samedi 12 mai 2018

L’année des guidounes



Sur le plan politique, au Québec, 2018 sera sans conteste l’année des guidounes*.

En effet, on ne compte plus les mouvements latéraux en politique, au point où on finit par attraper le vertige. Ça a commencé avec Vincent Marissal, ce fédéraliste de bonne famille, qui a décidé de faire le saut en politique active – lui qui en faisait déjà de manière passive depuis un bout de temps – sous la bannière d’un parti indépendantiste.

Puis, il y a eu Marguerite Blais, cette libérale à tous crins, ex-ministre aussi sans que ça paraisse, qui est revenue en politique, mais pour ma CAQ. Elle n’allait pas perdre son temps sur les bancs de l’opposition, tout de même, la pauvre.

Puis il y a eu Alexandre Taillefer, membre de ma CAQ et du Parti québécois, mais qui a décidé de présider la campagne électorale des libéraux, sans aucun doute par profonde conviction.

Sans oublier, à Ottawa, les indépendantistes las du Bloc québécois, là, qui racolent maintenant du côté des fédéralistes, Michel Gauthier en tête, afin de montrer le chemin du tapin.

Et tout cela sans compter les prochains à changer d’allégeance d’ici aux élections.

Oui, c’est bien l’année des guidounes, avec toutes les pirouettes dorsales auxquelles on recourt afin de tenter de convaincre l’électorat de sa bonne foi, car il faut bien faire semblant que le dernier retournement de veste est en fait un suprême élan de sincérité.

Je suis prêt à parier que certains d’entre vous vont le croire.


* Pour nos amis peu familiers avec les termes québécois, la «guidoune» est une femme aux mœurs légères. Par extension, le mot peut désigner le genre d’individu, peu importe son sexe, prêt à bouffer à tous les râteliers, du moment que, en plus, il – ou elle – puisse continuer à s’en mettre plein les poches. Bref, d’authentiques politiciens, quoi.
 

vendredi 11 mai 2018

L’or de la McKenna



L’un des pires polluants sur la planète, actuellement, est le plastique. Des quantités colossales de déchets de plastique finissent par se retrouver un peu partout dans l’environnement où ils tardent à se dégrader. Même les océans ne sont pas à l’abri. Au contraire, ce type de déchets s’y accumule pour former d’immenses îles flottantes menaçant la vie marine.

La ministre de l’Environnement du CAnada, la sémillante Catherine McKenna, a décidé de prendre ce taureau par les cornes. En effet, elle entend soumettre un projet de charte du plastique aux participants du sommet du G7 devant se tenir dans Charlevoix prochainement. Cette charte devrait prévoir un accord afin de réduire sensiblement la production de déchets de ce type.

On sait à quel point le CAnada est fier de son image de pays à l’avant-garde du respect de l’environnement et ce projet est sans doute parfaitement conforme à sa ligne de conduite en la matière. Confiante, Mme McKenna s’est voulue également rassurante. Elle a promis à l’industrie du pétrole sale de l’Alberta que ses produits seraient utilisés à d’autres fins et que, sous forme de plastique ou de gaz à effet de serre, son or noir se retrouverait tôt ou tard dans l’environnement.

On n’en fait plus des ministres comme ça!

jeudi 10 mai 2018

Allez, Alex!


Bouffe diplomatique



Le gouvernement du fils de Pierre Elliott Trudeau a décidé d’envoyer une protestation diplomatique au gouvernement yankee à propos d’un incident – d’aucuns diraient un opéra bouffe – s’étant produit à l’aéroport de Detroit en 2017.

À l’époque, le ministre cAnadien de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, M. Navdeep Bains, a dû se soumettre au zèle des agents frontaliers yankees qui en voulaient à son turban. L’incident s’est terminé là où il aurait dû commencer. M. Bains, dans un éclair de génie, a fini par présenter son passeport diplomatique et la situation s’est résolue d’elle-même.

Évidemment, ce ne sont pas tous les coreligionnaires du ministre qui peuvent se prévaloir d’un passeport diplomatique, tant s’en faut. Il n’empêche que tous ces symboles religieux, de par le fait qu’ils ne sont que des symboles, s’avèrent bien encombrants. Surtout lorsqu’il y a une file d’attente quelque part…

Oh! je sais! Vous allez sans doute m’accuser d’intolérance; et vous aurez raison. Je suis effectivement très intolérant face aux religions, et en particulier envers celle qu’on a tenté de m’inculquer étant enfant.

L’intolérance est la seule chose que j’en ai retenue.

mercredi 9 mai 2018

Le petit président



Il était une fois, un petit président yankee qui criait au loup. Chaque fois que le reste du village global se rendait compte qu’il mentait, on s’y promettait bien de ne plus tenir compte de ses cris.

Le véritable danger quant à la politique internationale yankee, dans cette histoire du retrait de Washington de l’accord sur le nucléaire iranien, n’est pas dans le fait lui-même. Par ailleurs, les conséquences directes n’entraîneront pas de modifications majeures au sein des nations qui s’étaient portées garantes de l’accord, pas plus qu’elles ne les léseront terriblement.

Le pays qui souffrira le plus de cette histoire sera les Stazunis eux-mêmes. Car le jour où ils voudront effectivement obtenir un accord quelconque par le biais de la négociation, qui désormais accordera le moindre crédit à leur parole, fût-elle paraphée sur un traité en bonne et due forme? En d’autres termes, à force de renier leurs promesses, ils ne pourront plus compter sur celles des autres.

Oui, les Stazunis sont la principale puissance planétaire; mais, si puissants soient-ils, ils ne peuvent ambitionner faire cavalier seul et régir ainsi unilatéralement le reste du monde.

Bref, le petit président les enfonce encore davantage dans le bourbier impérial où les ont aventurés les présidents récents, depuis Bush père. Et, plutôt que de retirer les bonnes leçons de leur inexpérience passée, ils n’en ont retiré que les mauvaises.

Le gros loup n’est pas seul de sa meute et le petit président l’apprendra à ses dépens tôt ou tard.

mardi 8 mai 2018

Boulet déboulonnée



Rarement aura-t-on parlé davantage du départ d’une politicienne que de ses réalisations. Mme Julie Boulet, jusqu’à maintenant ministre du Tourisme, a annoncé qu'elle quittait la vie politique. Après toutes ces années à faire preuve d’un talent des plus discrétionnaires, elle s’est surtout fait connaître pour son insistance à prononcer son nom d’une manière différente de la graphie employée. Toujours aussi pimpante sous des dehors d’animatrice d’après-midi au réseau V, Mme Boulé a su profiter de sa situation, tout en demeurant effacée sur le plan de l’efficacité, ce qui l’a rendue extrêmement populaire auprès de son électorat concentré à Saint-Tite.

Mise sur la sellette au moment de la commission Charbonneau, Mme Boulon a malgré tout réussi à se maintenir en poste, quoique de manière très effacée, au sein du cabinet du premier ministre Philippe Couillard (le nom est marrant). Quelque peu tombée en défaveur aux yeux de son chef, Mme Bouli a décidé de se retirer du monde de la politique à l’approche des prochaines élections générales.

C’est donc le cœur gros que nous disons au revoir à notre très chère ministre avec l’espoir de la voir à nouveau dans les médias, comme analyste politique – qui sait –, l’après-midi, à la chaîne V.

Connaissant son zèle coutumier, nul doute qu’on la surnommera Mme Boulot.

lundi 7 mai 2018

Marivassal


Homme en «nouère»



Matthew Schrier est un photographe stazunien qui, en 2013, a été capturé par des djihadistes du front Al-Nusra en Syrie. Il y a été détenu pendant sept mois avant de réussir à s’évader. Aujourd’hui, il publie un livre où il relate sa capture et sa détention, ainsi que les détails de son évasion. Rien, évidemment, dans ce livre, The Dawn Prayer, ne suscite le doute quant aux rebondissements qui y sont racontés.

Pas même le fait qu’il était armé – avec un AK-47, tout de même – lors de son enlèvement par un homme tout de noir vêtu et qu’il ne s’est pas défendu. Pas même le fait que, selon ses dires, son compagnon de cellule, celui-là même qui l’a aidé à s’enfuir, aurait donné ensuite l’alerte aux gardes. Pas même le fait non plus que M. Schrier, originaire de Deer Park dans l’État de New York, où il a également étudié et habité, affirme dans son compte-rendu que trois de ses geôliers lui parlaient en français «avec l’accent canadien-français».

Comment et à quel moment de ses études ou de sa carrière, M. Schrier est-il devenu expert dans la langue de Molière au point de pouvoir distinguer les différents accents avec une absolue certitude, lui qui, pour autant que l’on sache, n’a jamais habité ni au Québec, ni en France, ni dans aucun autre pays de la francophonie? On ne sait. Quel dommage, d’ailleurs, qu’il n’ait pas songé à préciser s’il s’agissait de l’accent de Laval ou de Montréal. Cela aurait sans doute restreint le champ des recherches.

Quoi qu’il en soit, on remercie M. Schrier de son poignant témoignage, lui qui fut le premier – sinon le seul – otage occidental à s’enfuir d’une prison djihadiste et qu’il a ainsi pu revenir en sécurité chez lui afin de livrer un témoignage criant de vérité.

dimanche 6 mai 2018