vendredi 29 avril 2016

Médecins sans vergogne

En ce moment, la guerre civile en Syrie se concentre dans et autour de la ville d'Alep. Après que le régime de Bachar el-Assad a fait des progrès substantiels dans le centre du pays, notamment en libérant Palmyre et en progressant vers l'est, l'armée a décidé de repousser les rebelles, plus ou moins intégristes, de la deuxième plus grande ville du pays.

On se souvient que, à partir du moment où le régime syrien a commencé à reprendre le terrain perdu, les Stazunis s'étaient précipités pour négocier un cessez-le-feu afin de permettre à leurs sbires de reprendre leur souffle, de se réorganiser et, probablement, de laisser leurs plus importants représentants se sauver, comme d'habitude.

Or, cette trêve a récemment volé en éclats. Bien entendu, les médias occidentaux ont unilatéralement blâmé le régime, surtout que, maintenant, les combats risquent de libérer aussi Alep. Or les médias ne sont pas les seuls à le faire. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), courageusement basé à Londres au Royaume-Uni, a également blâmé l'armée syrienne pour les victimes civiles encourues lors des bombardements. Comme on sait, l'OSDH appuie les rebelles de tout poil, peu importe leur mouvance ou la gravité de leurs exactions.

Mais il y a pis. Maintenant, c'est Médecins sans frontières (MSF) qui entre dans la danse. Il semble – mais ce n'est pas du tout prouvé – que des bombes de l'armée syrienne auraient touché un hôpital géré par MSF. Cette organisation a vivement protesté, n'hésitant pas à qualifier cet acte de «révoltant»; et la Croix Rouge en a ajouté une couche en affirmant que le pays est «aux portes d'un désastre humanitaire».

La guerre civile syrienne dure depuis 2012. C'est tragique de constater qu'il aura fallu attendre quatre ans, et au surplus une reprise en force de la part du régime, avant que la communauté et les organisations internationales finissent par s'émouvoir autant de ce qui se passe là-bas.


P.-S.: C'est aussi un peu pour tout ça que je suis content de partir en vacances et de décrocher. Faites-moi plaisir, en mon absence, soyez cyniques un peu; je vous manquerai moins.

mercredi 27 avril 2016

La gaffe


mardi 26 avril 2016

La porte et la fenêtre



La semaine passée, on apprenait avec soulagement le congédiement de Jean-François Fillion de l'antenne d'Énergie Québec 98,9.

Peut-être ne connaissez-vous pas l'énergumène. À nos lecteurs étrangers, je décrirai le quidam dont il est question ici comme une sorte d'éboueur de l'actualité. Le genre d'animateur de radio, grossiste en opinions, et qui, en plus, réfléchit généralement quelques secondes après avoir parlé. Remarquez, il y a un public pour ce genre d'esclandre permanent. Surtout lorsque, comme c'est le cas ici, les commentaires sont généralement fixés à droite, dans le plus pur style populiste.

Dernièrement, M. Fillion – que tout le monde a surnommé «Jeff», sans doute pour ménager les personnes s'appelant Jean-François – avait «tweeté» – c'est comme ça qu'il faut dire lorsqu'on désigne des commentaires laissés sur Internet par des gens qui ne savent pas écrire – quelques mots assez déplacés au sujet d'une entrevue. Je n'entrerai pas dans les détails, contentons-nous de souligner que ce que M. Fillion avait écrit avait été suffisant pour froisser ses employeurs. C'est-à-dire une station de radio de la ville de Québec appartenant à Bell Média.

On imagine à quel point ça devait être gratiné…

Bref, j'avais su par le bulletin de nouvelles, 48 heures après les faits, qu'on avait montré la porte à l'animateur.

Mais, sorti par la porte, le voici qui rentre par la fenêtre. Radio pirate, une autre station de radio de Québec, quoique diffusant uniquement sur le Web, lui a donné un micro matinal. Fort heureusement, quiconque voudrait se délecter du verbe châtié de l'animateur doit désormais s'abonner. Ça en fera déjà un peu moins qui l'entendront.

Tout de même, le soulagement aura été de courte durée.

lundi 25 avril 2016

Québec solitaire

Françoise David, à droite.


Françoise David a une fois de plus fait preuve d'un grand pragmatisme, tel que celui auquel sa formation nous a habitués depuis les premiers temps où Québec Solidaire (QS: prononcer «Quesse?») pollue la scène politique québécoise.

On se souviendra de la valse-hésitation à laquelle elle s'était livrée le soir de la fondation officielle de QS lorsqu'une journaliste avait eu l'idée saugrenue de lui ficher un micro sous le nez et de lui demander si le nouveau parti (heureusement qu'elle n'a pas ajouté «démocratique») était souverainiste. Cette chère Françoise adorée avait fini par répondre que cette question n'était pas encore décidée par les militants et qu'un comité allait être formé afin que la formation prenne position là-dessus.

Notons au passage que QS a été fondé en 2006 et que, dans ce contexte, il y avait plus de un demi-siècle que la question de la souveraineté était débattue au Québec, et ce, sans que Mme David et ses semblables aient pu se faire une idée à ce moment.

Eh bien, les choses n'ont pas vraiment changé. Encore aujourd'hui, lorsque la question de la souveraineté est abordée, les co-porte-parole(E)s de QS commencent à fortiller d'inconfort, leur respiration s'accélère, leur débit verbal se ralentit et ils se mettent à pâlir dangereusement.

La plus récente des bourdes «quessiennes» nous a été servie encore une fois par l'inénarrable Mme David, toujours à la hauteur de son talent inné. Elle a mentionné que, dans le cadre d'un plan d'accession à l'indépendance, il était présentement prématuré d'envisager une alliance avec le Parti québécois. Alors, elle va s'allier avec quelle formation politique dans un tel cas? Le Parti libéral du Québec (PLiQ)?

Doit-on rappeler à la sirupeuse Françoise que lors du dernier référendum, même l'Action démocratique du Québec, avec à sa tête le très à droite super-Mario Dumont, s'était allié au Parti québécois en faveur du «Oui»?

Un parti de droite, et qui en était fier! Mais Québec Solidaire, avec toutes les Françoise David que compte la province, est incapable de s'allier à un autre parti souverainiste, ou même d'envisager la chose.

On finit par avoir l'impression que Québec Solidaire n'est pas un parti si souverainiste que ça, finalement.

Déjà qu'il n'est pas très à gauche, lui non plus…

dimanche 24 avril 2016

Montréal vue du sol