Places in Time: Chicago | Chris Pritchard (2012)
Musique: Ent’racte (2011), par The Cinematic Orchestra
Via The Daily What
À voir en HD plein écran sur Viméo
Places in Time: Chicago | Chris Pritchard (2012)
Musique: Ent’racte (2011), par The Cinematic Orchestra
Via The Daily What
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Le Voyage dans la Lune | Georges Méliès (1902)
Musique : Air (cliquez ici pour le disque en entier)
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Hugo, le récent film en 3D de Martin Scorsese (cinq Oscar), inspiré de la vie de Georges Méliès, montrait des images en couleurs du Voyage dans la Lune. Le cinéaste américain les avait obtenues de Lobster Films, fondation française qui dégote et restaure des films anciens depuis plus de 25 ans. Son plus haut fait d’armes: la résurrection du chef-d’oeuvre de Méliès en bleu, banc, rouge.
Rares étaient les versions couleur des films de Méliès. Peintes à la main qu’elles étaient, les 13.374 images du Voyage par une petite armée d’ouvrières. [...]
Qu’une version ait été retrouvée et acquise en 1993 par Lobster Films à la Cinémathèque de Barcelone tenait déjà de l’improbable. Reconstituer la pellicule agglutinée flirtait avec l’impossible.
Pourtant, au dernier Festival de Cannes, Le Voyage dans la Lune en couleurs retrouvées était bel et bien lancé avec paillettes et flonflons sur une Croisette émue. Petit miracle devant nos yeux révélés, sur une musique originale de Air.
Un tour de lune
Odile Tremblay, Le Devoir, 14 avril 2012
Quel gros mot peut-il être si sale que cela? Je vous le donne en mille: «populiste».
Eh oui, populiste est l’insulte quasi suprême, celle qui vient juste avant «rétrograde», sans pour autant que la personne qui les profère sache la signification d’aucuns de ces termes, sans doute à cause d’une connaissance approximative du vocabulaire de base.
«Populiste» veut généralement dire racoleur, opportuniste. Il désigne quelqu’un qui cherche à se rendre populaire par n’importe quel moyen, fût-ce le moins louable. Le mot sous-entend généralement que la personne qualifiée ainsi possède un «agenda caché» et qu’elle prépare en sourdine quelque coup fourré inavouable. Ou qu’elle s’adonne à tout le moins à une manipulation mensongère de l’opinion publique.
Généralement, par les temps qui courent, les populistes sont, par exemple, des syndicalistes qui remettent en question le modèle néolibéral devant nous garantir la prospérité par le ruissellement des fortunes du haut vers le bas de la pyramide sociale, mais qui – c’est ben de valeur! – ne cesse depuis ses débuts de nous inciter à nous serrer la ceinture.
Les populistes sont aussi les dirigeants étudiants actuels qui réclament un moratoire sur la hausse des frais de scolarité et qui croient qu’une autre manière de gérer la société – et avec elle, qu’un autre monde – est possible. Parce que prêcher l’espoir et faire preuve d’imagination, c’est aussi populiste.
Mais c’est une erreur de confondre populiste et populaire. Est populiste un leader qui utilise à son profit l’ignorance des gens; est populaire celui qui la combat.
Alors, John James Charest, populiste ou populaire?
Il n’a pas la cote, en tout cas.
La Presse
Il était beaucoup question, ces dernières heures, des menaces proférées à l’endroit de la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport (sic), Line Beauchamp dont le petit sourire surette enjolive nos journées. Une porte-parole de la Sûreté du Québec avait même souligné, en baissant le ton, sans doute afin de donner plus de gravité à ses propos, que son «intégrité physique avait été menacée».
Par ailleurs, la journaliste radio-cAnadienne qui rapportait les faits au bulletin de début de soirée n’a pas hésité à expliquer que les menaces étaient sans doute liées à la grève étudiante, mais que, pour l’heure, on n’en savait rien.
Là où la chose prenait des allures quelque peu inusitées, c’est que les menaces s’adressaient apparemment également à Jean-Marc Fournier, notre ministre de la Justice tellement plein de vitalité, entre autres choses, alors que le dossier de la contestation étudiante ne le concerne en rien.
En tout cas, j’ai beaucoup aimé la périphrase «menacer l’intégrité physique», qui ne veut rien dire et tout en même temps. Par exemple, éborgner quelqu’un, le matraquer, l’asperger de poivre de Cayenne, ça, c’est menacer l’intégrité physique.
Par contre, se demander – ce que je ne fais pas du tout, personnellement – si certains ministres – que je ne nommerai pas non plus –, et pas des derniers, ne mériteraient pas par hasard un bon coup de pied au cul, est-ce menacer leur intégrité physique?
Ça aiderait peut-être à restaurer leur intégrité morale, par contre.
Les pressions s’accentuent afin de bannir les visages masqués lors des manifestations. Or si le principe peut se défendre, il demeure encore assez difficile de le définir précisément.
Par exemple, de grosses de lunettes de soleil, bien opaques pourraient-elles être considérées comme un masque par nos vaillants défenseurs de la loi et de l’ordre?
Se peindre le visage en bleu, comme nos ancêtres bretons, pourrait-il être interprété comme une infraction dans un tel contexte?
Et si quelqu’un rabattait sur ses yeux le capuchon de son kangourou, mériterait-il un bon coup de matraque avant de se faire balancer dans le fourgon cellulaire?
Dans le cas où les musulmans manifesteraient à Montréal, accompagnés de leur chères épouses bien libérées sous leur tchador ou leur burka, pourra-t-on alors faire fi des accommodement raisonnables?
Sans compter le jour du drapeau, le 21 janvier, alors qu’il serait imaginable que l’on veuille souligner l’événement par une marche dans les rues, mais qu’on connaisse alors une vague de froid. Pourra-t-on enfiler une cagoule afin d’éviter les engelures sans risquer de se faire chauffer au poivre de Cayenne?
Mais enfin, s’il faut interdire les masques, soit...
Quelle est la prochaine étape? Légiférer contre la casse?
D’ailleurs voici une photo du charmant couple. Oh! regardez! M. Maqué porte fièrement sa casquette du sous-marin usagé NCSM Chicoutimi, lequel, après 9 ans passé en cale sèche, sera mis à l’eau en 2013 avec d’infinies précautions.
Il n’y a pas à dire, le ministère de la Défense nationale sait faire les bons choix quand il est question de matériel.
Une fillette volante aurait été aperçue par un chien nommé Tarzan.
Via Boing Boing, où vous trouverez aussi un billet au sujet d’un projet de condos à l’épreuve des zombies et autres calamités extrêmes que l’on bâtit dans un ancien silo de missile aux États-Unis.
«Et demain, le neuro-marketing!» clame le titre. Comme si c’était une bonne chose. «HEC Montréal dispose de nouveaux outils pour mieux cerner les consommateurs». Pardon? Il doit y avoir une erreur. Vous vouliez dire «berner les consommateurs», sûrement. Non?
Ben non, il n’y a pas d’erreur. C’est ça le pire. Ils sont franchement fiers d’annoncer leurs nouvelles trouvailles pour pousser les consommateurs à dépenser de l’argent qu’ils n’ont pas pour des choses dont ils n’ont pas besoin. Et demain, le neuro-marketing! Tu parles...
«Quand je vois les dépenses que l’on projette de faire pour le Plan Nord et dont on est loin d’être certains que ça va rapporter, j’ai l’impression qu’on fait des dons énormes à des compagnies. Comment peut-on en même temps faire de tels dons à des entreprises qui s’en prennent à nos ressources naturelles et refuser aux étudiants l’investissement pour assurer leur avenir à l’université? Ce sont là des choix politiques.»
La lutte des étudiants est juste, dit Guy Rocher
L’un des penseurs du système d’éducation québécois prône l’abolition des droits de scolarité
Lisa-Marie Gervais, Le Devoir, 11 avril 2012
Imaginez un édifice de 7 étages qui, à Fukushima, abritait le réacteur numéro 4. L’édifice en question a été ébranlé – on s’en doute – par le fameux tremblement de terre de mars 2011, ainsi que par le raz-de-marée qui a suivi, et aussi par le pompage d’eau de mer qui, s’il a permis de refroidir le réacteur, a affaibli encore davantage la structure.
Mais l’édifice en question n’abrite pas qu’un banal réacteur. Il abrite aussi la piscine d’entreposage numéro 4. On imagine bien qu’une centrale nucléaire qui a fonctionné depuis les années 1970 presque sans discontinuer a accumulé une quantité plus que respectable de déchets, dont du césium-137, un des résidus les plus létaux de la production nucléaire. Si la piscine numéro 4 devait laisser échapper son venin, la contamination serait pire que lors de la fusion des trois réacteurs réunis. En fait, si un cataclysme de ce type devait se produire, il faudrait évacuer l’archipel nippon; et les habitants de la côte ouest nord-américaine devraient apprendre à garder leurs fenêtres fermées pendant un long moment.
Signalons pour mémoire que l’ensemble du site de Fukushima-Daichi comprend 85 fois plus de césium-137 qu’il n’en a été libéré par la catastrophe de Tchernobyl. Rappelons également qu’il y a 70 % de risque qu’un tremblement de terre de magnitude 7,0 ou plus secoue le Japon d’ici les 3 prochaines années.
Essayez de bien dormir cette nuit. Ce sera peut-être la dernière.
Quand je pense qu’on fait toute une histoire en ce moment au CAnada parce que le gouvernement avait laissé entendre que le projet d’acheter 65 de ces avions ne devait pas dépasser les 15 milliards de dollars. Dix milliards de plus ou de moins, ce n’est rien. On comprend pourquoi le ministre Peter Maqué est demeuré vague quant à la facture finale: c’est pas son argent!...
Et puis, le F-35 est une aubaine. Il peut servir de chasseur ou de bombardier, mener des missions de surveillance et d’interdiction; c’est un avion furtif qui peut aussi décoller d’un porte-avion – rien ne nous empêche d’en acheter un, rien que pour vérifier – et certaines versions peuvent même atterrir à la verticale. Bref, rien n’est à son épreuve, de sorte que, en bout de ligne, il s’avérera certainement aussi économique que des sous-marins britanniques usagés.
Ainsi, lors de l’intervention en Afghanistan, comme pour les autres conflits asymétriques auxquels le CAnada est de plus en plus appelé à prendre part avec sa politique de lèche-bottes-yankees, je suis sûr qu’on aurait pu s’en servir pour ramasser les bombes artisanales laissées sur le bord du chemin.
En tout cas, j’en veux un pour couper mon gazon.
Et je n’ai même pas de pelouse.
Ça doit être mon petit côté cAnadien…
P.-S.: Si un F-35 devait s’écraser – comme le F-18 en Virginie, l’autre jour –, à 25 milliards de dollars pour 65 appareils, ce serait donc 385 millions de dollars qui partiraient en fumée. Évidemment, vous allez me dire que, dans le 25 milliards, il y a aussi les frais d’entretien et l’entraînement des pilotes. Bon d’accord, mettons 300 millions et on n’en parle plus!...
Dans Fenêtre sur cour (Rear Window, 1954), le classique d’Hitchcock, la fameuse cour qui fascine James Stewart n’apparaît jamais en entier. L’artiste Jeff Desom a patiemment découpé, remis à l’échelle et assemblé des plans éparses tirés du film, pour construire un bluffant plan panoramique qui la révèle enfin.
Panorama sur cour
Sophian Fanen, Écrans.fr
Bending Sounds - NYC subway | Tim Sessler (2012)
Via Laughing Squid
On oublie trop souvent que, là-bas, le Ku Klux Klan existe toujours, comme les White Supremacists, les néo-nazis et les milices de droite. Ces gales ont beau ergoter qu’ils sont différent les uns des autres, ils sont tous membres de la National Rifle Association et militent plus ou moins ouvertement contre toute forme d’État progressiste et, principalement, contre la mixité – et l’égalité – raciale.
Certes, ils sont devenus un peu plus discrets depuis un quart de siècle, mais ils sont toujours armés jusqu’aux dents, ivres de haine et de vérités toutes faites. Ils sont surtout toujours présents dans le paysage politique, alimentant la popularité d’organisations telles que le Tea Party, qui réussissent à embarrasser même le parti républicain, pourtant réputé pour ne pas faire dans la dentelle.
Mais la meilleure preuve que les Stazunis demeurent au fond d’eux-mêmes le pays qui a massacré les Amérindiens, réduit en esclavage les Africains, bombardé les musulmans et surexploité les Latino-Américains – bref qu’ils restent une nation raciste et haineuse – c’est que, dans leur souci d’étiqueter à peu près tout ce qui les dérange de «terroriste», ils ont laissé le Ku Klux Klan – ne serait-ce que lui – échapper à cette fatwa du XXIe siècle.
Que leur faudrait-il de plus?