pas tardé à fuser, tant de la part des autorités policières que des médias, ce qui lui valut une notoriété aussi émue qu’instantanée.
Comme quoi le maintien du statu quo mène à tout, à condition de ne pas en sortir.

mercredi 29 avril 2015

Doigt de grève



On savait que, depuis au moins 20 ans, toute forme de moyen de pression dans le domaine des relations de travail se heurtait à l'intolérance des employeurs, lesquels sont comme cul et chemise avec le législateur. Bref, en deux coups de cuillère à pot, loi spéciale assortie d'amendes salées afin d'imposer des lois du travail injustes. Entre-temps, les flics amenaient sous bonne escorte les briseurs de grève à leur boulot au mépris des lois du travail ayant eu un jour l'ambition d'amener un peu d'équilibre dans le rapport de force patronat-ouvriers.

Mais cette intolérance bourgeoise cherche à se dépasser. Maintenant que les débrayages illimités sont devenus de facto illégaux – adieu le droit de grève –, voici que tous les moyens de pression semblent sur le point de passer à la moulinette de l'abus anti-syndical.

Les profs de cégep – et dieu sait s'ils ne sont pas bien méchants – ont voté en faveur d'une grève… de une petite journée de rien du tout. Et le 1er mai, en plus; un jour qui devrait être férié, de toute façon. Au surplus, parions que la plupart de leurs étudiants ne s'en rendront même pas compte!

Eh bin non, c'est trop!

Les représentants du gouvernement et des dirlos de collèges ont signifié que cette «grèvette» violait toute la convention collective et tout le Code du travail réunis. En conséquence, une demande d'intervention a été déposée à la Commission des relations de travail.

Estimons-nous heureux. Au rythme où vont les choses, dans quelques années, ils s'adresseront directement à l'antiémeute.

mardi 28 avril 2015

Démocrité



Ce qu'il y a de bien dans la démocratie – et c'est le moins qu'on puisse dire –, c'est qu'elle fonctionne à géométrie variable.

Ainsi de la grève étudiante, mouture 2015. D'un côté, les institutions – et ici je parle surtout au singulier et de l'UQÀM – ont réclamé dès les débuts du conflit plus de transparence et un respect absolu du processus démocratique, entre autres l'utilisation exclusive du vote secret, voire électronique, la convocation d'assemblées longtemps à l'avance, le respect méticuleux du quorum, etc.

De l'autre, aussitôt que des gens – et ici, je parle des étudiants qui ne porteront jamais de carré vert – donnaient l'impression de vouloir mener une action quelconque, immédiatement les sanctions se sont mises à pleuvoir (menaces d'expulsion, espionnage électronique, appel à l'escouade antiémeute, etc.).

C'est drôle. À entendre nos dirigeants, on dirait que démocratie est maintenant synonyme de statu quo, surtout quand il est question d'austérité. Quand on pense que, à la suite des révolutions des XVIIIe et XIXe siècle, elle était perçue comme vecteur de changement.

C'est vrai que, plus ça change, plus c'est pareil.