samedi 18 juin 2022

Z*

 

1930-2022


* «... Et la lettre Z qui, en grec ancien, veut dire: "Il est vivant".»

Z, 1969, film de Costa-Gavras

vendredi 17 juin 2022

L'éthique quête

L'article ici



La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné dernièrement la loi russe sur les agents étrangers.


Selon cette loi, toutes les organisations recevant des fonds d'un pays étranger et dont les buts sont de près ou de loin à caractère politique, doivent s'enregistrer comme telles et mentionner leurs activités dans toutes leurs publications.


En soi, de telles organisations peuvent servir de couverture à des fins d'espionnage ou même de soutien à des tentatives de déstabilisation. On comprend dès lors qu'un gouvernement conscient de ses responsabilités entreprenne quelque action afin d'encadrer ce genre d'organisme. 


Cependant, sans doute parce que l'initiative est prise en Russie, elle est devenue répréhensible en soi puisque – c'est bien entendu – personne en Occident ne chercherait jamais à utiliser des moyens détournés afin de nuire au gouvernement russe. 


Mentionnons au passage le National Endowment for Democracy (NED) qui est une ONG et qui est financée directement et indirectement par le Congrès des Stazunis et la Maison-Blanche, ainsi que, probablement, par la CIA. La NED, c'est de notoriété, a été impliquée dans toutes les révolutions dites de couleur depuis la désintégration de l'Union soviétique. Or, elle n'est qu'une seule des nombreuses soi-disant ONG au service de l'empire yankee.


Et comme si cela ne suffisait pas, Washington peut en plus se servir de toute une ribambelle de larbins dévoués qui, eux, ne se cachent pas derrière l'étiquette d'organisme non gouvernemental, mais derrière celle de gouvernements «indépendants».





 

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Le service des plinthes


Acculé à la faillite par une conjoncture défavorable, mais également par un divorce particulièrement ruineux, Luc tente de refaire sa vie. Coupé de ses enfants, isolé et solitaire depuis ses échecs à répétition, il se cherche désespérément une raison de vivre. Aiguillonné par les besoins élémentaires de l’existence, il réussit à décrocher un emploi de vendeur au rayon des matériaux de finition d’un gigantesque magasin de rénovation. Auparavant propriétaire de quincaillerie, son expérience et ses connaissances lui sont d’un secours précieux afin de servir les clients. Autour de lui, les jeunes hommes et femmes qui occupent des postes similaires se reposent souvent sur lui lorsque leur propre inexpérience les empêche de bien s’acquitter de leurs fonctions. Bien vu par ses supérieurs, il n’hésite jamais, lorsqu’on le lui demande, de mettre les bouchées doubles. Prenant pour soi son nouvel environnement de travail, il occupe bientôt un rôle de premier plan totalement hors de proportion avec le maigre salaire qui lui est versé. Cependant, la grogne s’est installée chez ses collègues. Ceux-ci, mécontents de leurs conditions de travail, réclament un ajustement de salaire lorsque la publication du rapport annuel de la chaîne qui les emploie fait fièrement état de profits record. Tandis que des rumeurs de syndicalisation se font jour, Luc fait la connaissance de l’épouse de son gérant, une femme de son âge, qui semble l’avoir pris en amitié. Le mécontentement allant s’accroissant, les employés tentent de faire pression sur Luc afin qu’il se joigne aux efforts de ceux qui veulent syndicaliser le magasin. Réfractaire à cette idée, suivant en cela, mais sans véritable conviction, ses anciens réflexes de petit propriétaire, Luc cherche à demeurer en dehors du conflit. Cependant, ne pouvant rester indéfiniment neutre, il se voit obligé un jour de prendre position. La déception des futurs syndiqués étant grande, l’atmosphère devient rapidement irrespirable dans le magasin. Harcèlement, menaces à peine dissimulées, tout est bon pour le faire fléchir. La situation s’envenime lorsque sa voiture, un vieux modèle, est vandalisée par des inconnus. Incapable de rentrer chez lui, il est recueilli par l’épouse du gérant qui passait par là. Ce « hasard » se transforme rapidement en aventure torride où Luc découvre le malheur d’une personne qui cherche à échapper à son mariage par n’importe quel moyen. Fasciné par le contraste entre la vie de cette femme et la sienne, il s’immisce toujours plus avant dans l’intimité de sa maîtresse. Il n’hésite pas à prendre la place du patron quand celui-ci doit s’absenter en affichant un autoritarisme sectaire, avec tous les problèmes que cela entraîne.


 – Lucion Larev – 248 p. – 1993 – Ce roman constitue une étude très perspicace de l’ambiguïté identitaire telle que provoquée par les bouleversements de l’existence. Sa portée dépasse largement le cadre de la fiction pour entrer de plain-pied dans la description clinique.


jeudi 16 juin 2022

Comme le Titanic



 * Quant à la banderole, je n'y suis pour rien. Elle est typiquement britannique. Un autre succès comme le Titanic, quoi.

mercredi 15 juin 2022

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Les sermonneurs d’Hippocrate


Les destinées d’un hôpital se retrouvent sous la coupe exclusive des médecins qui se sont arrogé pratiquement tous les pouvoirs. Personne ne possède suffisamment de poids pour contrebalancer les décisions de ce collège invisible qui agit pourtant au vu et au su de tous les employés de l’institution. Alors que la grogne des préposés et des infirmières se fait de plus en plus tangible, une jeune interne arrive dans ce cadre étouffant. Son attitude d’abord naïve ne lui vaut que le mépris de ses confrères. Cependant, la jeune femme, à mesure qu’elle se familiarise avec les arcanes du pouvoir de l’hôpital réalise tous les avantages qu’elle peut tirer de la situation. Elle séduit un à un les membres plus âgés du corps médical et se fait ainsi introduire dans les véritables cercles de décision. Son influence grandissante creuse rapidement un fossé entre les jeunes médecins et leurs aînés. Entre-temps, le personnel de l’hôpital menace de faire grève si la situation de l’institution ne se régularise pas. Alors que les autorités promettent de mettre l’hôpital sous tutelle, une étrange maladie se répand comme une traînée de poudre. Aussitôt la nouvelle connue, la sécurité civile isole l’hôpital qui se retrouve en quarantaine. Alors que les patients sont pratiquement laissés à eux-mêmes, les médecins se retranchent dans les bureaux de la haute direction, en sombrant dans la pire des luxures. Le reste du personnel, tant bien que mal, tente de contrer les effets de la maladie. Il se crée spontanément des strates à l’intérieur de l’institution alors que les plus fortunés sont également ceux et celles qui parviennent à rester le plus éloigné possible des malades. Mais, en dépit de tous les efforts, l’infection gagne du terrain et, à mesure que les victimes se multiplient, les privilégiés, qui sont parvenus à se couper complètement du reste de l’hôpital, réalisent avec angoisse que leur isolement, s’il les protège de la maladie, les prive également des sources de nourriture. Forcés d’agir, ils forment des commandos dont la fonction est de trouver et de ramener de quoi manger. Mais aucun des groupes qui part ainsi à l’aventure dans les couloirs de l’hôpital ne revient. En désespoir de cause, alors qu’il ne reste plus qu’une poignée d’affamés, les survivants décident de tenter leur chance séparément. Tandis qu’elle essaie de trouver du secours, la jeune interne découvre de manière fortuite que l’étrange maladie a été volontairement amenée à l’hôpital par l’un des membres du collège invisible et que cet homme est le seul à posséder l’antidote. Elle s’engage alors dans une course contre la montre, non seulement pour sauver sa propre vie, mais aussi celle de tous les morts en sursis qui peuplent l’hôpital.


 – Margotte Lacaille – 218 p. – 1997 – L’atmosphère qui se dégage de ce roman en est une d’hystérie où les protagonistes, pour outrées que soient leurs réactions, sonnent malgré tout extrêmement juste. Au-delà de l’horreur tangible du roman d’anticipation, ce sont ici toutes les angoisses morbides de l’être humain qui sont à la fois utilisées et illustrées par la plume d’une écrivaine de talent.

Oxymoron


 

lundi 13 juin 2022

Macdovsky

 


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Les saints oints


En l’an de grâce 813, sous le règne de Charlemagne, l’évêque Stigant arrive de Grande-Bretagne à la cour d’Aix-la-Chapelle. Il apporte les reliques de saint Alfred, et ce qui est reconnu dans son pays comme une phalangine d’Arthur, le roi mythologique de la table ronde qu’il espère faire béatifier à Rome par le pape. Mais, pour ce faire, il désire d’abord faire reconnaître les reliques par la cour de l’empereur d’Occident. Il espère que le plus puissant monarque de la chrétienté lui fournira également une escorte en même temps qu’une introduction auprès pouvoir pontifical. Il est accueilli avec chaleur par le clergé carolingien qui se passionne pour le périple de Stigant, ainsi que pour l’histoire des reliques qu’on l’invite a venir relater à l’école du palais. Tandis qu’il entreprend le long cérémonial des audiences auprès des seigneurs d’empire, se rapprochant à chaque fois du trône impérial, il tente, sans grand succès, de se familiariser avec le protocole de cour. Stigant reste à la fois ébloui et interloqué par la somptuosité du décor et le raffinement dans l’apparat, en particulier lorsqu’il découvre les habitudes des prélats impériaux qui semblent en prendre large avec les préceptes concernant à la fois leur accoutrement et les obligations de leur charge. Il se scandalise moins du luxe effréné que des maîtresses qui accompagnent évêques et prêtres lors de leurs visites. À mesure que passent les semaines et les mois, il semble discerner que l’empereur hésite à le recevoir et, par conséquent, à organiser la cérémonie de l’onction qui constituera en quelque sorte son laissez-passer pour Rome. Cela l’inquiète d’autant plus que son départ, s’il est repoussé trop tard à l’automne, lui interdira le passage des Alpes rendues impraticables en hiver. Ses efforts semblent sur le point d’être récompensés quand un chambellan lui apprend que l’audience qu’il attend lui sera accordée. Mais, quelque temps après, il constate avec stupeur que les reliques ont été volées dans la chapelle où il les avait laissées. Cette fois déterminé à être reçu, il force presque la porte de l’empereur et lui expose son cas. Sa démarche ayant été mal vue par Charlemagne, il se retrouve rapidement isolé alors qu’il constate avec désarroi qu’aucune enquête ne cherche à retracer les reliques. L’ambassadeur du calife de Bagdad restant son seul ami, il juge désormais plus prudent de partager ses appartements. Le diplomate, un soir, lui apprend que les reliques ont été volées par l’évêque du palais. Il admoneste Stigant de quitter la cour le plus tôt qu’il le pourra, ne pouvant en dire davantage sans risquer de mettre sa propre mission en péril. Stigant, dégoûté et démuni, s’enfuit au petit matin avec une faible escorte de fidèles, échappant de peu à une tentative d’assassinat.


 – Esther Haszy et André Fusse – 780 p. – 1996 – Roman-fleuve qui, à chaque page, garde un souffle puissant et enivrant plongeant le lecteur, grâce à une extraordinaire minutie, dans l’atmosphère authentique de la cour impériale carolingienne. Solidement étayée par une recherche exhaustive, l’oeuvre a été portée au petit écran en Europe.

dimanche 12 juin 2022

Papemobile 2.0