samedi 16 avril 2022

La lumière au bout du tunnel




Le quotidien La Presse, qui n'en finit plus de nous donner de bonnes nouvelles en particulier quant à l'avenir du Québec au sein du CAnada, s'est dépassé, cette fois.


En effet, l'auguste publication, à laquelle vous pouvez contribuer de votre poche en plus des exemptions fiscales que son statut d'OBNL (organisme à but non lucratif) lui confère, nous a appris hier que 60 000 Québécois sont infectés chaque jour par la Covid-19. Le journal rapportait de la sorte les résultats d'une étude interuniversitaire publiée récemment.


En quoi cela est-il une bonne nouvelle? Mais faites le calcul! Le Québec compte 8,5 millions d'habitants. Au rythme de 60 000 nouveaux cas par jour, il ne faudra pas plus de 142 jours avant que tout le monde soit contaminé – et donc immunisé – par le virus, soit moins de 21 semaines. C'est-à-dire environ 5 mois.


Nous pouvons maintenant escompter la fin de l'épidémie à une date envisageable. Bref, nous apercevons enfin la lumière au bout du tunnel.


Il faut bien admettre que, pour autant que la gestion de la crise soit concernée, c'est pas mal le seul endroit où on voit une lumière.




Saint-Père... plexe

 


vendredi 15 avril 2022

Vladi nie




La marine russe vient d'encaisser un dur coup. Le navire amiral de sa flotte de la mer Noire a coulé. 


Selon la version ukrainienne, le croiseur Moskva a été touché par deux missiles Neptune, ce qui aurait entraîné des explosions en chaîne à bord. Par contre, selon la version russe, il y aurait eu une «explosion de munitions», sans qu'il y eût attaque de missiles, ce qui a «gravement endommagé» le navire.


Dans un cas comme dans l'autre, l'équipage a pu être évacué sans qu'on ait à déplorer de pertes de vie.


Alors il faut mettre en garde les propagandistes de Moscou. 


Il est évident qu'admettre que l'ennemi a réussi à porter un coup sévère à son appareil militaire est gênant. Mais, n'est-il pas encore bien pire de laisser sous-entendre que les marins russes sont de sinistres incompétents incapables de manipuler leurs armes convenablement?


Heureusement, l'armée de terre n'en est pas (encore) là.


Alexis la anche



 

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La Mec


Une jeune zonarde, Lily, erre dans les rues de Paris à la recherche d’on ne sait quoi. Elle s’aventure finalement dans les quartiers chics plus par découragement que par intérêt. Harassée par sa longue promenade, elle sonne à la porte d’une imposante villa du boulevard Foch en quête d’un verre d’eau. La femme qui lui répond l’invite cordialement à entrer et, tandis qu’elle lui présente de quoi boire, lui demande si Lily la reconnaît. Devant l’hésitation de son invitée, elle lui raconte qu’elles sont des amies d’enfance. Sceptique, Lily accepte de jouer le jeu, un peu éblouie par le luxe de la demeure, un peu séduite par les attentions de son hôtesse qui évoque effectivement quantité de souvenirs de jeunesse, tout à fait authentiques, sans que Lily puisse se remémorer la femme qui les lui raconte. Constatant que l’heure avance, l’hôtesse invite Lily à rester à manger, car, dit-elle, elle reçoit quelques amis auxquels elle voudrait la présenter. La jeune femme hésite, se sentant de plus en plus mal à son aise dans cette villa baroque habitée par une étrangère visiblement connue. Elle finit par accepter l’invitation et, tandis que le traiteur s’affaire à la cuisine, son hôtesse l’aide à choisir une toilette pour la soirée. Les invités arrivent un à un et, alors que l’heure de passer à table approche, Lily constate avec effarement qu’elle est la seule femme présente. Son hôtesse elle-même est introuvable et, au moment de passer à la salle à manger, un homme lui offre son bras et Lily, dans un éclair, le reconnaît. Il s’agit de Paul, un ami d’enfance, et le visage de ce dernier lui rappelle une autre personne. C’est en prenant place qu’elle réalise que Paul est également la femme qui l’a reçue avec tant de cordialité l’après-midi même. Le repas commence alors par des présentations et très tôt Lily comprend que tous les hommes présents sont homosexuels. Lily devient progressivement le centre d’attraction des convives jusqu’à ce que l’un d’eux lui demande comment il faut faire l’amour à un homme. D’abord décontenancée, elle prodigue ses conseils, avec force détails tirés de ses propres expériences. Laissée à elle-même, elle finit par raconter en détail sa vie amoureuse et, surtout, ses échecs sentimentaux, trouvant en cela un écho réconfortant auprès de ses commensaux. Elle monologue ainsi au fil des plats, tandis que, en sourdine, des commentaires sont échangés entre les hommes présents dont on devine qu’ils n’ont personne dans leur vie. Au petit matin, alors que s’en vont les invités dans la grisaille frileuse, Paul offre de raccompagner Lily chez elle. Fatiguée par cette troublante nuit où amour et passion se sont mêlés d’une manière si unique et inattendue, elle accepte. Au moment où elle descend de la voiture, Paul la retient afin de la demander en mariage.


 – Maurice Pectay – 412 p. – 1994 – Fable urbaine se déroulant à la limite de la réalité et des mondes oniriques, ce roman dégage une troublante sensualité qui s’alimente à une nostalgie dont les racines troubles plongent soit dans le passé, soit dans l’avenir. Après tout, l’espoir n’est-il pas la nostalgie précoce pour ce qui n’est pas encore ?

jeudi 14 avril 2022

Commandement inique


Devant l'enlisement de l'offensive en Ukraine, le président Vladimir Poutine a décidé de nommer Alexandre Dvornikov commandant en chef de ce qui est convenu, en Russie, d'appeler l'«opération spéciale». En effet, compte tenu du nombre de fronts ouverts et de la variété de forces engagées (russes, tchétchènes, donbass), il a été jugé nécessaire de chapeauter le tout, et c'est Alexandre qui a été choisi pour ce faire.


Ce dernier est un joyeux drille qui a été surnommé – par ses critiques, j'imagine – le «boucher de Syrie». D'une part parce que, jusqu'à ce qu'il commande les forces russes appelées à l'aide par Damas, le régime syrien était en train de perdre la guerre civile. Son intervention a finalement renversé la vapeur, ce que ses contempteurs occidentaux ne lui ont pas pardonné sans doute. 


D'autre part, son surnom est dû à sa tactique dite de la «double frappe». Le principe est simple: on bombarde un objectif et on attend que les secouristes affluent pour soigner les survivants avant de lancer une seconde attaque. Il faut bien avouer que le procédé demeure en soi assez litigieux.


De nos jours, on essaie de prétendre que c'est lui qui a inventé la chose, mais ce serait erroné. Le principe a été maintes fois utilisé auparavant en Afghanistan par les Stazunis. Je me demande quel était le surnom de celui qui a utilisé cette tactique dans ce pays. Le «pirate Kaboul»?





mercredi 13 avril 2022

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Marcel Marceau hausse le ton


Délire schizophrène où le lecteur se trouve jeté sans ménagement dès la première page, alors qu’il est confronté aux angoisses terrifiantes d’une jeune malade. Tandis que déferlent les images distordues de la réalité et leurs mises en contexte biscornues, le lecteur est mené progressivement vers l’unique oasis de ce délire savamment orchestré qui n’est autre qu’un mime dont le jeu a pour effet de calmer, pendant un temps, les assauts de la déraison. L’action alterne entre les visions cauchemardesques de la jeune malade et la réalité où les thérapeutes tentent sans succès de lui apporter, sinon la guérison, tout au moins un peu de soulagement. Le lecteur est amené à comprendre, grâce surtout au mime lui-même qui devient le seul ancrage de cet esprit en perdition, que la jeune malade n’a gardé qu’un seul souvenir du monde réel, soit le jeu d’un certain Marcel Marceau, auquel d’ailleurs le mime de ses fantaisies ressemble quelque peu. Le roman s’engage ensuite dans la voie d’un échange troublant entre la jeune femme et l’objet de ses visions où le mime tente non pas tant de la sortir de son délire, mais de l’aider à gérer sa maladie, sans que, pour autant, elle comprenne l’utilité ou la pertinence des gestes qu'il tente de lui faire poser. Ainsi, lorsqu’elle se livre à des actes répréhensibles, la plupart du temps à caractère sexuel, le mime, qu’elle a surnommé Marcel Marceau à défaut de savoir son véritable nom, intervient afin d’atténuer la portée de ses actions. Ces interventions laissent les thérapeutes songeurs, ne sachant si ces rémissions comportementales sont le fruit de leurs propres soins, qui en d’autres moments restent sans effet, ou si elles sont uniquement dues au hasard. Un nouveau psychanalyste arrive à l’institution et s’intéresse particulièrement au cas de la patiente. D’abord incapable de comprendre le comportement imprévisible de la jeune femme, il craint qu’elle ne soit en train de sombrer dans un état catatonique voisin du coma. Cependant, l’apparente apathie de sa patiente provient d’un duel intérieur qui se déroule entre elle et le mime qui a découvert, avec effroi, qu’elle est tombée amoureuse du nouveau médecin. Cette lutte sans merci qui se déroule entre ses sentiments et son subconscient débouche sur une succession de crises violentes au cours desquelles le mime cesse d’atténuer les effets des visions cauchemardesques qui assiègent la raison de la jeune femme, pour participer activement à leurs débordements, et ce, uniquement afin de la détourner de sa folie amoureuse. À la fin, épuisée par la torture permanente à laquelle elle est soumise, elle trompe la surveillance des gardes et se jette du haut d’une terrasse surplombant les jardins de l’hôpital. Au moment de glisser dans le coma fatal, le mime lui apprend enfin son véritable nom qu’elle entend à peine.


 – Richard Delaney – 312 p. – 1995 – Descente dans les enfers du subconscient où l’auteur, avec une saisissante pertinence, laisse libre cours à une imagination débridée et inquiétante. Le centre du récit est moins une malheureuse que la fragile psyché humaine.

mardi 12 avril 2022

Numéro de Syrie

L'article ici

 


Il n'est pas rare – tant s'en faut – que, en temps de conflit militaire, la désinformation soit amplement utilisée afin de discréditer l'adversaire. Par exemple, les mensonges ont afflué en Occident quand il fut question d'accabler le régime syrien, lorsque les Stazunis se sont mêlés de cette guerre-là, en plus de toutes les autres.


En ce moment, c'est l'Ukraine qui flambe et il est nécessaire pour les Occidentaux – c'est-à-dire l'OTAN, c'est-à-dire les Yankees – d'adresser tous les reproches aux Russes. Il en a été ainsi du bombardement de l'ex-maternité occupée par le quartier général d'une unité de l'armée ukrainienne; il en a été ainsi du massacre de Boucha qu'on hésite de plus en plus à imputer aux Russes.


Aujourd'hui, c'est le bombardement de la gare de Kramatorsk qui fait la manchette. Pas de veine, le missile qui s'y est abattu était ukrainien. En tant qu'ex-comédien, le président Zelensky n'a pas pu faire son numéro.




lundi 11 avril 2022

Plus fort que roquefort


 

Catalogue

 


Mais dis comment


Une compagnie pharmaceutique de renommée internationale connaît de sérieuses difficultés financières, et dépend pour sa survie du talent de son équipe de chercheurs. Or, alors que l’avenir semble plus noir que jamais, l’un d’eux déclare devant le conseil d’administration qu’il a découvert un nouveau médicament qui parvient à guérir, sans aucun effet secondaire, l’impuissance sexuelle tant chez l’homme que chez la femme. Immédiatement, les démarches sont entreprises afin de faire valider la nouvelle drogue miracle par les autorités compétentes. Parallèlement, les décideurs entreprennent la mise sur pied d’une énorme campagne de publicité afin de populariser ce médicament, appelé le Cupid. Cependant, les temporisations gouvernementales aux États-Unis risquent de durer plus longtemps que les liquidités de la compagnie, aussi un sentiment d’urgence finit-il par poindre au sein du Conseil. Résolus à sauver la compagnie envers et contre tout, les dirigeants décident à l’unanimité de littéralement « acheter » un pays d’Amérique latine afin d’y mettre en marché le Cupid, espérant ainsi mettre un terme à toutes les hésitations et de convaincre les représentants du gouvernement d’apposer leur sceau d’approbation sur la nouvelle drogue. La détermination des dirigeants de la compagnie est si grande que, en plus de la campagne de publicité prévue, ils distribuent gratuitement des milliers d’échantillons à la population. Les résultats ne se font pas attendre ; ils dépassent même tous les espoirs. Mais voici que des effets secondaires se déclarent un peu partout, non pas tant au plan physiologique, il est vrai, mais davantage au plan social. Progressivement, les absences se multiplient sur les lieux de travail à tous les échelons de la société. Après vérification, on constate avec effarement que le Cupid est tellement efficace qu’il décourage les travailleurs d’aller à la besogne alors qu’ils n’ont qu’une idée : faire l’amour. Horrifiés par l’éventualité que tout le système économique ne se trouve saboté par un trop-plein d’amour, les grands capitalistes du monde, Japonais en tête, mettent sur pied un trust dont le but avoué est d’acquérir le brevet du Cupid et de détruire la formule du médicament. Devant le tollé et, surtout, l’offre plus qu’alléchante qui leur est faite, les dirigeants de la compagnie s’avèrent heureux de se rendre aux pressions extérieures. Cependant, on découvre avec stupéfaction qu’une provision importante de Cupid a disparu. Les agents de la Food and Drug Agency des États-Unis se mettent aussitôt en chasse afin de retrouver les ampoules du médicament et aussi le voleur qui n’est autre que le chercheur ayant mis au point la formule. Mais les gouvernements n’ont pas compté avec la curiosité et l’engouement de la population envers le Cupid.


 – Marc D. Pauzé – 304 p. – 1989 – Roman de politique-fiction aux accents souvent égrillards, cette oeuvre ne se départit jamais pour autant d’un humour tout en finesse. Le lecteur est immédiatement séduit et il ne lui faut aucune aide chimique pour littéralement en tomber amoureux.

Blais sûre


 

dimanche 10 avril 2022

Plus fort que minable

 



Formidable! 


La chose a été passée sous silence dans vos médias, mais elle demeure tout de même extrêmement révélatrice. Révélatrice, car elle infirme deux mensonges de taille.


La première contrevérité est que le Venezuela représente une menace pour les Stazunis, pour les Amériques – en particulier celle du sud – et pour le monde entier, pourquoi pas? Quelle menace? Mais celle que constitue une plus grande justice sociale, ce qui est l'exemple parfait d'un poison des plus virulents pour la «nation indispensable» et son néo-libéralisme mondialisé ultra capitaliste sauvage.


La seconde imposture veut que les Stazunis soient devenus autosuffisants en matière d'énergies fossiles, en particulier en ce qui a trait au pétrole. En effet, à l'époque, on a beaucoup reproché à Washington son entreprise impérialiste au Moyen-Orient, surtout au moment de l'invasion de l'Irak, afin d'y contrôler les ressources pétrolières. À partir de ce moment, et probablement pour rejeter toute forme de reproche du genre, les Yankees avaient commencé à raconter à qui voulait les entendre qu'ils étaient devenus autosuffisants et que, en conséquence, ils ne s'étaient pas lancés dans leur programme de conquête pour s'emparer de cette ressource.


Notons au passage que l'argument permettait de faire taire les critiques de l'industrie de la fracturation hydraulique aux Stazunis mêmes. Ainsi, les graves inconvénients du procédé d'extraction du pétrole de la roche-mère étaient largement compensés par la sécurité énergétique acquise de cette manière.


Or, aujourd'hui, avec le début de la guerre en Ukraine, on apprend que, en mars, Washington, qui menait une série de sanctions économiques contre le pays et dont il ne reconnaissait toujours pas la légitimité du gouvernement, a dépêché des représentants à Caracas pour quémander à Nicolas Maduro de quoi assurer son approvisionnement en pétrole.


On se demande si c'est fort ou minable.