Le décès d'Elizabeth Deux fut fort opportun pour le Royaume-Uni. En effet, le pays vient de se doter d'un nouveau premier ministre en la personne de Mme Liz Truss, ce qui est toujours un moment d'instabilité sur le plan politique, surtout si l'on tient compte des conditions qui ont contraint son prédécesseur à la démission.
En outre, les sanctions que les Britanniques ont imposées à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine ont fait grimper le coût de la vie. À tel point qu'une grogne palpable agitait la nation britannique et que les élites commençaient à exprimer leur inquiétude.
Tout cela sans compter les éternels problèmes inhérents au Brexit, en particulier la question de l'Irlande du Nord et les relations commerciales avec le continent.
Bref, le Royaume-Uni s'apprêtait à faire face à une triple crise, à la fois politique, sociale et économique.
Fort opportunément, la souveraine décida, dans un ultime don de sa personne, de passer de vie à trépas, mettant du même coup de côté, tout au moins pour un temps, les tensions qui promettaient un automne difficile pour le gouvernement.
C'est ainsi que l'on a vu des files d'attente interminables s'étirer afin de rendre hommage à la souveraine dont la dépouille fut exposée en chapelle ardente. Cela fit que, aujourd'hui, les autorités ont demandé à la population de ne pas aller sur place, à Westminster Hall, afin de rendre hommage à la défunte.
À défaut de s'être sacrifiée pour son peuple, Elizabeth se sera sacrifiée pour ces élites financières auxquelles elle appartenait corps et âme, contribuant ainsi au système socioéconomique qui l'a maintenue sur son trône douillet pendant sept décennies.
Et elle n'avait même pas dérangé les gens pour se faire élire.
Brave petite.
* Il n'en a pas vu non plus au bureau des passeports.