samedi 23 avril 2022

Est'd 1763



 

vendredi 22 avril 2022

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Le moi de Marie


Marie est une jeune femme fantasque que son entourage connaît extrêmement mal. Elle travaille dans un magasin de musique, et son attitude envers ses collègues, rogue et cassante pour le moins, n’est guère pire que sa façon de traiter avec la clientèle. Malgré cela, son patron, qui est un être timoré et inquiet, préfère encore laisser aller les choses plutôt que de déclencher un véritable conflit avec la jeune femme. Aussi Marie peut-elle se défouler des frustrations qu’elle connaît à la maison. Car, à l’autre extrême, sa vie familiale ne lui donne guère l’occasion de s’exprimer et de connaître une vie autonome. Sa mère et son père, incapables de la voir autrement que comme une enfant, la dominent outrageusement. Il est vrai que Marie ne leur donne guère d’occasions d’inquiétude, étant par ailleurs une personne entretenant peu de relations amicales et n’ayant encore connu aucun prétendant sérieux. C’est donc dans cette vie faite de saisissants contrastes que la personnalité de Marie se forge. Mais un jour, un jeune homme, un vague ami d’enfance que sa mère lui a présenté quelque temps auparavant, la relance à son magasin. Frappé, puis intrigué par l’attitude de la jeune femme, il se prend d’un intérêt tout particulier pour elle, cherchant toujours de nouveaux prétextes afin de pouvoir l’approcher soit à son travail ou chez elle, mais de préférence dans la rue où ils peuvent échanger plus librement au hasard d’un café ou d’une glace. D’abord étonnée, puis flattée, Marie n’a d’autre choix que de s’ouvrir à propos de ces soudaines attentions de la part du jeune étudiant en psychiatrie. Tandis que l’attitude de ses parents oscille entre la complaisance et l’inquiétude, Marie commence à trouver la présence de ce prétendant un peu encombrante. Mais comme il surgit généralement à l’improviste là où elle ne peut l’apostropher, car il ne se montre plus à son travail, et où elle n’a pas à accepter sa présence avec soumission, puisqu’il ne se montre plus guère chez elle, Marie en vient à ne plus savoir comment agir envers lui. Rapidement, cette hésitation suscite en elle un état voisin du déchirement. Graduellement, à chaque nouvelle rencontre, elle élabore des scénarios de plus en plus farfelus, voire saugrenus, afin de se donner une contenance devant une situation qui lui échappe totalement. De guerre lasse, elle se résout à s’offrir à lui, mais, bien qu’il réponde à ses caresses et ses baisers, il refuse de faire l’amour avec elle. À court de ressources, Marie cesse de s’inventer des personnages afin de faire face à la réalité. Elle devient plus tolérante envers ses collègues ainsi que les clients et, un soir, elle apprend à sa famille qu’elle s’est trouvé une chambre où elle entend vivre désormais par elle-même. Mais ses parents n’ont pas dit leur dernier mot.


 – Lisette Sauret – 326 p. – 1994 – En une occasion au moins, ce roman a été utilisé par des professeurs en psychologie afin d’illustrer des cas types dans le cadre de leurs cours. Au-delà de ses applications pédagogiques, cette oeuvre exceptionnelle demeure une véritable descente dans les recoins obscurs de l’âme humaine.

Le message, c'est moyen

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 Donc, le message sous-jacent, c'est que, si vous devez être réfugié quelque part, assurez-vous d'abord d'être chrétien, blanc et européen.


Ou, à tout le moins, d'avoir été instrumentalisé par les Yankees. Quoique, ça, c'est pas toujours le meilleur moyen.



jeudi 21 avril 2022

175

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L'affaire Julian Assange vient de prendre un tournant décisif. Une cour de justice britannique  a autorisé l'extradition du principal intéressé vers les Stazunis où il risque une condamnation de 175 ans de prison.


Qu'a-t-il bien pu faire de si terrible pour mériter une telle punition? Il a publié des informations confidentielles concernant les atrocités yankees commises en Irak et en Afghanistan sur le site Wikileaks. Notons au passage qu'il n'était dans toute l'affaire qu'une courroie de transmission. En effet, les documents avaient été subtilisés par d'autres, nommément Chelsea Manning et Edward Snowden, lesquels sont actuellement en liberté.


Pour sa part, mentionnons que M. Assange est privé de la sienne depuis 2012, alors que, devant la menace d'une arrestation arbitraire, il s'était réfugié à l'ambassade péruvienne à Londres où il est resté enfermé jusqu'à son arrestation en 2019. Depuis, il croupit dans les geôles britanniques, en attendant de croupir dans les geôles yankees.


Que voulez-vous? Nous vivons en démocratie, comme les Brits et les Yankees. Ça doit être ça le respect des droits de la personne, de la justice, de la démocratie et de la liberté. Vous savez, tous ces trucs au nom desquels on vole, persécute, asservit et avilit des nations entières.



 


mercredi 20 avril 2022

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Mes cheveux gris ont rendez-vous avec la vie


Max est un ex-détenu. Quinquagénaire, il a été libéré pour bonne conduite. Enfermé pour vol de banque, il n’a pas su bénéficier des services d’un bon avocat. Cependant, sa longue réclusion lui a donné l’occasion de faire le point sur sa vie. Il a pris le temps, en prison, d’apprendre un nouveau métier, celui de mécanicien, et de tenter de faire ses preuves. D’abord auprès des autorités carcérales, puis ensuite devant les responsables des libertés conditionnelles, il réussit à démontrer sa bonne volonté et sa ferme intention de se réhabiliter. Lorsque les portes de la prison s’ouvrent devant lui, alors qu’il vient tout juste de célébrer son cinquante-deuxième anniversaire de naissance, il a en poche un peu d’argent gagné à l’atelier de la prison, et une promesse d’embauche dans un petit garage. Max y est accueilli avec gentillesse, quoique les employés plus jeunes manifestent à son intention une méfiance palpable. Ses premières semaines de liberté représentent un moment troublant pour Max. Il éprouve énormément de difficulté à rompre la routine que les circonstances lui ont imposée. Après son quart de travail, il regagne sa chambre où il s’enferme sitôt son repas pris dans la salle commune de la pension où il a élu domicile. Là, il s’installe devant le téléviseur, et c’est par son truchement qu’il réapprend la société qu’il a laissée plusieurs années auparavant. Tout l’interloque : la hausse phénoménale des prix ; l’attitude des jeunes ; les préoccupations de ceux qui, malgré tout, sont ses contemporains. Seule la mode ne semble pas avoir changé, aussi commence-t-il par là son réapprentissage. Aussitôt qu’il en a les moyens, il se fait confectionner un complet et, une fois qu’il l’a sur le dos, il n’a de cesse de le montrer. Il finit par errer dans le quartier où il faisait « affaire » tant d’années auparavant. Dans un bar qu’il fréquentait jadis, aujourd’hui méconnaissable, il retrouve avec joie un de ses anciens amis, Carl, maintenant handicapé par l’abus d’alcool et par une ancienne blessure : une balle qu’un règlement de compte lui avait logée dans la hanche. Ces retrouvailles entraînent une série de rencontres où la nostalgie prend la meilleure place. À force d’évoquer leur passé, ils s’amusent à tenter de retracer leurs anciens complices. Mais c’est à grand-peine qu’ils parviennent à retrouver l’un des leurs, Joseph, qui, pratiquement abandonné, est très diminué par une surdose de drogue. Joseph, dont la conversation est très limitée, n’articule plus que son désir de revoir Las Vegas avant de mourir et de claquer, une dernière fois, sa fortune sur le tapis vert. Les trois compères laisseront-ils tout derrière eux pour se lancer dans leur ultime aventure ?


 – Oscar Cayer – 230 p. – 1997 – Désir, aspiration et espoir sont les trois composantes principales de ce récit qui les détaille et les définit avec une application consommée. 

mardi 19 avril 2022

Monsieur Rius


Après les autos électriques, les vols spatiaux et tout le reste, Elon Musk cherche toujours des moyens de dépenser son argent. Dernière lubie en date: acheter Twitter afin, et je cite, d'en faire «la plateforme de la liberté d'expression dans le monde». Liberté, faut-il le préciser, qui sera alors contrôlée entièrement par une seule personne.


Rendons grâce à Elon qui ne perd pas son temps en trivialités comme combattre l'analphabétisme, les épidémies ou la faim dans le monde. Il demeure un authentique philanthrope; c'est-à-dire qu'il pense d'abord et avant tout à lui-même.


Cher monsieur Musk, avec votre permission, si vous recherchez des projets personnels dans lesquels engloutir vos montagnes de fric, permettez-moi une toute petite suggestion. Pourquoi ne pas changer de nom? Je propose à cet effet Sarto Rius; vous savez, le long muscle. 


lundi 18 avril 2022

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Le meilleur sommeil, c’est le sommeil du bureau


Satire sociale particulièrement mordante où les travers du monde du travail sont exploités avec subtilité. La faune bureaucratique est ici mise en lumière avec une sévérité de jugement qui n’a d’égal que la pertinence de ses observations. Jacques est un jeune employé au service d’une grande entreprise active dans le domaine du transport. Ambitieux, il rêve d’une brillante carrière chez cet employeur qui, bien qu’exigeant, offre de belles perspectives d’avenir. Très conscient des occasions à saisir, Jacques travaille d’arrache-pied afin d’attirer l’attention. Mais les promotions lui échappent toujours pour échoir à des gens dont la compétence lui semble discutable. Il s’en ouvre à son supérieur immédiat et lui fait part de sa frustration au cours d’une conversation de cantine que Jacques mène sous le sceau de la confidentialité. Aussi éprouve-t-il un sentiment de dégoût et de trahison lorsqu’il est muté dans un service peu important. Là, il fait la connaissance d’Arnold, son nouveau chef de service, dont il se méfie de prime abord, ayant toujours en mémoire le souvenir de la trahison qui l’a mené en ce lieu. Cependant, Arnold réussit à gagner la confiance du jeune homme, en particulier lorsque ce dernier commet une erreur de taille dans la préparation des états de compte et qu’Arnold prend sur lui de « couvrir » son jeune adjoint. Jacques commence alors à se confier à son supérieur et à lui raconter les interrogations que suscitent en lui les conditions particulières du monde du travail. Arnold entreprend de former le jeune homme, avec des exemples réels à l’appui, afin de lui faire comprendre que le monde bureaucratique se compose de deux types de travailleurs. Le premier est constitué des ergomanes, généralement surmenés et hagards, qui ont la charge de faire avancer les choses et d’exécuter le travail. Les seconds sont ceux qui ont assimilé non pas le fonctionnement des tâches, mais leur organisation. Ils ont appris à reconnaître le principe politique qui mène le monde du travail et se servent de leur connaissance afin de s’approprier du pouvoir. Cependant, les individus qui appartiennent au premier groupe sont essentiels à la survie de l’entreprise. Aussi se trouve-t-on devant un paradoxe de taille : ce sont les gens les moins compétents, ceux qui travaillent le moins possible, qui reçoivent les promotions. Les autres étant trop précieux là où ils sont pour que l’on se permette le luxe de les déplacer. Jacques, fort de cet enseignement, se met en campagne afin de jouer le jeu organisationnel. Mais alors que ses efforts commencent à être récompensés et que, visiblement, les conseils d’Arnold s’avèrent tout à fait justes, il ne peut s’empêcher de vouloir découvrir pourquoi Arnold ne les met pas en pratique lui-même.


 – Barbara Duchoy – 274 p. – 1996 – L’auteure s’est fait connaître du grand public par ses ouvrages de vulgarisation portant sur l’organisation du travail. Appréciée pour son humour lors de ses conférences, en personne et télévisées, elle ajoute une corde à son arc avec ce « dernier roman », dit-elle, qui est également son premier.


La droite adroite




Par les temps qui courent, il est difficile de se faire une idée juste de l'éventail politique contemporain. Autrefois, les choses étaient assez simples. On comptait la gauche et la droite, avec le centre assis entre les deux chaises, espérant tirer les marrons du feu. Ce centre était cette éternelle troisième voie qui n'était en fait qu'un raccourci facile vers le pouvoir.


Depuis la «mort du communisme» partout en Occident, la répartition des options politiques a quelque peu évolué. Désormais, les  tendances se répartissent ainsi: droite libérale, droite conservatrice, droite populiste et, bien entendu, extrême droite. Bref, l'avenir est au passé.


Malgré tout, on nous présente les nouveaux visages de la droite comme étant de courageux militants qui osent nager à contre-courant, alors qu'ils ne sont que des radeaux de la Méduse se laissant porter mollement avec paresse.


«Mais il y a encore une gauche», m'objecterez-vous. Hélas non. Il n'y a plus que quelques bien-pensants qui se sont réduits eux-mêmes à défendre des minorités qui ne leur ont rien demandé et qui les méprisent; en particulier les minorités religieuses.


dimanche 17 avril 2022

Boris jocrisse*

 




* Non, ce n'est pas un juron à saveur québécoise. Ce mot est lexicalisé au dictionnaire.

Intox? Hic!

 



Il est d'une importance capitale de combattre l'information biaisée (aussi appelée «intox» ou «infox») par tous les moyens.


D'abord, parce qu'il faut toujours utiliser son propre jugement avant de se former une opinion et, pour cela, il est nécessaire, devant chaque événement, d'en bien comprendre les causes profondes.


Ensuite, parce qu'il faut laisser faire son travail à nos braves médias impartiaux qui relatent les faits avec une rigoureuse objectivité. Rendons-leur grâce, d'ailleurs, car, avec l'aide des autorités, ils refusent systématiquement de diffuser les interprétations provenant de Moscou.


Ainsi, on est mis à l'abri de toute propagande mensongère qui n'aurait d'autre résultat que de nous manipuler.


Ouf! On l'a échappé belle!