samedi 6 avril 2019
Pique ethnique
On reproche souvent et beaucoup aux Québécois d’être inutilement chatouilleux quant aux questions identitaires. En effet, le CAnada semble trouver exagérée la crainte qu’ils ont de disparaître, perdant ainsi leur langue et leur culture avant de se fondre dans le grand bloc anglo-saxon – c’est-à-dire yankee – dominant le continent.
Il ne manque pas de critiques pour se moquer de cette attitude catastrophiste et d’affirmer, sans aucune preuve, que le sort culturel des francophones cAnadiens et québécois n’est en aucun cas menacé. En conséquence, ces derniers peuvent s’en remettre à l’avenir avec confiance.
Curieusement, lorsque des balises sont envisagées afin de garantir que le Québec demeure une société aussi laïque qu’il est possible, et ce, afin de garantir des droits religieux égaux à tous, sans exception, c’est l’explosion! Les commentaires les plus outrés pleuvent de tous côtés. On invoque même l’acculturation sous-jacente d’une telle initiative. D’aucuns vont jusqu’à parler – croyez-le ou non – de «nettoyage ethnique», comme si on cherchait, par la laïcité, à faire disparaître une partie de la population.
Oserais-je dire que les croyants, de quelque superstition qu'ils soient, sont inutilement chatouilleux sur les questions identitaires?
Pour une fois qu’on aurait raison de le dire…
vendredi 5 avril 2019
‘Scuzez
Ainsi, j’envisage de m’inscrire à un cours en théologie afin de recevoir l’onction sacerdotale dans un avenir proche. Par la suite, je pourrai m’envoyer en l’air avec qui me plaira dans l’indifférence générale des grenouilles de bénitier, respectant en cela une tradition probablement millénaire de la très sainte Église catholique, romaine et apostolique.
mercredi 3 avril 2019
Retour de pendule
Ne comptez pas sur moi pour ironiser sur le fait que le diocèse, pour une fois, «l'a dans le cul», comme c'est indiqué dans le dictionnaire.
C'est une expression beaucoup trop familière pour que je m'en prévale.
mardi 2 avril 2019
lundi 1 avril 2019
Le manteau de Thespis
Volodymyr Zelensky *Showtime |
D’après vous, c’est une tendance lourde ou c’est seulement une passade qui ne durera pas plus de deux ou trois décennies?
Oui, car il y a véritablement une forte propension, de nos jours, à voter pour des clowns, des figurants de téléréalité ou, à la rigueur, pour des profs d’art dramatique. En soi, ce ne serait rien si, au moins, on ne les portait pas au pouvoir.
Après ça, il ne faut pas vous plaindre – collectivement, j’entends – si la politique perd de son sérieux et se transforme en un spectacle de mauvaise qualité.
J’exagère, dites-vous? Pas si sûr! Beppe Grillo en Italie, Donald Trompe aux Stazunis, le fils de Pierre Elliott Trudeau au CAnada. Tout ce beau monde qui s’est fait connaître sur les planches ou sous l’œil de la caméra s'est retrouvé à la tête de partis politiques. Et je ne cite que des pays de premier plan. D’autres ont également confié leurs destinées au showbiz, avec les mêmes résultats: inefficacité, favoritisme et prévarication.
Le dernier en date se nomme Volodymyr Zelensky, possiblement le futur président de l’Ukraine, un comique – même pas un comédien –, c’est-à-dire un humoriste, ce qui nous donne d’emblée l’heure juste.
Or tous ces gens qui accordent leur vote à des bateleurs plus ou moins talentueux oublient de se poser une question capitale. En effet, quelle est la différence entre la vraie vie et le spectacle? Dans la vie, on ne sait pas d’avance ce qui va arriver.
«Au manteau de Thespis, je ne fais pas de trous Attrapez cette bourse au vol et taisez-vous!» (Cyrano de Bergerac, Acte I, scène III) |
dimanche 31 mars 2019
Petite ingratitude des grands
À l’époque, la présidente du Brésil, Mme Dilma Roussef, avait été démise de son poste par Michel Termer, vice-président du pays. Ce dernier avait pressé les responsables de la mise en examen et de la poursuite afin d’obliger la présidente au départ et, tout aussi énergiquement, il avait mis un terme à toutes les procédures entourant les accusations de corruption la concernant dès qu’elle avait été chassée par un vote du parlement.
Ensuite, M. Termer avait occupé la présidence sans n’être jamais passé par les urnes jusqu’aux dernières élections qui avaient – le peuple a toujours raison, paraît-il – porté le fasciste Jair Bolsonaro au pouvoir.
On «apprend», maintenant – ce qu’on a toujours su –, que M. Termer était en fait encore plus corrompu que l’ex-présidente, de sorte que le nouveau chef de l’État, en chute libre dans les sondages, a décidé de redorer son blason en faisant arrêter Michel Termer.
Mais que ce dernier se rassure. Il est presque certain que M. Bolsonaro se contentera de lui faire asséner une toute petite tape sur les doigts avant de le relâcher dans la nature. Après tout, si ce n’avait été du coup d’État institutionnel qui a chassé Dilma Roussef, M. Bolsonaro serait-il président aujourd’hui? Bien sûr que non.
Évidemment, c’est oublier un peu vite ce qu’on appelle «l’ingratitude des grands».
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