Oui, boum! Ça y est!
Les Occidentaux, Stazunis en tête, ont décidé de prendre le
taureau syrien par les cornes. Voilà des mois qu’ils comptaient sur une guerre
tout autant sourde que civile pour les débarrasser d’un régime qu’ils
n’aimaient guère – sans mauvais jeu de mots. En conséquence, ils avaient
équipé, entraîné, encadré et approvisionné en sous-main une rébellion
anti-régime dont les éléments les plus efficaces faisaient paraître Al-Quaïda
pour une bande de joyeux fanfarons.
Or voici que, contre toute attente, au cours des dernières
semaines, le régime Assad était en train de prendre le dessus sur la soi-disant
Armée syrienne libre. Étant de plus en plus acculés, les rebelles se sont
livrés à des actes de sauvagerie innommables, égorgeant des prisonniers de
guerre ainsi que des civils, et se livrant à de nombreuses persécutions à
caractère aussi bien religieux qu’ethnique.
Bien entendu, rien de tout cela n’a été rapporté dans les
médias occidentaux. Certainement pas, puisque c’était la vérité…
Et puis tout d’un coup, paf! Attaque aux armes chimiques!
Depuis, c’est le ballet même pas diplomatique. Washington a
décidé d’intervenir et les autres capitales attendent sagement leurs ordres. En
ce moment – on le constate – les Yankees ont déplacé vers la Méditerranée des
navires de guerre et ont commencé à concentrer en Arabie saoudite des
chasseurs-bombardiers.
Le seul truc, c’est que ces choses-là ça prend du temps et
que les mouvements militaires avaient été amorcés avant la fameuse attaque au
gaz. De là à dire que tout avait été orchestré afin de légitimer une
intervention unilatérale, sans l’accord de l’ONU et au mépris des lois
internationales comme d’habitude, il n’y a qu’un pas. Je vous laisse le
franchir sans moi, sinon on m’accuserait encore d’anti-états-unisme.
Mais la meilleure, c’est le laquais David Cameron, premier
sinistre du Royaume-Uni, qui l’a proférée hier. Il a affirmé que son pays ne
voulait que protéger les civils. Apparemment, la meilleure façon de les protéger,
selon lui, est de leur balancer des bombes sur la gueule. Comme l’a si bien dit
un colonel de l’armée yankee lors de la guerre du Vietnam au sujet de la ville
de Ben Trè: «Nous avons dû la détruire pour la sauver.» Eh bien, M. Cameron
ferait un excellent colonel de l’armée des Stazunis, avec sans doute le
sous-lieutenant Stephen Harper à ses côtés.
Alors, hips! Tout ce déjà-vu me soûle!