samedi 3 décembre 2016
Fausseté attestée
Je ne sais si, hier, vous avez entendu le «tap! tap!» des tapes dans le dos, dont la rumeur provenait de l'autre rive de la rivière Outaouais. Oui, car Statistique (une seule?) CAnada a publié ses chiffres les plus récents sur le chômage au pays; et aussi au Québec, bien sûr.
Quant cette dernière province, voici qu'on apprend qu'il – le chômage, pas le pays, quoique... – est à son plus bas depuis 1976, soit à 6,8 %, une baisse de 0,2 points de pourcentage (oh! comme c'est excitant!). La nouvelle ne pouvait mieux tomber pour un gouvernement dirigé par le fils de Pierre Elliott Trudeau dont les armoiries ont commencé à perdre un peu de leur dorure, dernièrement. Je n'ose parler «d'usure du pouvoir», puisque, comme le prince de Talleyrand l'a si bien expliqué: «Le pouvoir n'use que ceux qui ne l'exercent pas.»
On est à deux pas de se faire reparler de cette mystérieuse et évanescente entité nommée «reprise économique».
Mais il faut être sérieux, quand même, et cesser de se foutre de la gueule du peuple. D'abord, commencer par se demander ce qu'est un chômeur. Contrairement à une idée fausse, ce n'est pas une personne sans travail. Un chômeur, selon la définition de Statistique CAnada, c'est une personne qui perçoit des prestation d'assurance-emploi (tu parles d'un contresens!). Voilà des décennies que le gouvernement fédéral a resserré les critères d'accessibilité à ce programme. Belle façon, d'ailleurs de réduire le chômage: acculer plus de gens à la misère.
Car si on a l'honnêteté aussi bien intellectuelle que morale de compter, en plus, ceux* qui ont été refoulés de l'assurance-emploi, ceux qui se retrouvent sur l'aide sociale et, aussi, ceux qui galèrent dans des emplois précaires payés au – et parfois sous le – salaire minimum, on se retrouve avec des chiffres complètement différents, car tout ça finit par faire beaucoup de monde.
Nous vivons dans une société riche… en faussetés.
*Afin de faciliter la lecture, le masculin désigne ici également le féminin.
vendredi 2 décembre 2016
Rambobinez
Ce n'est pas sans une certaine surprise que nous apprenons que M. Bernard Gauthier, syndicaliste bien connu, entend faire son entrée sur la scène politique. Son intention était arrêtée au point où il était activement à la recherche d'un parti prêt à l'accueillir. Or, comme on connaît les formations politiques actuellement actives au Québec, on se demande un peu laquelle serait prête à lui dérouler le tapis rouge.
On rigole un bon coup à la pensée qu'il pourrait s'agir de Québec solidaire, ce refuge inexpugnable de la bien-pensance aseptisée, où M. Gauthier, avec son style à l'emporte-pièce, débaroulerait comme un chien dans un jeu de quilles.
Quant au Parti québécois qui se cherche par les temps qui courent, on doute que son nouveau chef aux dehors aristocratiques veuille ajouter à ses problèmes internes en prenant sous son aile un rebelle de ce genre, et opiniâtrement revendicateur de surcroît.
Le Parti libéral du Québec (PLiQ)? Douteux, compte tenu des prises de bec que M. Gauthier a eues avec ce dernier au cours des ans, surtout sous l'égide de John James Charest, l'ancienne enveloppe charnelle de l’actuel premier ministre Philippe Couillard (le nom est marrant).
Il reste, bien sûr, ma CAQ. Mais, alors, je tiens à mettre en garde M. Gauthier. Il risque de se faire payer en monnaie de singe...
jeudi 1 décembre 2016
Pyong-yin et Pyongyang
De précédentes résolutions de l'ONU avaient interdit les essais d'armes nucléaires à la vaillante République démocratique populaire de Corée (RDPC). Cependant, le régime de Pyongyang a défié lesdites résolutions en menant, le 9 septembre dernier, un autre essai nucléaire souterrain, le plus puissant à date. Et ce, sans compter les tirs de missiles balistiques
Le secrétaire général, M. Ban Ki-moon, originaire de Corée du Sud où il envisage – dit-on – une carrière politique après son service auprès de l'ONU, a voulu envoyer un message sans équivoque à la Corée du Nord en rapport à ce dossier. Alors, on a fait passer ce petit pays comme une menace majeure pour la paix et la sécurité mondiale, contrairement aux Stazunis, malgré les 4 guerres qu'ils mènent de front, et on a durci les sanctions économiques à ses dépens.
Tout ce qu'on a trouvé, ce fut de plafonner les exportations de charbon que la RDPC destine à la Chine. Connaissant son esprit farouchement indépendant, il est douteux que cela change quoi que ce soit à la donne. Tout au plus, l'initiative permettra-t-elle de réduire très légèrement le dégagement de gaz à effet de serre.
Soyons sûrs que, dans un proche avenir, la RDPC poursuivra son programme militaire sans se laisser bousculer outre mesure par les sanctions onusiennes, ce qui aura l'heur d'indigner la communauté internationale davantage, avec les conséquences qu'on imagine.
Curieusement, lorsque c'est Israël qui jette au panier les résolutions de l'ONU contre ses exactions, cela n'empêche personne de dormir. Il est vrai qu'Israël compte plus d'indéfectibles alliés au sein du Conseil de sécurité de l'ONU que la RDPC n'en a dans le monde entier.
mercredi 30 novembre 2016
Ton beau tombeau
De l'avis de plusieurs experts, l'intervention de l'armée rouge en Afghanistan fut le premier pas vers la désintégration de l'Union soviétique, qui fut officialisée en décembre 1991.
On se souviendra que, en 1980, les Soviétiques avaient envoyé des troupes dans le pays à la demande du gouvernement communiste afghan de l'époque, lequel faisait face à une rébellion armée. À la suite de cette intervention, les Stazunis se sont empressés d'apporter leur aide aux révoltés, de sorte que le conflit s'est rapidement enlisé dans une guérilla qui finit par user les forces d'occupation au point où celles-ci durent quitter le pays en 1989. Par la suite, les Yankees ont longtemps fait des gorges chaudes devant ce qu'ils considéraient comme une victoire à leur actif, leur première depuis la Deuxième guerre mondiale, après une campagne vietnamienne particulièrement humiliante.
En 2001, à la suite du fameux – autant que nébuleux – 11 septembre, les Stazunis décident de s'en prendre à l'Afghanistan – il paraît que ça avait un rapport avec les tours jumelles –, entraînant à leur suite la servile OTAN, dans ce qui prenait tous les airs d'une opération punitive. À cette époque, les Russes, qui n'étaient plus et pas encore des ennemis, avaient mis en garde les Occidentaux devant une telle entreprise. La suffisance de l'hyper-puissance yankee avait balayé du revers de la main l'avertissement avant de se lancer tête baissée dans le piège.
C'était il y a 16 ans et, depuis, les choses ne se sont pas améliorées. Au contraire, en ce moment même, les Talibans, ceux que l'on voulait chasser du pouvoir en 2001, sont en train de reconquérir des portions importantes de territoire. Selon le New York Times, ils en ont même reconquis plus au cours de l'année écoulée que pendant la totalité des 15 années précédentes!
Alors, si la défaite devant la résistance afghane a été le début de la fin pour l'Union soviétique, qu'en est-il des Stazunis? Il est vrai que les Yankees cherchent une manière de jeter l'éponge dans cette partie du monde, mais ce n'est plus possible; tout comme il n'est plus possible de gagner la guerre. Et avec le grand talent qui s'apprête à entrer à la Maison-Blanche, on est en droit de douter que la question soit résolue de sitôt.
On a déjà dit que l'Afghanistan était le tombeau des empires. Il reste à espérer que ce soit vrai.
On se souviendra que, en 1980, les Soviétiques avaient envoyé des troupes dans le pays à la demande du gouvernement communiste afghan de l'époque, lequel faisait face à une rébellion armée. À la suite de cette intervention, les Stazunis se sont empressés d'apporter leur aide aux révoltés, de sorte que le conflit s'est rapidement enlisé dans une guérilla qui finit par user les forces d'occupation au point où celles-ci durent quitter le pays en 1989. Par la suite, les Yankees ont longtemps fait des gorges chaudes devant ce qu'ils considéraient comme une victoire à leur actif, leur première depuis la Deuxième guerre mondiale, après une campagne vietnamienne particulièrement humiliante.
En 2001, à la suite du fameux – autant que nébuleux – 11 septembre, les Stazunis décident de s'en prendre à l'Afghanistan – il paraît que ça avait un rapport avec les tours jumelles –, entraînant à leur suite la servile OTAN, dans ce qui prenait tous les airs d'une opération punitive. À cette époque, les Russes, qui n'étaient plus et pas encore des ennemis, avaient mis en garde les Occidentaux devant une telle entreprise. La suffisance de l'hyper-puissance yankee avait balayé du revers de la main l'avertissement avant de se lancer tête baissée dans le piège.
C'était il y a 16 ans et, depuis, les choses ne se sont pas améliorées. Au contraire, en ce moment même, les Talibans, ceux que l'on voulait chasser du pouvoir en 2001, sont en train de reconquérir des portions importantes de territoire. Selon le New York Times, ils en ont même reconquis plus au cours de l'année écoulée que pendant la totalité des 15 années précédentes!
Alors, si la défaite devant la résistance afghane a été le début de la fin pour l'Union soviétique, qu'en est-il des Stazunis? Il est vrai que les Yankees cherchent une manière de jeter l'éponge dans cette partie du monde, mais ce n'est plus possible; tout comme il n'est plus possible de gagner la guerre. Et avec le grand talent qui s'apprête à entrer à la Maison-Blanche, on est en droit de douter que la question soit résolue de sitôt.
On a déjà dit que l'Afghanistan était le tombeau des empires. Il reste à espérer que ce soit vrai.
mardi 29 novembre 2016
dimanche 27 novembre 2016
Fidel Castro répond au fils de Pierre Elliott Trudeau
« Que ce soit bien
clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons
d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le
combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant
l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout
ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi
pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons
fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange.
Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis « de gauche » en Europe
que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent
pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces
gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour
commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes
capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent
de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit
leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une
bouteille de rhum. »
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