Sans conteste, l'événement de la semaine, sur la scène politique québécoise, fut la démission de Pierre Fitz-gibbon, le ministre de l'Économie, de l'Énergie et de l'Immigration. Accessoirement, il avait été surnommé «superministre», ce qui lui convenait parfaitement.
Pourquoi, cela lui convenait-il? Parce qu'il avait multiplié les manquements à la déontologie depuis son arrivée en poste, allant même jusqu'à recevoir des blâmes de la part du commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale. C'est ce qui nous avait permis d'élaborer la hiérarchie parlementaire propre à ma CAQ: en bas de l'échelle, le député; au-dessus, le ministre; un cran plus haut, le premier ministre; au sommet, le «superministre» affranchi des règles.
Tout de même, un tel poids lourd politique ne peut présenter ainsi sa démission sans que l'on se demande pourquoi; et c'est justement là que l'histoire devient intéressante. D'un côté, M. Fitz-gibbon a expliqué qu'il avait perdu le feu sacré et ce manque de motivation l'avait incité à prévenir son sous-fifre qu'il voulait quitter son poste à la fin de l'année. Ce dernier – c'est-à-dire le premier ministre – lui a demandé en retour de partir tout de suite pour des raisons demeurées très vagues.
Ils auraient dû s'entendre pour expliquer tout simplement que le principal intéressé partait afin de passer plus de temps avec sa famille. Vous savez, l'excuse qu'on utilise souvent en politique.
À défaut d'être convaincante, celle-là fait toujours rire.