samedi 22 octobre 2022

Les «makisards»

L'article ici



Il ne saurait être question de douter des bonnes intentions des bien-pensants. En effet, où serions-nous s'il n'y avait des gens pour nous dire quoi penser et quoi faire? Sans eux, nous aurions l'impression de vivre en dictature.


Cependant, comment peut-on promouvoir l'ouverture d'esprit et l'acceptation de la différence si on ne trouve des moyens d'y exposer les gens? Bref, est-ce bien de l'«appropriation culturelle» que de le faire? Ou est-ce seulement un «partage culturel»?


Que l'on ne s'y trompe pas. Je comprends tout à fait que certaines personnes appartenant à des groupes différents puissent se formaliser que des individus d'une autre ethnie se chargent de faire rayonner leur culture à leur place.


Rassurez-vous; je n'irai pas jusqu'à insinuer que, peut-être, ce qui les blesse surtout, c'est que d'autres empochent le fric.


vendredi 21 octobre 2022

Catalogue

 


Les Américains sont dans les patates ! Ils sont dans le pétrole aussi, mais ça ne rapporte pas autant.


Au sommet de ce qu’on suppose être une tour de bureaux bâtie au centre d’une ville importante, on retrouve le décor du quartier général d’une grande entreprise québécoise. Alternativement, autour d’une vaste table de réunion où se rassemble le conseil d’administration ou dans une salle de repos attenante, les membres dudit Conseil s’agitent en fonction des divers messages qui leur parviennent du monde extérieur, soit par le biais du téléphone, de l’ordinateur ou, dans au moins un cas, de la télépathie. Littéralement accrochés à leur téléphone portatif, ces décideurs contemporains, qui n’hésitent pas à mettre leur propre enfant en attente tandis qu’ils reçoivent confirmation des nouvelles cotations de la Bourse, tentent de se surpasser les uns les autres. Confrontés à l’obligation de réussir ou mourir, ils redoublent d’efforts afin de se faire bien voir par le président de la compagnie, personnage nébuleux et falot qui tourne selon le vent. Même leurs escapades amoureuses menées soit discrètement, soit pratiquement au vu et au su de tous, n’ont d’autre objet que de se faire valoir. L’ambition sans limites de ces cadres ne connaît aucun frein et n’arrive à s’exprimer que de façon grotesque en empruntant les lieux communs du monde des affaires tels qu’importés et traduits, pas toujours avec bonheur, afin d’être utilisables dans une langue autre que celle des Américains. Dans cet univers caricatural, dont on ne peut manquer de relever la pertinence des clins d’oeil, la principale activité semble être, avant toute prise de décision, de connaître ce que « les Américains » envisagent de faire afin de les imiter le mieux possible. Cette obsession de la perte d’identité mène à des excès des plus cocasses, comme, par exemple, lorsque les capitaux américains sont investis dans la NASA et que, pour leur part, les Québécois n’ont d’autre recours que d’engloutir des montants exagérés dans une obscure compagnie fabriquant de la toile pour les combinaisons d’astronautes. Cette nef de fous n’est pourtant pas à l’abri des remous. En effet, lorsqu’un courtier américain parlant au nom d’une des grandes entreprises américaines téléphone au président en pleine séance du conseil pour demander son avis, les gens autour de la table ne savent plus que répondre. Incapables de penser par eux-mêmes, ils tentent de se décharger de leurs responsabilités qu’ils sont incapables d’assumer. Mais l’un d’eux nourrit quelques doutes. Et si cette histoire n’était qu’une habile manoeuvre du président afin de se trouver un successeur ?


 – Réal Vildemont – 188 p. – 1993 – Cette pièce satirique parodie l’infatuation ridicule du monde des affaires dont l’admiration sans bornes envers le pseudo « modèle américain » devient la mesure de la réalité et parvient à évacuer toute notion de différence ou d’identité propre. 


jeudi 20 octobre 2022

Truss trisse*

* Du verbe «trisser».

 

mercredi 19 octobre 2022

Les Thomas* wokes

 




* Selon les Évangiles, Thomas est l'apôtre incrédule, un peu comme ceux qui se prétendent souverainistes et qui n'y croient pas.

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L’acquisition espagnole


En Espagne sous le régime de Franco, une panne d’électricité extrêmement inopportune oblige un magasin à rayons de la capitale à fermer ses portes avant l’heure normale. Cependant, les propriétaires ont oublié quelques personnes sur les lieux. À tâtons, les personnages font leur apparition sur scène tandis qu’ils arrivent au rayon des meubles. Deux d’entre eux, des ouvriers, ont apporté des lampes dont ils se servent normalement dans le cadre de leurs fonctions, alors qu’ils doivent ramper à l’intérieur des chaudières de fonderies afin de les nettoyer. Ce maigre éclairage rassemble une dizaine de personnes de tout acabit : un couple de bourgeois visiblement à l’aise, des grisettes, des fonctionnaires et des ouvriers. N’osant pas retourner s’aventurer dans le magasin en pleine obscurité, ils décident d’attendre au rayon des meubles que finisse la nuit et que le personnel les laisse sortir au matin. Il s’établit alors au sein de ce groupe disparate d’étranges alliances et de non moins surprenants conflits où les amitiés se nouent et se dissolvent à une cadence effrénée. Car, tandis qu’ils tombent d’accord sur la nécessité de rester ensemble jusqu’au lendemain, il n’en va pas aussi facilement lorsqu’il s’agit d’organiser cette nuit improvisée. Si les ouvriers acceptent sans trop de difficulté de partager les reliefs de leur casse-croûte, la bonne entente s’effrite quand vient le temps de se répartir les lits et divans en montre. En effet, la quantité restreinte de mobilier oblige les naufragés de la nuit à trouver des accommodements : certains pourront dormir seuls, mais les autres devront se résoudre à coucher avec un étranger. Devant l’impossible solution, les femmes demandent aux hommes de faire preuve de galanterie, ce qui ne remporte pas davantage l’adhésion. Enfin, les hommes décident de répartir équitablement les lits en deux groupes et de laisser chaque sexe décider pour lui-même de la répartition. Alors que les protagonistes se préparent à dormir, les femmes soulèvent un problème supplémentaire : il n’y a pas assez de draps pour tous. Alors que la solution paraît simple, les ouvriers et les ouvrières s’insurgent contre l’idée de piller le magasin alors que tous peuvent facilement passer une nuit sans draps. Le ton monte jusqu’à ce que la discussion échappe à tout contrôle. L’un des mieux nantis, sous prétexte de clore la discussion en éteignant, renverse malencontreusement une des lampes, entraînant un incendie meurtrier. 


 – Ines Lattre – 166 p. – 1990 – Cette pièce, longtemps frappée d’interdit en Espagne franquiste, se veut une critique décapante des abus de la dictature. Tombée dans l’oubli depuis la mort du Caudillo, elle a été redécouverte dès le début des années 1980 par une nouvelle génération d’Espagnols pour laquelle elle revêt des allures de symbole. Elle a remporté la palme d’or au festival de théâtre de San Felipe.


mardi 18 octobre 2022

Le bien sélectif

 



On a appris dernièrement le décès du fondateur du Groupe Vidéotron, M. André Chagnon.


Il va sans dire que, en plus des condoléances à la famille, les éloges ont plu afin de souligner la contribution du disparu au monde de la télédiffusion, entre autres.


La publication L'aut'journal a jugé à propos d'apporter quelques bémols dans ce concert uniforme d'éloges. Pour ce faire, il a publié un de ses anciens articles datant de 1993 dû à la plume de Léo-Paul Lauzon qui fut, entre autres, professeur de comptabilité à l'Université du Québec à Montréal.


Soulignons que l'article en question n'est pas tant une critique de M. Chagnon, lequel n'aura que profité d'une plus que généreuse manne, comme un reproche à l'endroit de l'extrême prodigalité des gouvernements et des institutions publiques – en particulier la Caisse de dépôt et placement du Québec – en faveur des capitalistes. Grâce à ladite manne, certaines sociétés peuvent se développer sans jamais avoir à risquer un sou de leurs avoirs.


Je vous recommande la lecture de l'article. Ce n'est pas très long et c'est exposé de façon simple et claire. 


Personnellement, ce que j'en ai surtout retenu c'est que, la prochaine fois qu'un gouvernement vous dira qu'il n'a pas d'argent pour venir en aide à ses administrés, je saurai qu'il ment effrontément.


En fait, on dirait qu'il en a trop pour son propre bien; mais surtout pas pour le nôtre.






lundi 17 octobre 2022

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Y a une césure, c’est sûr, avec la censure


Essai comparatif discutant des différences et contradictions entre les droits individuels et collectifs. Dans un premier temps, l’auteur exécute un tour d’horizon exhaustif des arguments venant à la défense des droits des individus et de ceux affirmant la prééminence de la société. En renvoyant ainsi dos à dos ces droits considérés, avec raison, dans nos sociétés comme fondamentaux, l’auteur remet en question quantités d’idées reçues qui, bien qu’apparemment allant de soi, possèdent en fait de profondes insuffisances et donnent lieu, dans la réalité de leur application, à des contradictions importantes. Ces contradictions prennent leurs racines dans les contraintes socioéconomiques sur lesquelles sont fondées nos sociétés et qui sont devenues le principal obstacle à notre épanouissement collectif. Qu’il s’agisse du rapport toujours difficile entre la sphère du patronat et celle des syndicats ou des lois régissant les divers aspects de l’activité économique ou des lois familiales, civiles ou criminelles, les constitutions occidentales, bien que refusant a priori d’établir en théorie une primauté entre l’individuel et le collectif, établissent, dans les faits, une discrimination. Cette discrimination, officieuse plutôt qu’officielle, profite généralement à la collectivité, selon les intérêts économiques en cause. L’auteur explique que les contradictions inhérentes à notre système socioéconomique font en sorte que les « droits collectifs » sont généralement rognés afin de défendre l’ordre établi. La seconde partie de l’ouvrage s’intéresse en particulier aux divers systèmes de censure existant dans le monde occidental et s’attache à en faire ressortir les traits communs, en particulier quant à la nature des décisions rendues, en s’appuyant sur certains exemples qui ont fait date sur la scène internationale, en particulier au cours des premiers cent ans du cinéma. Cette analyse en profondeur de ce que l’auteur appelle « le phénomène de la censure » en arrive à la conclusion que les mentalités, loin d’évoluer dans une perspective fonctionnaliste, oscillent en fait selon un cycle facilement détectable où les valeurs sont exclusivement décidées par l’élite dirigeante. Le seul impondérable dans ce modèle d’analyse demeure le rythme du changement dans l’adoption des valeurs dites nouvelles, quoique l’auteur suggère avec insistance que les moments de crise, telles les guerres, les récessions économiques, les périodes d’incertitude politique, par exemple, constituent des moments dans la vie des communautés où les valeurs se durcissent et où les droits individuels des classes dirigeantes prennent le pas sur les droits collectifs de la majorité.


 – Roméo Julliet – 382 p. – 1989 – Véritable vitrine de notre société contemporaine, cet essai est une lecture obligatoire pour quiconque veut insérer la réalité actuelle au sein d’un modèle global et finement structuré. Érudit et diplomate avant d’être philosophe et écrivain, l’auteur nous présente ici bien plus une oeuvre littéraire qu’un essai critique.


dimanche 16 octobre 2022

Y Rouyn là!


 

L'extrême misère des ultra-riches


 

Les pays du Nord volent au secours d'Haïti