samedi 29 février 2020

Le roman Paul Lansky


Acte II, Scène 4, tableau ii

Jojo lisant.
— Tu savais, toi, que Polanski a gagné un César, en 2020, pour la meilleure réalisation?
Josée lève brièvement les yeux du document.
— Qui?
Il gesticule en articulant.
— Polanski. Tu sais bien: Polanski.
Josée paraît un brin contrariée devant son insistance.
— Je regrette, mon chéri. Ce nom ne me dit rien.
Jojo bredouille de manière plutôt incohérente.
— Mais oui… Tu sais, ce type qui a fait le vieux film, là… À propos du militaire… De son procès… De tout ce scandale qu’il y avait eu à l’époque. L’affaire… Machin, là?
Josée est soudainement intéressée.
— Ah mais… Est-ce que tu parles de Paul Lansky, le grand cinéaste?
Jojo, lassé de toutes ces explications.
— Oui. Mais auparavant, il s’appelait Polanski.
Josée, désarçonnée.
— Pourquoi a-t-il changé de nom?
Jojo soliloque gravement, avec une moue dubitative.
— Je ne sais plus; une histoire avec la justice. Un véritable roman.







Ah ouais? César?



Si, comme moi, vous êtes un cinéphile averti, vous n’accordez aucune attention aux divers concours primant le cinéma, qu’ils soient tenus aux Stazunis, en Europe ou ailleurs.

Tout de même, c’est comme certains sports pratiqués par temps froid. Qu’on s’y intéresse ou non, on nous les assène dans les journaux et dans divers autres médias tendus – paraîtrait-il – vers l’authenticité, couplée à un rigoureux professionnalisme. 

C’est ainsi, par effet de submersion, que j’ai pris connaissance de la dernière en date concernant la 45e édition des prix César à Cannes. Ne vous inquiétez pas, surtout; je vous rassure tout de suite: c’est en France.

On savait que Roman Polanski, condamné aux Stazunis en 1977 pour avoir eu des «rapports sexuels illégaux avec une mineure», avait réalisé le film J’accuse portant sur l’affaire Dreyfus. Or, cette œuvre fut mise plusieurs fois en nomination. Déjà, cela créait de sérieux remous.

Alors que le principal intéressé avait renoncé à se présenter le soir de la remise des prix, des manifestants, à l’extérieur de la salle, dénonçaient le Festival d’avoir récompensé implicitement, par ces 12 nominations, un personnage au passé pour le moins notoire.

Comble d’ironie pour le monde du cinéma, il y eut ce soir-là un coup de théâtre. On n’avait pas sitôt annoncé que Roman Polanski recevait le César de la meilleure réalisation, qu’un tumulte s’élevait en salle, suivi par le départ en masse de spectateurs. Depuis, les anathèmes fusent sous le ciel de Paris – autre ironie relative, celle-là, au monde de la chanson –  pour décrier ou encenser le choix.

On ne peut nier qu’une condamnation pour viol demeure d’une gravité extrême. En conséquence, le quidam devrait se compter bien heureux qu’on ne l’eût point reconnu coupable, en plus, de pédophilie.

Je ne m’étais jamais rendu compte, auparavant, à quel point on pouvait peiner à dissocier un individu de son œuvre.






NOTE DE LA RÉDACTION
Nous sommes très heureux d'annoncer à notre aimable lectorat que, cet après-midi, Buffet complet aura l'insigne privilège de présenter un extrait de la célèbre pièce Le roman Paul Lansky, avec dans les rôles de Josée et Jojo, respectivement Vivien Leigh et Claude Rains. Au plaisir de vous y accueillir.

vendredi 28 février 2020

Vert devin




Cette démocratie dont nous sommes si fiers*

En ce moment, Julian Assange se trouve dans une cour de justice, au Royaume-Uni, où il est enfermé dans une cage en verre sans possibilité de rencontrer son équipe légale. Assez peu typique dans un pays qui se dit démocratique.

Déjà, cela est un évident déni de justice. Depuis quand un prévenu est-il empêché de discuter librement avec son avocat, fût-ce en présence de gardes? D’ailleurs, la présence de gardes, dans un tel contexte, serait une atteinte à ses droits les plus élémentaires. Tout au moins dans un pays qui se dit démocratique.

Quant à la cage, on en a déjà vu lors de procès de terroristes ou de criminels extrêmement dangereux. Mais que reproche-t-on à Assange? D’avoir publié des documents confidentiels ayant démontré les actes criminels des Stazunis, entre autres. Soulignons au passage qu’il n’a pas lui-même été complice du vol de ces documents; il n’a fait que les porter à la connaissance du grand public. Comme c’était un devoir de le faire dans un pays qui se dit démocratique.

Et de quoi l’accuse-t-on au Royaume-Uni? De divulgation de secrets d’un autre État? De vol de documents? De quelque chose? Pas du tout! Il n’est accusé de rien. S’il est traité de la sorte, c’est uniquement dans le cadre d’une audience concernant la recevabilité d’une demande en extradition. Plutôt fort de café, dans un pays qui se dit démocratique.

S’il était jugé pour un délit grave, qui sait ce qu’on lui ferait subir présentement? Mais pas dans un pays qui se dit démocratique, cependant.



* Je profite de ce qu’il en reste un peu pour écrire ce genre de choses.


jeudi 27 février 2020

Modi, bon gars


mercredi 26 février 2020

PETochard




Ignoble diffamation!



Dans son numéro d’aujourd’hui, le Journal de Montréal révèle que le gouvernement du Québec, par l’intermédiaire d’Investissement Québec, a investi, en janvier dernier, 5 millions de dollars dans l’entreprise Transmission CVTCORP de Sainte-Julie. Cette dernière a comme actionnaire principal M. Charles Sirois*, cofondateur de la Coalition avenir Québec (ma CAQ) et ami personnel de François Legault, premier ministre actuel et chef de cette formation politique.

Aussitôt, M. Legault est monté au créneau pour protester avec la dernière des énergies contre les affirmations du Journal. Certes, a-t-il reconnu, son gouvernement a consenti un montant de 5 millions de dollars à Transmission CVTCORP. Certes, il a consenti un autre montant de 5 millions de dollars à une autre entreprise dirigée par M. Sirois, le Château Mont-Sainte-Anne. Certes, M. Sirois est très proche de ma CAQ. Certes, M. Sirois est un ami personnel de M. Legault.

Mais, ce dernier a-t-il prévenu, que le Journal de Montréal se garde de publier de pareils propos malveillants, tout en affirmant qu’il n’écartait pas la possibilité d’un recours en justice.

Ça, ça va apprendre à cette feuille de chou à dire la vérité!




* M. Charles Sirois est ce brillant homme d’affaires cAnadien dont l’administration novatrice, entre 1992 et 2000, a réussi à acculer le fleuron technologique Téléglobe à la faillite.

Le caillou des Lima



Le Groupe de Lima (GL) avait été créé en 2017 afin que des pays américains trouvent une sortie de crise pour le Venezuela. En langage clair, le GL était là pour renverser le gouvernement démocratiquement élu du ce pays producteur de pétrole.

Les membres du Groupe se réunissent à intervalles afin de contenter les Stazunis, lesquels, pour la forme, ne font pas partie du GL. Évidemment, le pays hôte des réunions change chaque fois et, le 20 février 2020, le CAnada recevait ses petits amis à Gatineau.

Comment? Vous n’en avez pas entendu parler? Peut-être que le fils de Pierre Elliott Trudeau jugeait préférable de glisser cela sous le tapis, lui qui a tellement de difficulté à se dépatouiller entre son discours pontifiant et sa proverbiale irrésolution.

On se doute bien que le gouvernement légitime du Venezuela n’est pas invité aux réunions, mais, cette fois, il y a eu un développement assez cocasse. En effet, le faux président autoproclamé du Venezuela, Juan Guaido, le Guignol de service, n’a pas été convié à la réunion. Et, paraît-il, son nom n’a même pas été mentionné dans la déclaration finale.

C’est dire à quel point il est devenu indésirable; comme un caillou dans un soulier.



mardi 25 février 2020

Do, ré, mi, fa, sol, Placido




Jamais je n’avais espéré qu’il pendulât




Le spectacle est assez croquignolet, en ce moment.

Tout d’abord, il y a le sempiternel dossier lié au système de paie Phénix menaçant de dégénérer en grève générale de la fonction publique. Cela prend les dimensions d’un pavé dans le soulier du fils de Pierre Elliott Trudeau.

Déjà, ça fait sourire.

Puis, il a cette crise amérindienne qui ternit la réputation du gouvernement fédéral. Si les régions du pays en sont incommodées, ce n’est rien en comparaison des ennuis majeurs dans lesquels est présentement empêtré le CAnada.

Dès lors, ça fait glousser.

Enfin, voilà que l’avortement d’un autre projet d’exploitation des sables bitumineux a provoqué une vague de colère en Alberta. À tel point que le premier ministre de cette région a laissé entendre qu’il pourrait enclencher une démarche menant à la séparation.

Alors, là, on ne peut que rigoler franchement.

Oui, parce qu’on dirait que les pires avanies qui ont plombé le Québec ces dernières décennies sont en train de se retourner contre le CAnada; et dans une mesure égale, en plus. Bref un authentique retour de pendule.

Il était plus que temps que cette horloge sonnât!


lundi 24 février 2020

Petits salés et petits sablés




Le malaise est ici totalement justifié.

Avec les petits salés qu’ils doivent se taper, je ne suis pas certain que rendre les profs encore plus nerveux est une si bonne idée.


dimanche 23 février 2020

Épidémie racisée

L'article ici



Si tant est que quelqu’un en fasse la remarque, la question de la grippe saisonnière ne provoque qu’un haussement d’épaules indifférent. Pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé, en moyenne, ce virus cause 5 millions d’infections graves chaque année, ce qui entraîne la mort de près de 650 000 personnes. Sans compter les personnes qui sont infectées, mais qui s’en remettent sans problème.

Mais ça, tout le monde s’en fout.

Par contre, si vous associez un nom exotique à un virus relativement moins dangereux (Ebola, Wuhan, Zika), alors c’est la panique.

Finalement, les gens n’ont pas peur des virus ni de la maladie. Ce qui leur fait peur, c’est ce qui est étranger.