Le Conseil de sécurité des Nations unies, vous connaissez? Lorsque fut créée l’ONU, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les principaux pays victorieux (Chine, Stazunis, France, Russie, Royaux-Munis) ont décidé de constituer un organe interne qui prendrait toutes les véritables décisions. Non seulement les pays membres de cet organe auraient-ils la possibilité de décider des politiques astreignant l’ensemble des pays, mais en plus auraient-ils un droit de veto individuel.
Bien entendu, certains membres de l’Organisation trouvaient un peu fort de café un tel détournement du pouvoir. Aussi, afin de faire taire les critiques, les cinq grands ont décidé de laisser de la place au Conseil de sécurité à d’autres pays; sur une base temporaire, évidemment. On en compte 10, actuellement, dont certains ont des réputations plus ou moins enviables.
Serez-vous étonné d’apprendre, par exemple, qu’un des membres non permanents actuels du Conseil n’est nulle autre que la République dominicaine? «Et alors?», demanderez-vous peut-être. Eh bien, la République dominicaine est – à ma connaissance – le seul pays des Amériques à pratiquer ouvertement une forme de néo-esclavage dans les bateyes où sont entassés des travailleurs haïtiens immigrés, avec leur famille. Tous des gens qui vivent dans une misère sans nom.
Pour bien faire, le Conseil de sécurité devrait opposer un veto unanime à cette misère. Cela lui permettrait de se refaire une réputation de respectabilité.