mercredi 19 octobre 2016

Tonkin rouge

http://www.globalresearch.ca/the-story-changes-the-pentagon-is-no-longer-sure-yemen-fired-missiles-at-us-warship/5551716 

Peu de gens s'en souviennent – et pour cause –, mais le 4 août 1964 le gouvernement des Stazunis a affirmé qu'un de ses destroyers, en mission d'espionnage radio, avait été attaqué par des vedettes lance-torpilles dans le golfe du Tonkin.

Il n'y avait rien de vrai dans cette histoire que l'on a imputée à l'apparition de faux échos radar sur les écrans, ce qui avait laissé croire à la présence de l'ennemi à proximité, alors qu'il n'y avait rien. Sous cette commode feuille de vigne, le président d'alors, Lyndon Johnson, avait ordonné des bombardements en représailles et engagé son pays dans la catastrophique escalade que l'on sait.

La semaine passée, soit le 13 octobre, le gouvernement yankee a annoncé qu'un de ses destroyers, le Mason, avait été attaqué en mer Rouge avec des missiles tirées par les rebelles houthis depuis la côte du Yémen, missiles qui ont, fort opportunément, raté leur cible. Le navire a immédiatement répliqué en visant des installations radar du détroit de Bab el-Mandeb, un endroit hautement stratégique, puisqu'il contrôle la sortie méridionale de la mer Rouge.

Aujourd'hui, les porte-parole yankee ont entamé leur volte-face coutumière. Finalement, on n'est plus tout à fait certain quant à savoir qui a effectivement tiré ces fameux missiles. Une personne cynique – fort heureusement, je n'en suis pas – pourrait penser que, en réalité, ce que raconte le Pentagone est en fait qu'il n'y a tout simplement pas eu de missiles tirés en direction du Mason, mais que les Stazunis cherchaient une raison d'intervenir dans la région.
USS Mason

Mais il y a manifestement du progrès dans l'air. En effet, il a fallu attendre environ 4 décennies avant que l'«incident du Tonkin» soit reconnu comme étant à tout le moins une erreur d'appréciation de la part des radaristes et des services de sécurité. Il n'a fallu que 4 jours avant que le Pentagone jette un doute sur la version officielle relativement à l'«incident de Bab el-Mandeb».

C'est bien. On se rapproche peut-être du moment où les Yankees finiront par réfréner leur dévorante envie de tirer dans le tas.



mardi 18 octobre 2016

Économie de guerre

http://www.wikistrike.com/2016/10/les-sanctions-economiques-ou-la-guerre-en-col-blanc.html


Pour nombre d'entre nous, le recours aux sanctions économiques afin de faire fléchir un ennemi représentent une avancée pour l'humanité; surtout si on les compare à son pendant, l'intervention militaire.

Or, certaines voix discordantes – il y a toujours de mauvais esprits – affirment que de telles sanctions sont pratiquement inopérantes. Certes, elles frappent de plein fouet les populations civiles des pays sur lesquels on exerce des pressions. Les gens se retrouvent alors privés de nourriture, de fournitures médicales et de quantité de produits de première nécessité, entre autres, réduisant ainsi sensiblement leur qualité de vie. Évidemment, les conséquences sont assez faciles à prévoir, les restrictions finissant toujours par causer la mort de quantité d'innocents. Prenons l'exemple de l'Irak, entre 1990 et 2003, où 1 million de personnes ont perdu la vie à cause des sanctions.

Par contre, les militaires, qui représentent la cible visée, sont généralement assez peu touchés. Du moment qu'un État dit «voyou» puisse continuer, de manière plus ou moins avouée, à leur fournir des armes et munitions, ils demeurent capables de poursuivre leur résistance.

Le seul effet un tant soit peu valable sur le plan militaire des sanctions économiques est d'éventuellement dresser la population affectée contre son gouvernement et d'ainsi déstabiliser ce dernier, quitte à le pousser à une sanglante répression.

Autrefois, on passait sur le corps des militaires afin d'atteindre la population civile. De nos jours, grâce aux sanctions économiques, on passe sur le corps des civils afin d'atteindre les militaires.

Si c'est ça le progrès...

lundi 17 octobre 2016