samedi 26 octobre 2024

Catho tonique

 



Le 11 octobre dernier, un rapport d'enquête accablant était publié par le ministère de l'Éducation du Québec. Le document concernait une école du quartier Côte-des-Neiges, sise dans un secteur défavorisé de Montréal, l'école Bedford.

Un an auparavant, une enquête journalistique avait dénoncé des comportements inacceptables de la part d'enseignants dans l'institution, de sorte que, sans doute sous la pression de certains milieux concernés, le Ministère n'eut d'autre recours que d'entamer ladite enquête.

Le rapport a souligné, entre autres, de l'intimidation et des incivilités de la part du personnel de l'école aux dépens des élèves. En outre, comme les professeurs qui avaient pris le contrôle refusaient d'enseigner certaines matières, les comportements délictueux comprenaient également de l'insubordination.

Si le rapport fit des pirouettes dorsales pour éviter de le mentionner, il devint évident que, à la base, les fautes étaient dues à une application autoritaire de certains principes religieux. Le sang de l'opinion publique ne fit qu'un tour et cela eut deux conséquences. D'abord, les critiques concernant la loi 21, celle promouvant la laïcité, changèrent de cap; on commença à trouver qu'elle n'allait finalement pas assez loin. Ensuite, le document suscita la critique des subventions gouvernementales au profit des écoles privées religieuses.

Mais ne vous en faites pas! Notre bon et sagace premier ministre, M. François le Gault* ne perdit pas de temps et, devant la remise en question des fameuses subventions, il s'est hâté de calmer le jeu et d'éviter toute intervention adéquate. À preuve, son message d'hier sur Xtwitter où il tergiverse en disant vouloir encourager les «valeurs québécoises» et insister sur le droit des enfants à recevoir une éducation de qualité. Mais surtout pas – grands dieux! – de remettre en question les subventions aux écoles religieuses.

Comme ce cher, bon, gros, vieux premier ministre n'en manque pas une, il a même osé demander – noir sur blanc – dans son message: «Est-ce que des écoles qui ont un héritage catholique sont "religieuses"?»

Bin oui, mon grand!

Plus déconnecté de la réalité que ça, on est catatonique…




* Le gault, ou argile de Gault (dite parfois «argile albienne»), est une formation d’argile raide de teinte gris-bleu à gris foncé, qui s'est déposée à profondeur moyenne dans des eaux marines calmes, au cours du Crétacé inférieur. [… Il] contient souvent des nodules phosphatiques en grande quantité, dont une partie est classée comme coprolithes, c’est-à-dire un excrément minéralisé, fossilisé.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Argile_du_Gault)

 




vendredi 25 octobre 2024

jeudi 24 octobre 2024

Le releveur

 


mercredi 23 octobre 2024

La troisième heure

 


Livrer l'E.coli

 


mardi 22 octobre 2024

Pilote à côté

 




Une chroniqueuse du Journal de Montréal, que le respect m'interdit de nommer, en a proféré une bien bonne, hier. En effet, s'il faut en croire cette jeune personne, sans doute bien intentionnée par ailleurs, la langue française est sexiste et arriérée.

Sexiste d'abord, à cause d'une règle – une seule dans une grammaire qui en compte des centaines – voulant que le masculin, dans une énumération par exemple, l'emporte sur le féminin. En effet, elle semble penser qu'il est tellement plus élégant d'ajouter des répétitions dans un texte, ce qui ne rendrait pas du tout la lecture fastidieuse.

Et arriérée ensuite, parce que c'est une vieille langue, comme toutes les langues, sauf l'espéranto. Ce qui fait que la chroniqueuse pense que les jeunes se désintéressent du français. Ainsi, dit-elle – et il lui incombe alors le fardeau de la preuve –, les gens «de sa génération» y sont moins attachés.

On peut se demander alors quelle serait la corollaire à ce «détachement». Étant en Amérique du Nord, il n'y aurait vraiment que l'anglais, à moins que la jeune personne fasse la promotion de l'espéranto, justement, ce qu'elle ne fait pas. Peut-être devrait-on lui expliquer ce que c'est.

Néanmoins, il faudrait la prévenir que la moitié au moins du vocabulaire anglais provient du français. Méfiez-vous, chère madame, vous pourriez vous retrouver à côté de vos pompes en parlant sexiste et arriéré sans vous en rendre compte.

Finalement, je recommanderais à la chroniqueuse de faire fi, dans son écriture, de la règle qui l'indispose tant. Qu'elle mette du féminin partout, si cela lui chante. D'une part, ses lectrices n'en feront pas grand cas et, de l'autre, ce n'est pas une faute de plus ou de moins qui risque d'atténuer davantage la crédibilité de ses textes.


lundi 21 octobre 2024

C.Q.F.D.

 



 

Une nouvelle étude montréalaise aurait démontré que les bébés apprenant deux langues «auraient un cerveau plus efficace».

J'ai trouvé ces résultats particulièrement significatifs. Ils ont sans doute été obtenus à la suite de l'élaboration d'une méthodologie rigoureuse appliquée à un échantillon représentatif de la population. 

Quel meilleur bassin, en effet, pour prouver les bienfaits du bilinguisme que la région montréalaise, puisque l'étude en question a été menée par une psychologue de l'hôpital Neuro de l'Université McGill?

De surcroît, ces résultats confirment ce que j'ai toujours pensé des CAnadiens.


dimanche 20 octobre 2024

En pistes!

 



Il n'existe plus beaucoup de domaines permettant aux dirigeants politiques de se faire valoir. En effet, les restrictions budgétaires, la maigreur des finances publiques et le talent des prévaricateurs restreignent l'efficacité et réduisent les options.

Aussi faut-il, pour tout dirigeant, promouvoir des initiatives qui coûtent peu et qui n'indisposent pas le grand capital. Comme personne ne peut en toute bonne conscience être contre la vertu, le cheval de bataille pour beaucoup est celui de l'environnement, là où toutes les initiatives locales sont noyées dans le laxisme généralisé.

Prenons par exemple l'administration municipale de Montréal. Les infrastructures s'y dégradent plus rapidement qu'on arrive à les rafistoler; la corruption y est endémique; la compétence s'y raréfie. Comment faire pour sembler se donner une vision d'avenir, tout en se retenant bien de changer les choses?

Facile: en se concentrant sur l'environnement. Mais comment prétendre que l'on protège la nature, alors qu'elle est pratiquement absente de la métropole? Encore une fois facile: en promouvant le transport alternatif, en particulier l'utilisation du vélo.

Ainsi, depuis des années, Montréal multiplie le nombre de pistes cyclables, de sorte qu'il ne passe pas une année sans que de nouvelles soient inaugurées; bien souvent suscitant de la grogne, chez les automobilistes en particulier.

Comment alors concilier l'atteinte d'un nombre record de pistes cyclables, afin de concurrencer les villes européennes, tout en créant le moins d'inconvénients possible? Mais la solution est évidente. Il n'y a qu'à ouvrir des pistes cyclables à l'intérieur des pistes cyclables.