Au fil des générations, les francophones au CAnada se sont fait soûler avec le discours paternaliste selon lequel le régime britannique avait offert de meilleures conditions de vie, tant économiques que politiques. Bien meilleures que celles prodiguées par le régime français. À preuve, disait-on, regardez ce qui s’est passé dans les colonies de l’empire français: Indochine, Algérie et autres ont connu des soubresauts révolutionnaires et de coûteuses guerres d’indépendance.
Bien entendu, le discours faisait l’impasse sur le commerce des esclaves, sur les révoltes en Afrique, avec le Kenya en tête, et sur les luttes anticolonialistes, comme celles de l’Égypte, de la Birmanie et de l’Inde, entre autres. Sans compter les rébellions des Patriotes, au Québec*.
Mais au cœur de la question subsistait malgré tout l’idée que le joug britannique était bénéfique et bienveillant, car cette propagande était vraiment bien faite. Or, de plus en plus, on apprend que cette domination n’était pas salutaire pour tout le monde. Les Autochtones, par exemple, ont subi la volonté des colonisateurs visant soit à les assimiler totalement ou à les faire carrément disparaître. Qu’il soit culturel ou physique, un génocide reste un génocide.
À cet effet, il ne faut jamais oublier l’histoire de Louis Riel, un Métis du Manitoba, c’est-à-dire un Autochtone et un francophone dans une seule et même personne que le bon empire britannique s’est fait un devoir d’envoyer périr au bout de sa corde.
En tout cas, si un régime n’est pas bienveillant pour tout le monde, à terme, il risque fort de n’être bienveillant pour personne.
*À cet effet, notez que, à la même époque, soit en 1837, il y eut aussi une révolte dans le Haut-Canada, l'Ontario d'aujourd'hui. Curieusement, personne n'en parle jamais de celle-là. Trop embarrassante, j'imagine.