samedi 12 février 2022

Bide et Bidon 2*




Au début de la crise, la propagande stazunienne affirmait sans hésitation qu'une invasion de l'Ukraine était «imminente». Notez bien que cela remonte déjà à plusieurs semaines, de sorte que, si la chose avait été vraie, elle aurait dû s'être produite depuis.


Le temps passant, ladite invasion, toujours selon la diplomatie yankee, n'était plus que «certaine», sans pour autant se risquer à la définir dans le temps.


Hier, Washington a claironné, sans toutefois fournir davantage de preuves, que l'attaque russe était une «possibilité très réelle».


Je ne suis pas un expert du langage diplomatique, mais on dirait bien que l'attitude yankee a commencé à fléchir. Quand on pense que toute cette affaire avait commencé au moment où la popularité de Joe Bidon avait chuté de manière draconienne, un sévère échec en politique extérieure, après tous ceux de sa politique intérieure, serait un bide irréparable.


C'est moi ou l'empire yankee ressemble de plus en plus à un tigre de papier?



https://buffetcomplet.blogspot.com/2021/06/bide-et-bidon.html

vendredi 11 février 2022

Quebec kink


 

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File tout doux


Deux amis désoeuvrés et sans emploi caressent constamment des rêves de grandeur dans lesquels ils demeurent toujours inséparables. Tout le récit est d’ailleurs émaillé de visions idylliques de croisières en Polynésie à bord de yachts privés, de virées spectaculaires en avion, le tout évidemment accompagné de femmes superbes, lesquelles se métamorphosent en juges inflexibles mettant en garde les protagonistes contre les gestes qu’ils sont à la veille de poser. Dans ce roman à la structure éclatée et mouvante, la trame se reconstitue par pièces puisque l’action ne suit pas la forme chronologique conventionnelle. Les deux compères passent par une pléthore de situations qui s’enchaînent néanmoins avec une implacable rigueur et qui les mènent vers l’inévitable dénouement. Jetés à la rue par leur propriétaire, ils commencent à commettre divers larcins. Ce faisant, ils s’aliènent les membres de la pègre locale qui ne voient pas d’un très bon oeil ces amateurs brouillons et imprévisibles. Ils décident alors de s’attaquer à beaucoup plus gros, peut-être dans l’espoir, comme le laisse sous-entendre une de leurs muses, de se faire prendre une bonne fois pour toutes. Contre toute attente, le coup réussit et, cette fois, le caïd local, impressionné par l’initiative de ceux qu’il déconsidérait jusqu’alors, décide de les prendre sous son aile. Après avoir mené à bien divers coups de main audacieux contre des banques, les deux compères prennent du galon et l’un d’eux est promu à un grade supérieur. Pour la première fois, les deux amis se retrouvent séparés, et c’est à partir de ce moment fatidique que leur fortune commence à péricliter en même temps que leur faculté de rêver à des horizons meilleurs. Désormais coupés de leurs rêves et des messages tour à tour lénifiants et protecteurs des muses, ils commencent à connaître divers ennuis qui les discréditent aux yeux de leur entourage alors qu’un violent conflit éclate au sein de la bande. N’ayant d’autre choix que de se mêler de cette absurde guerre qui déborde jusque dans les rues, les deux amis, qui se sont totalement perdus de vue, sont assaillis chacun de son côté par la peur d’avoir à s’affronter mutuellement. Finalement, l’un d’eux est convoqué, un soir, afin de mener des représailles contre le groupe ennemi. Chargé d’aller abattre un homme qu’il ne connaît pas, et qui a été convoqué à un faux rendez-vous, il se met en chemin ne se doutant pas un instant de ce qui l’attend. Évidemment, il s’agit de son ami et il n’a d’autre choix que d’accomplir sa mission, sachant que, désormais, ses rêves lui seront dorénavant inaccessibles.


 – Lou Spock – Première publication : 1985 sous le titre Dreamster’s Union – Traduit de l’anglais par Vara Pellay – 420 p. – 1994 – Oeuvre en apparence éclatée, mais sous-tendue par une solide structure narrative, ce roman installe une ambiance loufoque à travers laquelle point l’ombre de la tragédie. Surnommé le West Side Story de la littérature, le roman a tenu la tête des best-sellers à New York pendant huit mois.

jeudi 10 février 2022

L'espoir de la poire



Dans tout soulèvement populaire qui parvient à infléchir le gouvernement vient un moment où se lève un vent de désobéissance civile. Par exemple, lors du printemps érable, il avait suffi que le gouvernement dirigé par le Parti libéral du Québec (PLiQ) interdise les manifestations pour que le peuple descende dans les rues. Finalement, le premier ministre, M. John James Charest, avait dû revenir sur sa décision de hausser les frais de scolarité afin d'éviter de se faire renverser par une fronde généralisée.


V'là t’y pas que, à Ottawa, la manifestation des camionneurs avait été menacée d'être dispersée par la force. Comprenez qu'il avait été question de remorquer les véhicules garés illégalement autour du parlement. Évidemment, le gouvernement du fils de Pierre Elliott Trudeau, trop trouillard, avait délégué cette initiative à la municipalité. Cette dernière a fait appel à toutes les entreprises de remorquage des alentours, allant même jusqu'à vouloir en engager dans d'autres villes de l'Ontario, et même des autres provinces.


Le résultat ne s'est pas fait attendre: refus sur toute la ligne. Les excuses les plus diverses ont été invoquées: la sécurité, les disponibilités, la nature du travail, les complications inhérentes au contexte, etc.


Mais personne n'est dupe. Si aucune entreprise de remorquage ne veut se mêler de cette histoire, c'est parce que le vent est en train de tourner contre le gouvernement. C'est comme un début de tempête.


Il doit bien y avoir quelqu'un de moyennement intelligent dans l'entourage immédiat du fils de Pierre Elliott Trudeau pour s'en rendre compte. 


Enfin, on est en droit de l'espérer…

 

mercredi 9 février 2022

Le boss




Tout d'abord, un peu de chronologie.


En mars 2020, le gouvernement de M. François le Gault* devait gérer l'émergence d'une crise sanitaire d'envergure mondiale. Il n'y a pas à revenir sur ses innombrables tergiversations et maladresses au cours des deux années qui allaient suivre.


En janvier 2022, la population a atteint la limite de sa patience, en particulier devant l'inefficacité des mesures sanitaires, alors que les taux de contagion atteignaient – s'il faut en croire les statistiques gouvernementales – des sommets. La coupe a fini par déborder, en premier lieu au CAnada, où rien n'est toujours réglé, et aussi au Québec.


Dans ce dernier cas, une caravane de camionneurs – organisée par M. Bernard «Rambo» Gauthier, entre autres, le syndicaliste bien connu – s'est dirigée vers Québec afin de faire pression sur le gouvernement. Pendant un week-end, ils ont manifesté très pacifiquement, jusqu'à ce que la police intervienne. Les manifestants ont alors accepté de se disperser dimanche, mais M. Gauthier a mis en garde le gouvernement que, si rien ne changeait, ils seraient de retour. 


Dans la foulée, il a sommé le gouvernement d'agir en dedans de deux semaines. Deux jours après, le gouvernement, avec M. le Gault* en tête, annonçait une élimination progressive des mesures sanitaires, lesquelles seraient en grande partie abolies le 14 mars.


Finalement, on voit qui est le boss, dans cette province.


Quoique, connaissant Bernard Gauthier, le traiter de boss ne serait pas un compliment à ses yeux.






* Le gault, ou argile de Gault (dite parfois «argile albienne»), est une formation d’argile raide de teinte gris-bleu à gris foncé, qui s'est déposée à profondeur moyenne dans des eaux marines calmes, au cours du Crétacé inférieur. [… Il] contient souvent des nodules phosphatiques en grande quantité, dont une partie est classée comme coprolithes, c’est-à-dire un excrément minéralisé, fossilisé (https://fr.wikipedia.org/wiki/Argile_du_Gault).

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La femme que j’ai toujours aimée


Romain est un homme d’âge mûr dont les manoeuvres en bourse l’ont si bien servi qu’il a pu jouir d’une retraite anticipée. Il s’est mis à se chercher un passe-temps afin d’occuper ses jours, en dehors, bien entendu, de ses spéculations boursières qui, n’étant plus qu’un amusement sans importance, ne lui demandent plus autant d’attention qu’autrefois. Romain a développé deux violons d’Ingres. L’écriture, d’abord, où, sous la forme d’un roman-fleuve, il raconte en termes à peine voilés, ses aventures amoureuses et, généralement, les déboires qui en sont issus. Si cette activité demeure somme toute assez innocente, il n’en va pas de même de son autre passe-temps. Incorrigible, Romain a choisi les femmes. Mais cette fois, fort des expériences qu’il décortique et analyse dans son oeuvre littéraire, il met en pratique les enseignements qu’il a tirés de son expérience. Afin d’atteindre ce qu’il appelle la « plénitude amoureuse », il ne faut pas, contrairement à ce qu’on pourrait attendre, courtiser une succession de femmes. Ses théories, en apparence toutes fondées sur des principes logiques, exigent que Romain compte non pas une, ni même deux, mais trois maîtresses. Ange, est une jeune femme, plus ou moins satisfaite de son apparence, surtout depuis qu’elle a accouché de jumeaux. Ce n’est qu’après cet accouchement qu’elle a connu Romain et, selon ce dernier, elle était mûre pour connaître avec lui la relation délicate qui échappe à tant de femmes de cet âge, alors qu’elles recherchent souvent une figure paternelle chez l’amant. Patricia est une femme d’affaires qui, à trente ans, apparaît comme une créature dure et impitoyable, mais qui, comme c’est le cas pour toutes les façades, se cache derrière ce masque afin de dissimuler une insécurité maladive. À la fois attirée par la perspective d’avoir un autre enfant et les soucis que celui qu’elle a déjà lui cause, elle ne trouve de réconfort face à son déchirement que dans l’affection de Romain. Enfin, Rebecca est une femme de quarante-cinq ans dont la progéniture vit à l’étranger et qui possède une totale indépendance. Cependant, assiégée par les doutes et les tourments du mi-temps de l’âge, elle recherche en Romain l’appui que seul un homme comme lui peut apporter. Ce dernier profite donc ainsi pleinement des divers âges amoureux de la femme. C’est avec un abandon total et une trop grande assurance que Romain se laisse glisser dans ce qu’il appelle son « bonheur tardif ». C’est à la suite d’une distraction de sa part qu’il laisse à Rebecca un indice permettant à celle-ci de découvrir l’existence des deux autres femmes. Elles se rencontrent alors dans le dessein d’ourdir un plan afin de se venger de Romain. Mais la belle unanimité du départ s’effrite vite lorsqu’elles entreprennent de désigner l’exécutrice des basses oeuvres sentimentales. 


 – Reina Macquar – 314 p. – 1997 – Si le coeur a ses raisons, en échange la logique n’a pas sa place en amour. Cette charmante allégorie qui, un temps, semble tendre vers la tragédie ne se départit jamais d’une ironie de bon aloi. Paradoxalement, c’est par le pardon que le dépit amoureux viendra défaire les absurdes constructions de la raison.

mardi 8 février 2022

Le numéro deux de Bidon




Il y a quelques mois, dès que la cote de popularité de Joe Bidon a commencé à piquer du nez, le gouvernement des Stazunis mettait en garde le monde qu'une invasion russe contre l'Ukraine était «imminente». À tel point que, de semaine en semaine, il a répété la même chose, de sorte que l'imminence de l'événement s'est quelque peu estompée depuis. 


En fait, nombre de chancelleries – surtout en Europe de l'Ouest – ont laissé paraître un certain agacement. Non pas qu'elles espèrent une telle invasion; mais, en tout cas, elles aimeraient bien que les Yankees changent de disque, sinon ferment carrément leur gueule… pour faire changement.


Certes, Washington a dépêché des renforts militaires dans l'est du continent européen. Mais, chose curieuse, alors que ladite invasion doit avoir lieu en Ukraine – que les Stazunis ont promis de protéger –, c'est en Pologne que les fameux renforts ont été envoyés. Vous me direz, la Pologne, c'est juste à côté. Et je vous répondrais alors que, encore une fois, les Yankees sont à côté de la plaque.


Ce qu'il y a d'amusant, c'est que la diplomatie stazunienne est – déjà – dans les câbles et doit maintenant défendre ses affirmations sur la scène internationale, avec preuves à l'appui. Des preuves que Washington affirme détenir, sans jamais les montrer.


À moins que ce soit dans de petites fioles brandies devant le Conseil de sécurité de l'ONU, comme celles dans lesquelles Colin Powell avait fait pipi juste avant sa présentation, afin de prouver l'existence des armes de destruction massive. Cela avait mené à l'invasion de l'Irak en 2003.


Quant à l'Ukraine, c'est à se demander ce qu'il faudrait mettre dans les fioles pour ce mensonge numéro deux.


Il faudrait que ce soit du solide.

 

lundi 7 février 2022

Catalogue

 

Faut être poète


Carl est un pharmacien désoeuvré dont la principale occupation, en dehors de son travail, consiste à tromper l’ennui que lui inspire son existence rangée. Père de famille, engoncé dans une relation maritale qui ne lui apporte ni problème ni surprise, il cherche un moyen de retrouver le goût de vivre sans pour autant mettre en péril la solidité monolithique de son mariage. Peu tenté par des aventures d’un soir, il fouille son âme afin de trouver une échappatoire ; une fenêtre par où faire entrer un peu d’oxygène dans sa vie sentant le renfermé. Un après-midi, seul dans son laboratoire après avoir complété sans coup férir un nombre impressionnant de prescriptions qui l’ont laissé encore plus amer que de coutume, il se surprend à recopier dans un total désordre les portions de noms des produits qu’il a si soigneusement emballés. Distraitement d’abord, puis avec de plus en plus d’application, il combine et recombine les mots en des envolées étranges aux sonorités envoûtantes, mais qui demeurent totalement dépourvues de sémantique. Amusé, il glisse ses notes dans le tiroir et les y oublie quelque temps. Alors que la vie suit son cours morne, il revient immanquablement à son carnet dans ses moments libres. Intrigués par ce manège qu’ils finissent par surprendre, sa femme et ses enfants lui signifient leur curiosité. À leur demande, il accepte de leur faire une lecture privée. Devant leurs railleries, il résout de ne plus jamais s’adonner à sa nouvelle passion chez lui, se réservant ce plaisir pour son échoppe. Le carnet vite rempli, il poursuit son travail d’apprenti poète sur des feuilles qu’il range dans son classeur à prescriptions. Or, une journée, il glisse malencontreusement un de ses feuillets dans le sac d’un client. Ce dernier, interloqué par ce document, s’empresse de le rapporter à son médecin, lequel, passionné de poésie, prend contact avec Carl. Les deux hommes, au fil des semaines, nouent rapidement une amitié trouble où l’attirance réciproque qui se développe n’est pas uniquement intellectuelle. Fréquentant désormais les cercles de poésie des environs, ils rédigent ensemble un étrange recueil où les phrases alternent avec les créations du pharmacien dont le style s’affirme au point où le recueil est publié par une grande maison de Montréal. De plus en plus souvent absent tant de chez lui que de son travail, Carl éveille les soupçons de sa femme. Tandis qu’il éprouve beaucoup de difficultés à lui faire comprendre qu’il n’y a pas d’autre femme, il apprend que leur recueil est en nomination pour un prix littéraire. Enivré par un tel succès, Carl est rapidement ramené sur terre par une déclaration amoureuse de son ami médecin.


 – Lisette Sauret – 370 p. – 1998 – Ode à la création poétique, cette oeuvre empreinte d’une esthétique séduisante et sulfureuse représente moins une apologie de l’homosexualité qu’une recherche de l’absolu amoureux.

La saison des Zemmour


 

dimanche 6 février 2022

Inouï

 



Le mot «esquimau» est originaire d'une langue algonquienne et signifie «mangeur de viande crue». En soi, ce n'est peut-être pas tellement péjoratif comme désignation, mais il semble que, de la part des peuples algonquiens, il s'agissait d'une étiquette dépréciative à l'endroit des Inuits.


Déjà, remarquez bien, le terme «Inuits», ne devrait jamais être utilisé pour désigner les peuples habitant le Grand Nord. En effet, le mot «Inuit» étant considéré comme un pluriel, le fait de lui ajouter la lettre «s» en français est mal vu par certains des principaux intéressés. Nous sommes pratiquement, en tel cas, dans l'antichambre de la discrimination, selon quelques puristes.


Or, il existe une rue des Esquimaux à Québec, ce qui fait débat actuellement, de sorte que plusieurs considèrent qu'il faudrait changer le nom de l'artère de manière à n'offenser personne. D'aucuns ont pensé la rebaptiser, mais cela pose problème. En effet, la rue des Esquimaux croise la rue des Inuits.


À moins de nommer la première, «rue des Inuit» et laisser la seconde avec son toponyme actuel de «rue des Inuits».


Ainsi, on évitera toute confusion.