samedi 25 mars 2017

Le bleu rouge vert



Le fils de Pierre Elliott Trudeau, et accessoirement premier ministre du CAnada, s'était fait élire, entre autres vantardises, en passant pour un politicien soucieux des questions environnementales. Il était même allé jusqu'à affirmer qu'il voulait mettre un terme à la dépendance de son pays envers les hydrocarbures. C'était une façon détournée de critiquer l'exploitation des sables bitumineux. Si certains électeurs ne l'ont pas compris, le lobby du pétrole, lui, avait saisi l'allusion et avait clairement – quoique derrière des portes closes – fait part de son mécontentement au premier ministre. Il ne faut pas oublier que le CAnada, après tout, est le sixième plus important exportateur de pétrole dans le monde.

À la conférence de Paris, en 2015, fiston avait présenté les vertus d'une approche environnementale, affirmant, là comme ailleurs, que progrès économique et écologie allaient de pair. Il avait même réussi à imposer une taxe sur les émissions des gaz à effet de serre.

Depuis, on le sait, il penche de plus en plus en faveur de la construction d'oléoducs pour accroître encore davantage la capacité d'exportation de son pays dans le domaine des hydrocarbures. Mais jusqu'à maintenant, il avait réussi à garder sous le boisseau ses tendances pro-pétrole sale. Or, voici que le président yankee, M. Donald Trompe, a décidé unilatéralement – on serait presque tenté de dire manu militari – de relancer le projet Keystone XL que son prédécesseur avait bloqué.

Désormais, le fils de Pierre Elliott Trudeau se retrouve avec une patate chaude dans les mains. Comment pourra-t-il ménager la chèvre et le chou? Comment pourra-t-il céder devant le lobby du pétrole – comme il le fait sur toute la ligne – sans saper sa base politique composée en bonne part de progressistes et d'environnementalistes vraisemblablement myopes et durs de la feuille? Comme on sait que la subtilité n'est pas souvent son fort, on peut se demander ce qui va advenir maintenant.

L'approbation de l'oléoduc trans-Québec Energy East d'ici un an peut-être?

vendredi 24 mars 2017

jeudi 23 mars 2017

Potter à terre



Dans le sillage de l'incroyable bavure sur l'autoroute 13 lors de la dernière tempête de neige, un commentateur politique et professeur à l'université Mac-Gill avait déclenché une controverse. En effet, Andrew Potter, ce célèbre et grand intellectuel cAnadien que le monde nous envie et dont j'ai entendu parler pour la première fois à cette occasion, en avait ajouté une énième couche dans le courant bien connu du Quebec bashing auquel on est tellement habitué que la carapace des Québécois commence à durcir et que ce genre de déballage non fondé perd sérieusement de son efficacité de suppression.

Dans ce dernier cas, M. Potter avait expliqué, dans un article publié par la revue Maclean's,  que le cafouillage de l'A13 était dû à «l'absence de solidarité» inhérente à la société québécoise qui serait «pathologiquement aliénée». Tout d'abord, il faudrait demander: «Aliénée par qui?» Et de ce fait, comme le pays auquel appartient prétendument le Québec ne lui montra jamais le moindre signe de solidarité, on pourrait facilement rétorquer qu'il a appris dans le giron des meilleurs.

Mais la véritable surprise de toute l'affaire, c'est que, le lendemain de la publication de son article et devant les protestations que cela a déclenchées, M. Potter s'est rétracté et a même présenté des excuses, expliquant que son texte allait «au-delà de ce qui est justifié par les faits ou par mes propres convictions». C'est évidemment à cela qu'on reconnaît la supériorité des intellectuels canadiens-anglais en ceci qu'ils peuvent écrire n'importe quoi, particulièrement si cela dépasse totalement leur pensée.

Les francophones ont de quoi être envieux!

Mais ce n'est pas tout. Aujourd'hui – coup de théâtre – M. Potter annonce qu'il remet sa démission du poste de directeur de l'Institut d'études cAnadiennes de Mac-Gill. Que le lecteur se rassure, toutefois, M. Potter restera en poste en tant que professeur au sein de la vénérable institution et poursuivra ainsi l'excellent travail qui a toujours émaillé son éblouissante carrière.

Bref, cette histoire  aura connu une conclusion plus surprenante que ses prolégomènes. En effet, ce n'est pas tous les jours que l'on voit un tartuffe terrassé.

C'est curieux; je me sens moins aliéné tout d'un coup.

Mais pas plus solidaire du CAnada...

mercredi 22 mars 2017

La Presse purée



C'est fait! La Presse, le quotidien bien connu qui sert inlassablement de porte-voix au fédéralisme cAnadien d'obédience libérale, vient de «revamper son look», comme on dit en français contemporain.

En effet, l'institution de la rue Saint-Jacques à Morial vient de changer le logo qui «ornait» sa façade. Désormais, c'est la marque de commerce qu'a adoptée le journal au moment de son passage à l'édition La Presse+ qui apparaît dans le ciel de la «métropôle».

Bien entendu, avec la nouveauté affichée, demeure en sous-œuvre la même vieille purée que la publication nous a toujours servie.



mardi 21 mars 2017

Ça fâ que… c'est «fake»?




Il paraît qu'une enquête est en cours afin de vérifier s'il y a eu une quelconque collusion entre l'équipe électorale de Donald Trompe et des représentants russes lors de la campagne qui a propulsé l'énergumène à la Maison Blanche.

Le principal intéressé a même tweeté concernant les procédures affirmant, peut-être prématurément, qu'il n'y avait aucune preuve que Moscou avait pu influencer l'élection présidentielle et que, en conséquence, il n'y avait pas de «scandale Trompe-Russie».

C'est bien la première fois que M. Trompe se contente d'une absence de preuve pour mettre un terme à une rumeur, qu'elle soit fondée ou non. Par ailleurs, qu'est-ce qui nous prouve que ce n'est pas une véritable fake news, pour une fois?

lundi 20 mars 2017

Devinette nette



Que dit-on à quelqu'un qu'on veut manipuler, losqu'on est à court d'arguments?

Facile: on l'accuse d'être un nazi.

Mis à part la France, la plupart des pays européens s'étaient objectés à ce que le gouvernement turc organise des rassemblements sur leur territoire en faveur du président Recep Tayyip Erdogan qui doit tenir un référendum, le 16 avril prochain.

C'est en Allemagne que la chose a déclenché une crise, là où vivent 3 millions de Turcs dont le vote peut être fort utile à M. Erdogan. Or le gouvernement allemand a lui aussi refusé – comme c'était son droit plein et entier – la permission de tenir des rassemblements favorables au président turc et à son projet de réforme constitutionnelle, laquelle, par sa portée autoritaire, ne semble pas obtenir l'aval de la communauté européenne.

Décidant de tabler sur la situation, M. Erdogan s'est empressé d'accuser Angela Merkel de pratiques nazies, ce qui a, on l'imagine, fortement indisposé Berlin.

Particulièrement piquant dans l'affaire, c'est que ledit référendum doit en principe autoriser le président turc à accroître démesurément ses pouvoirs. Certainement de manière exagérée au sein d'un système politique qui se prétend démocratique.

Ça lui va bien à Recep Tayyip, aujourd'hui, de reprocher le faux nazisme des uns alors que, demain, il en pratiquera un vrai.