Les Stazunis sont un curieux pays qui semble être passé directement de la barbarie à la décadence, sans le crochet habituel par l’étape de la civilisation.
En effet, les fusillades s’y multiplient à tire-larigot – sans mauvais jeu de mots –, que ce soit dans les écoles, les églises ou tout autre lieu de rassemblement. Chaque fois, les commentateurs parlent de personnes mentalement dérangées, en refusant de faire le procès de la surabondance d’armes à feu dans le pays. Mais surtout, ils font l’impasse sur le mot «terrorisme». Au fond, comment décrire de tels gestes, fussent-ils dus à des initiatives isolées, sinon en les désignant comme des actes terroristes? Mais, commandité par une organisation ou pas, un geste qui terrorise une communauté est-il autre chose que du terrorisme?
Si Al-Quaïda, Daech et autres moutures fondamentalistes étaient un tant soit peu plus intelligents, ils rangeraient leurs arsenaux. Si leur but est de frapper de terreur les Stazunis, il leur suffit de contribuer largement à la National Rifle Association, le regroupement des propriétaires d’armes à feu yankees, et le plus important lobby en faveur du second amendement qui donne le droit à chacun d’être armé jusqu’aux dents. Pourquoi toutes ces armes? Apparemment, il s’agit de défendre son foyer contre le voisin de palier, de flinguer des animaux savoureux et de se protéger contre le roi d’Angleterre.
Parmi ces gâchettes chatouilleuses, il se trouve toujours tout un tas de bénévoles pas futés pour deux sous qui rêvent de jouer courageusement à Rambo aux dépens d’innocents sans défense.
Et tout ce qu’Al-Quaïda a à faire c’est de rester les deux pieds sur la bavette du poêle à tirer les marrons du feu.
Encore une fois, sans mauvais jeu de mots.