samedi 26 septembre 2015

Muhammad, le film




Un cinéaste iranien s'est aventuré sur un terrain glissant. Il a tourné un film portant sur l'enfance de Mahomet, que les mille bénédictions d'Allah pleuvent sur lui.

On se demande un peu comment il a réussi le tour de force de filmer un enfant sans le montrer à l'écran. Oui, car il est considéré blasphématoire de produire des images du prophète, qu'Allah le fasse siéger à sa droite pour toute éternité. Or le cinéaste iranien en question, Majid Majidi, est probablement un chiite, lesquels sont un peu moins coincés sur la question de la reproduction des figures humaines.

Cela explique peut-être pourquoi l'œuvre, qui a connu un très grand succès en Iran, est décriée partout ailleurs dans l'Islam, en particulier en Inde – qui compte encore quelques musulmans – où un groupe a lancé une fatwa contre le film.

Or la production est un double tour de force, si elle ambitionne de présenter la réalité. Car, selon l'historien britannique Tom Holland, la première biographie de Mahomet, que son nom soit béni à jamais, n'a été rédigée que près de 200 ans après l'hégire, l'an 1 du calendrier musulman. Plus remarquable encore, aucune source contemporaine ne mentionne son existence, ni aucune rédigée pendant deux siècles après sa mort, et ce, au sein d'une culture éprise de son art littéraire, profondément intéressée par tous les aspects religieux et historiques, et dont les intellectuels ont été parmi les plus prolifiques s'enorgueillissant de l'importance de leurs bibliothèques.

Il est vrai que personne ne passe plus inaperçu que les hommes remarquables.

Bref, c'est comme Jésus. 

vendredi 25 septembre 2015

Pas l'estime




Encore une fois, le conflit israélo-palestinien a fait une victime. Il s'agit, cette fois, d'une étudiante de 18 ans qui a été abattue par des soldats à un point de passage.

Selon la version officielle, elle se serait avancée vers des militaires, refusant de s'arrêter malgré les injonctions en ce sens, et aurait sorti de son sac à main un couteau. Les soldats auraient d'abord tiré à ses pieds, puis finalement l’auraient visée «au bas du corps». La jeune femme est par la suite morte à l'hôpital. Il est vrai qu'il n'y a rien de plus létal qu'une blessure aux jambes.

Comme on s'en doute la communauté palestinienne a voulu exploiter la tragédie à des fins politiques affirmant, comme semble le prouver les photos prises à ce moment, que la victime ne présentait aucune menace et qu'elle n'était même pas armée.

Une enquête a été instituée, mais on peut d'ores et déjà reprocher aux Palestiniens leur manque d'estime à l'endroit des forces militaires. Car enfin, ils refusent d'admettre que cet événement, certes malheureux, prouve que les rapports entre l'armée israélienne et les civils palestiniens se sont grandement améliorés. 

La preuve? Les soldats ne l'ont même pas violée avant de la tuer.

jeudi 24 septembre 2015

Lech allant


L'ancien dirigeant syndicaliste polonais, et accessoirement faire-valoir des puissances occidentales chaque fois qu'elles se sont fourré le nez dans les affaires d'Europe de l'Est – surtout celles qui ne les concernaient pas –, Lèche Walesa est de retour, pour une énième fois, dans l'actualité.

On sait qu'il avait mené le combat du syndicat Solidarité des chantiers maritimes de Gdansk contre le pouvoir socialiste en Pologne. Ainsi, il avait fourni la réponse à la question brûlante d'un humoriste québécois qui avait demandé: «Les Unions quessa donne?» La chute du socialisme avait entraîné immédiatement la fermeture des dits chantiers et une détérioration rapide du filet social en Pologne, au point où Solidarité avait fini par s'opposer au nouveau pouvoir. C'est alors que Lèche avait renié son ancien syndicat définitivement.

Depuis, on l'a sorti du placard à chaque révolution de couleur que les Stazunis ont financé en sous-main par le biais d'une nuée d'ONG, afin qu'il monte au créneau pour vendre la salade néo-libérale et impérialiste. Mais si, à la fin des années 1980, il pouvait passer pour un héros; aujourd'hui, il passe davantage pour un petit mercenaire, pâle et servile.

Sa dernière sortie consiste à mettre en garde l'Europe contre le flux massif de réfugiés qui menace de déstabiliser définitivement l'Union européenne. Il a commencé par affirmer que ces réfugiés risquaient de pratiquer des décapitations sur le vieux continent. Il a poursuivi en disant que «les Polonais ont de bas salaires et de maigres pensions» – la faute à qui? –, alors que les pseudo-réfugiés sont «bien habillés et peut-être même plus riches que nous». C'est à n'y rien comprendre, alors. En toute logique, pourquoi ne sont-ce pas les Polonais qui fuient vers la Syrie?

Décidément, ce cher Lèche devrait tourner sa langue de bois sept fois dans sa poche avant de continuer à proférer son chapelet d'âneries.

mercredi 23 septembre 2015

Honte nationale


mardi 22 septembre 2015

Le boute du boute




On ne soupçonnait pas que M. David Cameron, l'actuel premier sinistre des Royaux-Munis, avait été tout un boute-en-train dans sa jeunesse. En fait, à l'entendre, j'en étais même rendu à douter qu'il ait jamais été jeune. Comme quoi on peut se tromper.

Ainsi, une biographie récemment publiée a levé le voile sur cette période hypothétique qui, contre toute attente, a réellement existé. David Cameron a été jeune et il a fait ce que beaucoup de jeunes font: des conneries. Plaise au ciel que dans son cas, côté conneries, on puisse parler exclusivement au passé mais, bien entendu, rien n’est moins sûr.

Bref, ladite biographie a révélé, entre autres choses, que, lors d'une initiation, il aurait mis son sexe dans la bouche d'un cochon mort. La chose, qui n'est certes pas passée inaperçue dans la prude Albion, fait présentement scandale là-bas.

Or, on est en droit de se poser quelques questions à ce sujet. D'abord, pourquoi une frasque qui remonte visiblement à des années fait-elle aujourd'hui scandale? Quand on a affaire à quelqu'un qui est jeune et idiot, il faut déjà être reconnaissant que cette personne ne soit plus que la moitié d'elle-même après tout ce temps. 

Ensuite, quelle était donc cette institution qui prônait une telle activité en guise d'épreuve d'admission? Personnellement, je ne serais pas étonné qu'il s'agisse du Parti conservateur; il n'y a pas de raison que l'intelligence se soit insinuée dans ses ranges d'un côté plus que l'autre de l'océan.

Enfin – et c'est la question principale –, à quel moment précisément le cochon est-il mort? 

Avant ou après?

lundi 21 septembre 2015

L'Arabie, c'est où, dites?




Bonne nouvelle, ce matin! 

En effet, quoique tenue secrète depuis le mois de juin dernier, la chose est maintenant officielle aujourd'hui avec la prise en charge du Conseil des droits de l'homme par Faisal Trad.

Et qui est Faisal Trad? Mais nul autre que celui qui était représentant de l'Arabie saoudite à Genève jusqu'à tout récemment. Comme vous savez sans doute, les États ne nomment pas à ce genre de poste des dissidents. Il faut donc penser que M. Trad endosse pleinement les politiques de son pays. Par exemple, le fait que les travailleurs immigrés n’y sont, dans les faits, pas mieux traités que des esclaves. Ou que l'Arabie saoudite a exécuté plus de gens cette année que Daesch, sans parler des victimes civiles de ses frappes aériennes au Yémen. Ou du fait que ses prisons sont présentement pleines à craquer, entre autres avec l'écrivain Raif Badawi qui attend toujours que soit complétée sa sanction de 1000 coups de fouet. Et tout cela sans compter le statut des femmes, lesquelles, dans ce pays, demeurent encore aujourd'hui des citoyennes de seconde zone.

Non vraiment, nommer un haut fonctionnaire saoudien à la présidence du Conseil des droits de l'homme, c'est comme confier à son chien la surveillance des saucisses.

Des saucisses pur bœuf, bien entendu…

dimanche 20 septembre 2015

Harper des mots


Dernièrement, au cours d'une campagne électorale, paraît-il, le premier ministre sortant du CAnada, un certain Stephen Joseph Harper, m'a-t-on dit, aurait commis un impair lors d'une allocution.

Il aurait fait référence à une partie de la population de son pays en tant que «CAnadiens de vieille souche». L'expression a fait bondir ses opposants politiques qui ont vu dans ces mots une forme d'exclusion, alors qu'il n'en est rien.

Dans le souci d'aider les chefs en campagne, voici une liste d’expressions, ainsi que les personnes qu'elles désignent nommément.

CAnadiens de vieille souche: tous les peuples autochtones.

Anciens CAnadiens: tous les descendants des colons de la Nouvelle-France.

Nouveaux CAnadiens: tous les immigrants de première ou de seconde génération.

CAnadiens excédants: tout le reste.


À bien y penser, peut-être que le mot «excédant» s'écrit avec un «e», mais il faudra que je vérifie lorsque j’aurai le temps.