Suce pension

Qui ne se souvient, avec la plus extrême épouvante, du terrible 17 juin 2014, à Morial?

Ce jour néfaste, policiers et pompiers de la ville ont bloqué la rue Notre-Dame en allumant un feu de joie alimenté, entre autres, avec leurs casquettes en signe de protestation envers le pillage de leur régime de retraite par l’administration municipale.

Évidemment, devant l’odieux de ce geste qui a pris toute une population en otage, la ville n’a pas tardé à réagir. Six brèves semaines plus tard, elle a annoncé des mesures disciplinaires particulièrement sévères. Les coupables ont donc écopé de suspensions allant jusqu’à un quart d’heure.

Nul doute que ces têtes brûlées y penseront à deux fois avant de poser des gestes profondément asociaux comme ceux-là.

On ne précise pas si la suspension a pris effet avec ou sans salaire.

Minutie et secondes

Frank Iacobucci – le nom ne vous dit strictement rien et c’est normal –, un ancien juge de la cour suprême du CAnada, a déposé son rapport concernant l’affaire Sammy Yatim. Les autorités compétentes vont maintenant s’empresser de prendre connaissance des 84 recommandations présentées par le document et de tabletter le tout jusqu’à la prochaine fois.

En soi, le rapport est donc assez peu important. Ce qui l’est infiniment davantage c’est l’affaire Yatim elle-même. Il y a environ un an, cet homme – il avait alors 18 ans – est abattu par la police torontoise dans un tramway où il avait affiché un comportement agressif et instable.

Vous me direz, ce n’est pas la première fois que des représentants des forces de l’ordre tirent d’abord et posent des questions après. Mais, en cette occasion, c’était tout de même «un peu plusse pire» que les autres.

Lorsque les policiers arrivent sur les lieux, c’est-à-dire une fois qu’ils montent à bord du tramway, ce fatidique 27 juillet 2013, ils trouvent Sammy Yatim qui les menace d’un couteau. Aussitôt, l’un des agents lui intime de jeter son arme et de rester où il est. Le jeune homme, selon le témoignage des policiers, n’obtempère ni au premier commandement ni au second.

En conséquence, un premier policier tire trois coups de feu dans sa direction, dont au moins deux le touchent. Cinq secondes passent – le jeune Yatim est-il encore debout? on n’en sait rien et on en doute – et le même policier fait feu six autres fois dans sa direction. En tout, Sammy Yatim aura été atteint par huit projectiles. D’ailleurs, faites une simulation chez vous: «tirez» trois fois et comptez ces fameuses cinq secondes. Vous verrez que c’est une assez longue attente, dans les circonstances.

Mais ce n’est pas tout. Une fois que le suspect gît par terre et que, on peut l’imaginer facilement, il baigne dans son sang, que se passe-t-il? On fait venir les ambulanciers? La morgue? Pas encore. On attend 30 autres secondes avant de lui administrer une décharge de taser!

Il n’y a pas à dire, les flics torontois sont extrêmement minutieux.

DERNIÈRE HEURE

Ne vous sentez pas coupable si vous êtes totalement pris au dépourvu par cette nouvelle.

Moi-même, j’ignorais qu’il se trouvait autant d’intellectuels au CAnada.

DERNIÈRE HEURE

Hier, on inaugurait les Jeux Richessecommune (Commonwealth Games), typiques des pays anglo-saxons. Il s’agit de la seule manifestation sportive comprenant des catégories destinées à des athlètes de 70 ans et plus.

Par exemple, une des compétitions les plus suivies, lors de cet événement, est celle du boulingrin. Également, on compte parmi les disciplines de ce regroupement de pays le dénigrement xénophobe et la suprématie raciste.

C’est Peter Cubertone qui serait fier!

Tsida

Il paraîtrait – mais ce n’est pas vérifié – que la technique «déloger et tuer» (kick and kill) pour venir à bout du sida aurait été imaginée par des médecins militaires de l’armée israélienne.

Mais où sont-ils allés chercher tout ça?

Étranges affaires étrangères

Pauvre John Baird, ça ne va pas très bien ses affaires... étrangères. Voici que, maintenant, même l’ONU est contre lui. Peut-être pas lui personnellement; mais ça viendra sûrement.

Comme à tout le monde.

Xénophilisme cAnadien

Dimanche dernier, une mosquée a été vandalisée à York, dans la région de l’Ontario. L’édifice a été en partie couvert de graffitis à caractère haineux, dont certains faisaient allusion au conflit armé qui oppose, dans la bande de Gaza, le tout-puissant Hamas à la pauvre petite armée israélienne.

L’organisme islamique Shia Ithna Asheri Jamaat a exprimé ses regrets devant de tels gestes qui «ne sont pas représentatifs de la société multiculturelle canadienne», selon lui.

Dans ces circonstances, il va sans dire que le coupable doit être ailleurs. Probablement dans le seul endroit où se trouvent des xénophobes en Amérique du Nord.

Con vaincu

Le secrétaire d’État des Stazunis – l’équivalent de John Baird, c’est-à-dire un ministres des affaires étrangères; tellement étrangères qu’ils n’y connaissent visiblement rien – , M. John Kerry a eu un dimanche très chargé.

Il s’est pointé sur tous les plateaux des émissions d’affaires publiques [pour lui, c’est facile; il a un double des clés] afin de dire, à qui n’avait rien de mieux à faire que de rester catatonique devant son téléviseur, que la Russie était responsable de l’écrasement de l’avion de la Malaysia Airlines puisqu’il était clair que les missiles venaient de ce pays.

Remarquez, il n’a aucune preuve de la chose. Il n’a pas non plus exploré les autres explications, entre autres la possibilité que l’avion ait été abattu par un missile air-air. D’ailleurs, les inspecteurs internationaux n’ont même pas commencé leur enquête.

Mais, selon le secrétaire d’État, la culpabilité russe ne fait aucun doute. C’est une telle certitude, qu’il ne saurait être question d’envisager une autre version de l'affaire.

John Kerry est un convaincu.

M. John Kerry, toujours aussi étranger aux affaires

Ban guidoune

Je ne crois pas qu’il s’agisse d’ignorance de sa part. Il ne reste alors plus que l’explication de la mauvaise foi. Depuis le temps qu’Israël se sert des résolutions de l’ONU à son encontre comme autant de feuilles de papier hygiénique, la dernière intervention de M. Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Organisation, ne pouvait pas plus mal paraître.

Ce dernier a effet timidement demandé à Israël d’épargner les civils tandis que son armée se livre à une autre inqualifiable agression dans la bande de Gaza. Depuis sa fondation, l’État hébreu n’a jamais respecté les civils palestiniens et M. Ban ne peut ignorer que ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer.

Bref, son intervention le fait davantage passer pour un hypocrite que pour un diplomate.

La prochaine fois qu’il siégera en compagnie des représentants yankees et israéliens à une énième conférence de paix bidon, il ne sera pas dépaysé.

Ce cher Gérald

Le Devoir, 18/07/14

L’ancien maire que Montréal a subi pendant tant d’années, le bien nommé Gérald Tremblay, se questionne maintenant quant à son avenir.

C’est très bien ainsi. Laissons à d’autres le soin de s’interroger sur son passé.