samedi 23 juin 2018

PET national


vendredi 22 juin 2018

Taule ondulée


jeudi 21 juin 2018

La liberté et la mort

L'article est ici (seulement en anglais)


Qui n’a pas entendu dire que le président des Stazunis était le dirigeant du «monde libre»? L’affirmation faisait de ce pays la terre de la liberté, son porte-étendard en quelque sorte, et personne, nulle part, n’a jamais remis en question cette notion.

On peut tout de même se demander à quoi ressemble la patrie de la liberté. Sans revenir sur les manipulations électorales, les chambres de torture et les divers abus de pouvoir, nous pouvons nous en faire une idée assez juste en analysant des statistiques objectives. Sans doute viendra-t-on ensuite objecter qu’on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres, mais tout de même.

En ne prenant que les trois derniers présidents, il existe une statistique particulièrement révélatrice relativement à la puissance de l’attachement yankee à la notion de liberté. D’entrée de jeu, il faut souligner le fait que les Stazunis ne sont officiellement en guerre contre aucun pays.

Or, sous l’administration de George W. Bush – vous vous rappelez sans doute de ce clown falot – l’armée larguait en moyenne 24 bombes par jour. Soulignons au passage que c’est le genre d’arme explosive dont la puissance dépasse votre entendement, à moins bien entendu que vous n’ayez été à distance raisonnable au moment où elle a éclaté.

Plus tard, sous l’administration de Barack Obama – ce héros au regard si doux, prix Nobel de la paix – les Stazunis ont lâché en moyenne 34 de ces bombes chaque jour. De quoi décoiffer n’importe quel pays avec lequel on n’est pas en guerre.

Aujourd’hui, au cours de la première année du mandat de Donald J. Trompe, la moyenne a été haussée à 121 bombes par jour, ce qui fait tourner le complexe militaro-industriel à plein régime; mais il y a encore de la marge, croyez-moi.

Finalement, il semble que ce ne sont pas tant les présidents eux-mêmes qui décident de ce genre de chose, mais que nous sommes devant ce qu'il est convenu d'appeler une «tendance lourde». On ne peut que dégager l’impression que les Stazunis ont gardé encore très vivante leur nostalgie du far west offrant de vastes espaces de liberté et que, en fin de compte, nous sommes tous devenus les Amérindiens de service.

mercredi 20 juin 2018

Le sens de la décence


Selon les porte-parole de la Maison-Blanche, le président Donald Trompe était heureux de faire marche arrière relativement à la directive ayant amené la séparation des familles de migrants illégaux.

On reconnaît bien là le grand cœur et la générosité qui l'ont toujours caractérisé.

Et sans oublier sa décence proverbiale!


Un croco, ça Trompe énormément


mardi 19 juin 2018

Camp dira-t-on



La politique d’incarcération systématique des migrants illégaux, et même des demandeurs d’asile, ainsi que la séparation des enfants de leurs parents aux Stazunis, a soulevé une vague d’indignation. Non seulement l’ONU a-t-elle critiqué la chose – mais ça, à peu près tout le monde s’en fout –, elle a même suscité un concert de critiques là où on s’y attendait peu: aux Stazunis mêmes.

Qu’il s’agisse de politiciens ou de journalistes, les condamnations à l’encontre du régime Trompe pleuvent en ce moment là-bas. Tout cela a été cristallisé par un cliché pris par John Moore, un photoreporter, à la frontière yankee alors qu’une mère d’origine hondurienne est soumise à une fouille en règle par les agents frontaliers tandis que sa petite fille de 2 ans, terrifiée, pleure à ses côtés.

Sous la pression populaire, les services frontaliers – et non le régime Trompe – se sont résolus à publier des photos des centres où sont détenus les enfants. Il s’agit de vastes salles où ont été érigées des cages de fortune où ils sont entassés. On parle de plusieurs centaines d’entre eux pour lesquels il n’existe qu’une poignée d’intervenants voyant à leurs besoins. Mais rassurez-vous: les autorités affirment que les conditions y sont «raisonnablement confortables».

Mais ne soyons pas trop sévères à l’endroit des Stazunis. Ce n’est pas comme s’ils étaient les premiers à jeter des enfants indésirables dans des camps et, pour l'époque, les conditions y étaient «satisfaisantes».



lundi 18 juin 2018

Pauvre novlangue



Cela me fait toujours sourire – sourire crispé, bien sûr – lorsque j’entends parler de la «pauvreté chez les enfants». Dès ce moment, les violons sont accordés et on en perçoit les sanglots longs qui résonnent sur toutes les tribunes, à commencer par celles des politiciens.

Ah oui! combien est funeste cette pauvreté-là! Elle hypothèque non seulement la jeunesse de ses pauvres – sans mauvais jeu de mots – petites victimes, mais également l’avenir de la société tout entière. Que ne projette-t-on pas de faire, d’ailleurs, pour l’éradiquer d’ici 20 ans? On disait cela, il y a 40 ans – on le dit encore aujourd’hui – et, à ce train-là, on le dira encore dans 60 ans.

C’est vrai que la pauvreté est un fléau qui cause une grave exclusion sociale. Mais trop souvent, de nos jours, elle est instrumentalisée afin de donner bonne conscience à ceux qui se drapent dedans sous prétexte de vouloir l’abolir alors que, en fait, ils ne veulent s’en servir que pour se bâtir un capital politique.

Le véritable problème de ce discours, c’est qu’il recèle une double exclusion sociale. Celle des enfants frappés par la pauvreté, évidemment. Mais aussi une autre, car, dans les faits, si on veut éradiquer la pauvreté chez les enfants, il faut d’abord l’abolir chez leurs parents.

Or, cette pauvreté-là, on s’entend généralement pour dire qu’on ne veut l’abolir que dans 40 ou 50 ans…

Mais, ça, seulement dans les rares cas où on en parle.