samedi 29 janvier 2022

Trudeaumanie

 






vendredi 28 janvier 2022

Boileau main


 

Inventivité




Pittsburgh est la ville de l’acier aux Stazunis. Elle n’est pas renommée pour son esthétique et, franchement, elle est rarement considérée comme une destination touristique, sauf peut-être par la chambre de commerce locale.


Ce matin, un pont routier s’est écroulé là-bas, un accident qui, si l’on en croit les rapports à cette heure, n’a fait fort heureusement aucune victime. Évidemment, les causes de l’effondrement ne sont pas encore connues.


Le président yankee Joe Bidon doit, cet après-midi même, présenter une allocution à Pittsburgh et on ne peut manquer de se demander si son convoi devait emprunter l’artère menant à l’ouvrage d’art qui s’est écroulé.


Et qu’allait-il faire à Pittsburgh?


Vous ne le croirez pas…


Il allait parler de son projet visant à rénover les infrastructures!


Non, je regrette, ces choses-là, ça ne s’invente pas.


Catalogue

 

L’espoir du mort


Ambroise est entrepreneur en pompes funèbres et il s’apprête à vivre une cruelle ironie de l’existence, car, arrivé au déclin, il envisage maintenant de connaître ce qu’il a fait subir à tant d’autres avant lui. S’il perçoit l’ultime échéance que connaissent tous les humains avec angoisse, il ne s’agit pas de la même appréhension que celle qui assaille ses semblables. Ambroise, qui a toujours embaumé ses clients avec un soin exquis et une conscience professionnelle au-dessus de tout reproche, redoute de se voir confié à des mains moins expertes que les siennes. N’est-il pas le seul embaumeur de la ville ? Trop imbu de son extraordinaire talent, en ses jeunes années, il s’était montré trop exigeant avec ses jeunes apprentis et, le temps aidant, il s’était persuadé qu’il ne saurait jamais enseigner à personne les rudiments de son art. À tel point que, malgré son deuil, c’est lui, et nul autre, qui a pris soin de la dépouille de son infortunée femme, morte quelques années auparavant. De même, le chagrin n’a pas altéré son doigté lorsqu’il a dû s’occuper des restes de ses deux enfants ; une fille morte en bas âge des suites d’une longue maladie, et un garçon, mort à l’âge adulte d’un terrible accident de la route. L’un de ses derniers amis, le médecin, lui a appris, à sa dernière visite, qu’il était atteint d’un cancer du foie. Sa dernière volonté tout entière tournée vers les soins de son art, il s’est mis à écumer les villes et chefs-lieux des alentours à la recherche d’un embaumeur suffisamment expert pour qu’il accepte de se confier à lui. Il fait, au hasard de ses pérégrinations, la rencontre de personnages tous plus colorés les uns que les autres, qui ne présentent à ses yeux ni les garanties de professionnalisme auxquelles il s’estime en droit de s’attendre, ni le talent nécessaire et encore moins la dignité qui demeure en tout temps – surtout dans l’intimité de la salle de travail – de rigueur. Cependant, ils présentent tous le même travers, indépendamment de leur âge ou de leurs manies : ils considèrent tous la mort avec un détachement qu’Ambroise a bien connu, mais qu’il regrette à présent. Plus que jamais interloqué sur la nature de la mort, et par ricochet sur celle de la vie, Ambroise se décourage progressivement. La date fatidique arrive, puis s’éloigne, sans qu’Ambroise ne s’en trouve incommodé outre mesure. Agréablement surpris d’abord, puis un peu courroucé tout de même envers son ami médecin, il décide d’en avoir le coeur net. Son ami lui apprend alors que, de façon totalement incompréhensible, sa maladie est entrée dans une phase de rémission dont la longueur est impossible à déterminer. Après mûre réflexion, Ambroise décide de prendre une apprentie.


 – Antoinette Ham – 398 p. – 1996 – Étrange cheminement intérieur dont la mort constitue le moteur. Malgré tout sereine, la quête du personnage principal offre au lecteur des réflexions profondes, mais sensibles, sur la condition humaine. Cette oeuvre, plus philosophique que romanesque, aurait sa place davantage sur une table de chevet que sur les rayons d’une bibliothèque.

jeudi 27 janvier 2022

Omni con



La nouvelle a causé tout un choc au CAnada. En effet, on a appris pas plus tard qu’aujourd’hui que le premier ministre  de ce pays, le fils de Pierre Elliott Trudeau lui-même, aurait été exposé au virus de la Covid-19 ou peut-être même à son variant Omicron.


Atterrés par l’annonce, il ne nous reste plus qu’à lui souhaiter bonne chance.


Mais non; pas au virus! Au premier ministre, évidemment!




P.-S. À votre place, j’aurais honte d’insinuer de pareilles choses.

 

Efficacité dosée



Apparemment, relativement inefficace contre la contagion, par contre.


mercredi 26 janvier 2022

L’étal létal




Je sais déjà ce que vous pensez: «Quel pléonasme!» Mais vous n’avez pas nécessairement raison.


En effet, de prime abord, on pourrait croire que qui dit «armes» dit nécessairement engin de mort; donc, létales. Cependant, ce n’est pas toujours vrai.


Il existe toute une panoplie d’armes non létales sur le marché. Évidemment, ces armes-là sont rarement utilisées sur un théâtre de guerre, comme risque de le redevenir l’Ukraine par les temps qui courent.


Pour leur part, les armes non létales sont le plus souvent utilisées lors de troubles civils, ainsi que l’on nomme les manifestations pacifiques. Par conséquent, les armes non létales sont en quelque sorte le premier niveau de la répression.


Évidemment, un gouvernement peut toujours considérer la grogne populaire comme un casus belli. 


Dans un duel, c’est ce qu’on appelle le choix des armes.

Catalogue

 

L’émule du pape


Au cours des premières années de la Réforme, un jeune évêque, issu d’une famille de patriciens romains, est nommé cardinal. Désormais un habitué de la cour vaticane, il croise régulièrement le pape qui se prend d’affection pour ce tout jeune prince de l’Église. En retour, le cardinal di Benedetto développe une admiration sans bornes pour ce personnage qu’il appelle très bientôt dans les lettres qu’il lui adresse chaque jour, « mon très cher et bien-aimé deuxième père ». Une telle dévotion, bien qu’elle suscite quelque jalousie auprès des intrigants et des moins bien en vue, lui attire tout de même la faveur de l’entourage immédiat de Sa Sainteté qui, en ces temps difficiles que traverse l’Église, cherche à affermir le pouvoir moral de cette dernière dans les régions où son autorité est de plus en plus contestée. C’est donc avec bonheur que l’on accueille à l’intérieur du cercle des intimes un jeune homme au talent qui, quoique limité en certains domaines, les finances tout particulièrement, soit totalement dédié à l’autorité vaticane. Di Benedetto est rapidement mis à contribution et, au fil des ans, se voit confier des missions de plus en plus délicates, d’abord auprès des communautés qui vacillent et hésitent à tomber dans le camp de la Réforme, ensuite auprès des groupes contre lesquels l’autorité papale se déchaîne, soit sous la forme de tribunaux inquisitoriaux ou carrément d’expéditions punitives menées à la tête d’armées de mercenaires suisses. Internonce avant la lettre, il bénéficie d’un prestige et d’un pouvoir que lui envient bien des monarques de la chrétienté. Malgré les honneurs qui affluent vers lui, di Benedetto n’a toujours pas renié la profonde admiration, pratiquement le culte, qu’il voue à son idole. Imperceptiblement, cependant, cette ferveur débridée dérape. Au début prenant la forme d’une imitation vestimentaire, elle se transforme en un mimétisme de plus en plus embarrassant à mesure que di Benedetto adopte et intègre tous les comportements et affectations de Sa Sainteté. Au cours d’une ambassade auprès d’un souverain, il commet un impair de taille en affirmant devant la cour rassemblée qu’il est lui-même le pape, ordonnant au roi de se plier à l’autorité de Dieu. Le scandale est tel qu’il est rappelé d’urgence à Rome, terminant en fiasco son ambassade. De retour au Vatican, il est sommé de se rétracter, mais la maladie l’a gagné entièrement. D’abord devant un conseil restreint du saint collège, puis devant un tribunal de l’Inquisition, il réaffirme être le seul et unique pape. L’Église, déjà assiégée par la Réforme, craint plus que tout un nouveau schisme. Elle n’a plus d’autre choix que de sommer di Benedetto de se rétracter. Devant le refus de ce dernier, elle le condamne au bûcher où il montera le 6 mai 1538.


 – Henri Tournel – 520 p. – 1988 – Passé maître dans le roman historique, Henri Tournel nous offre ici moins une histoire qu’une époque. Ce n’est plus tout à fait un roman qu’il nous présente comme un véritable documentaire d’où transpirent à la fois la chaleur et les couleurs d’un siècle passé.

lundi 24 janvier 2022

Çà et là

 


Catalogue

 

L’émoi de l’année


Homme de peu de besoins, Tancrède est un quadragénaire renfermé et distant. Peu sociable, il partage sa vie de reclus entre son violon d’Ingres, la chasse aux papillons, et son travail, la chimie des plastiques. Ayant peu d’amis et vivant seul, il passe, comme le disent ses voisins, son existence entre parenthèses. Dans cette vie trop rangée, uniquement consacrée au respect de cycles immuables, Tancrède recèle pourtant un étrange secret. Une fois l’an, alors que ses quelques proches le croient en visite chez une hypothétique tante, il se rend en fait dans la capitale pour passer quelques jours dans la plus abjecte débauche où, imitant en cela les personnages du marquis de Sade, il se livre à des joutes philosophiques. Ce temps, passé annuellement à l’accomplissement de tous ses plaisirs, il l’a surnommé « l’émoi de l’année », car c’est le seul moment où il reprend contact avec ses sens, quoiqu’avec un débordement malsain. Comme l’abandon est de mise lors de ses escapades orgiaques, il ne s’inquiète guère des contacts qu’il noue alors. Le plus souvent, il s’agit d’inconnus que, quoiqu’habitués de la maison close qu’il fréquente toujours, il ne revoit jamais. Cependant, au retour de son dernier « émoi », Tancrède remarque dans son train un visage familier. L’homme, qui le reconnaît également, est un de ses compagnons de débauche qui, comble de malheur, habite la même ville que lui. Incertain quant à l’attitude à prendre, il feint la curiosité distante quant aux activités de l’homme qui lui explique avec force détails les endroits qu’il fréquente et son lieu de travail. Lorsque les deux hommes se quittent sur le quai de la gare, Tancrède croit en avoir fini avec l’inconnu. Mais, quelque temps après, ce dernier passe chez lui. Cette visite impromptue est suivie de plusieurs autres, si bien que Tancrède se croit obligé d’expliquer à l’homme, qui se présente à lui sous le nom de Didier, qu’il préférerait qu’il cesse ses visites. Celles-ci sont alors suivies de coups de téléphone et de lettres à répétition. Agacé, Tancrède décide d’aller rencontrer l’homme chez lui, mais ni à l’adresse de retour indiquée sur les enveloppes ni là où il prétend travailler on ne le connaît. Inquiet, Tancrède commence à craindre le pire : l’oeuvre d’un maître chanteur. Au téléphone, il donne rendez-vous à Didier, lequel se présente à l’heure dite. Déterminé à couper les ponts avec l’encombrant personnage, Tancrède le prend en filature à la fin de la soirée. Avec horreur, il constate qu’il habite à deux pas de chez lui. Surpris par Didier alors qu’il fouille sa chambre, il apprend que les avances amicales de l’étrange individu ne sont en définitive qu’une tentative de briser leur solitude commune.


 – Jacob Brillolay – 274 p. – 1992 – Intéressante analyse de l’univers du solitaire, de ses manies et de ses phobies, ce roman se démarque du genre en employant un ton particulièrement riche et fleuri auquel se prête parfaitement la langue.

Succès d’année

 



Pour les amateurs montréalais d’accrochage sur glace, la présente saison de leur équipe favorite n’est certes pas pour leur apporter l’espoir d’une année victorieuse.


Il existe pour eux une solution: encourager une autre équipe. Certes, ce genre de revirement n’est guère facile pour le partisan convaincu. Afin de faciliter la transition, il n’est pas superflu de choisir avec soin la formation; en particulier, ses couleurs.


Chers partisans montréalais, permettez-moi de suggérer l’équipe de l’Université de Saint-Cloud, au Minnesota. Elle a ce petit quelque chose qui saura vous séduire, à n’en pas douter.







dimanche 23 janvier 2022

C’te bonne blague!




Non, non; ce n’est pas une blague. La personne responsable de la diplomatie britannique s’appelle bien Liz Truss. En tant que représentante d’une nation souveraine sur la scène internationale, l’une de ses principales responsabilités est de faire le boulot dont la chargent les Stazunis.


Parlant de nation souveraine, ce n’est pas d’aujourd’hui que ces derniers n’en ont cure et qu’ils interviennent un peu partout où cela leur plaît, souvent par le biais des fameuses révolutions de couleur. Par exemple, en Ukraine, ils ont ainsi renversé en 2004 un gouvernement élu et ont installé à sa place un pouvoir noyauté par des néonazis et fortement atteint de dérive autoritaire.


Là où il y a une blague – extrêmement cynique, faut-il le préciser –, c’est que Washington, grâce aux obéissants offices de Mme Truss, dénonce maintenant de supposées tentatives de Moscou afin d’installer à Kiev un pouvoir prorusse. Bref, exactement ce que les Stazunis ont fait dans le passé.


Autrement dit, fouler aux pieds la souveraineté d’une nation n’est acceptable que lorsque cela sert les intérêts yankees.


Et en plus, même pas capables de faire ce sale boulot eux-mêmes.