samedi 24 août 2013

La vie moderne



I Forgot My Phone (2013) 
Écrit et interprété par Charlene deGuzman, réalisé par Miles Crawford

vendredi 23 août 2013

Le bouchon du boucher



Les réactions du contemporain m’étonnent toujours un peu. Prenez ce qui se passe en Syrie présentement.

Vous pouvez écrabouiller des gens sous les chenilles d’un char, vous pouvez les déchiqueter avec des bombes à fragmentation, vous pouvez les consumer tout vifs avec du napalm ou du phosphore blanc et ça se passe chaque fois dans l’indifférence générale.

Mais si vous les empoisonnez avec du gaz, alors c’est une levée de boucliers et les gouvernements occidentaux se trouvent sous pression de la part des médias pour faire cesser la tuerie. Ce n’est pas tant ce qui se passe, apparemment, qui fait qu’on pousse le bouchon trop loin. Ce qui importe c’est de quelle arme on se sert pour empiler les cadavres. Le charnier en soi ne semble pas déterminant quant à l’élan de compassion général.

Finalement, c’est comme si on refusait de manger la viande du boucher parce qu’il a utilisé un couteau qu’on n’aime pas.

Pas facile à suivre…

mercredi 21 août 2013

Fange de disque

Bradley Manning
Bradley Manning, cet enfant soldat qui a pris le risque de dénoncer les abus de son gouvernement en refilant à Wikileaks des informations sur l’appareil répressif des Stazunis, vient de connaître sa sentence. On l’a condamné à 35 ans de prison pour avoir divulgué des secrets sur disques CD, qui ont fait mal paraître le pays, son gouvernement et son président, le sacro-saint Barack Obama.

Désormais, on peut le dire. Les Stazunis sont passés de pays avec freedom of the press à pays avec freedom to suppress.

Et demain, on ne manquera pas de le répéter, c’est là, paraît-il, que se trouve la terre de la liberté.

Arrosée par ce genre de révélations, la terre ressemble plutôt à un marais fangeux.

mardi 20 août 2013

Ciboles de symboles


Le gouvernement Marois, prétendument québécois, a lancé une autre initiative qui lui permettra de faire encore marche arrière, question de démarrer la prochaine session parlementaire sur le même pied que la précédente.

Au programme, cette fois, c’est la question des symboles religieux que la fine équipe veut faire interdire dans les institutions publiques. Donc, pas de crucifix, d’étoile de David, de croissant, de poignard sikh, de tête d’éléphant ni de patte de poulet dans les administrations gouvernementales.

On entend déjà les hauts cris qui vont invoquer quelque charte des droits et libertés étrangère pour affirmer qu’une telle initiative risque d’être discriminatoire. Je ne vois pas pourquoi. 

Après tout, vous avez déjà eu l’idée de prier dans les bureaux du fisc? Bon… mauvais exemple… 

Vous avez déjà eu envie de recevoir la communion dans une succursale de la SAQ, même si on y trouve du vin? Ou de faire pardonner vos péchés devant la valideuse de loterie? Ou de faire baptiser, communier et marier le petit dernier dans la salle d’attente de l’hôpital? 

En plus, on pourrait aller au bout de cette pensée, et dire que les symboles religieux n’ont pas leur place non plus dans les institutions bancaires, entre autres. Quoi de plus public, en effet?

D’une certaine façon, l’interdiction des symboles religieux dans tous ces cas serait logique. À moins, bien sûr, que les églises, synagogues, mosquées et autres temples enregistrés ou incorporés acceptent d’implanter des guichets automatiques chez eux.

D’ailleurs, connaissant les religions organisées comme je les connais, ce seraient probablement des guichets pour dépôt seulement.

lundi 19 août 2013

Line compétente


Elle nous manquait terriblement, à vous, à moi et à tout le Québec. Aux dernières nouvelles, on l’avait dite partie en Afrique et je craignais que, à l’instar de Livingstone, elle se soit égarée quelque part sur les bords du lac Tanganyika, elle qui pourtant n’a jamais souffert de problèmes d’orientation. Il y avait de quoi craindre pour son bien-être, voire pour sa santé.

Mais – ouf! nous voilà rassurés! – Line Beauchamp est de retour chez nous, plus fraîche et surette que jamais. Après avoir fondé sa propre entreprise de communications, qui a dû connaître au cours des derniers mois le franc succès que l’on suppose, voici qu’elle vient d’être engagée par le cabinet de relations publiques Cohn & Wolfe à titre de vice-présidente.

Si la société Montreal, Maine & Atlantic Railway fait preuve de clairvoyance, elle devrait mettre à contribution le talent de Mme Beauchamp afin de rebâtir sa réputation et de pouvoir reprendre ses activités.

Chère Line, on a vu il y a un an et demi à quel point elle savait être convaincante.