Le Grace I est ce pétrolier iranien qui a été saisi en juillet, à Gibraltar, un confetti d’empire qui reste au Royaume-Uni. Le motif pour cet arraisonnement était que le navire avait une cargaison de plus de 2 millions de barils de pétrole à destination de la Syrie, un pays mis au ban des nations par les ex et présents impérialistes (comprendre les Stazunis et l’Union européenne).
Or, les Iraniens ont constamment nié que le pétrolier devait porter sa cargaison à la Syrie, en précisant en outre – ce en quoi ils avaient bien raison – que de toute façon cela ne regardait personne.
Le motif était si transparent que, en dépit de la plus mauvaise volonté au monde, les Britanniques n’avaient eu d’autre choix, tout récemment, que de laisser le navire appareiller, jusqu’à ce que les Yankees lancent un mandat de saisie qui remet tous les compteurs à zéro.
Ce qui est au centre de la question, c’est finalement de savoir si le pétrolier devait bel et bien se rendre en Syrie. Il n’y a qu’à regarder une carte de la région pour se rendre compte du ridicule de l’assertion. Exécuter un tel détour pour atteindre un pays voisin ne serait plus «le chemin des écoliers», mais «le chemin des pétroliers».
Honnêtement, je doute que même les Yankees soient assez stupides pour procéder de telle façon, surtout si cela devait les mettre à portée de leurs ennemis.