vendredi 22 janvier 2016

K 7


Yves Richard vit un profond deuil. Sa conjointe, Maude Carrier, comptait au nombre des victimes de l'attentat de Ouagadougou. Dans ces moments, si on apprécie les gestes et les paroles réconfortantes sincères que prodiguent parents et amis, on se trouve toujours – et avec raison – outré par les témoignages artificiels.

M. Richard a reçu, lundi dernier, un appel de condoléances du premier ministre du CAnada qui, selon ses propres dires, semblait être une succession de phrases toutes faites; «une formule tout à fait “cassette”», pour reprendre l'expression de M. Richard. En définitive, ce dernier a raccroché au nez de son interlocuteur.

Justin Trudeau avait essuyé des reproches relativement à son manque d'empathie dans ce dossier. Il lui reste à comprendre que la récitation de textes réchauffés suffit peut-être à se faire élire quand l'électorat manque de choix, mais pas lorsqu'il s'agit de faire preuve de sincérité.

Il est vrai que la sincérité dans sa famille...

jeudi 21 janvier 2016

Pas des noces d'argent



Une petite coupe de champagne? Pourquoi pas? allez…

L'occasion? Mais c'est le 25e anniversaire du début du fiasco proche-oriental auquel nous sommes encore conviés, chaque soir, au bulletin de nouvelles. Sauf qu'il n'est plus besoin d'aller le chercher très loin; les acteurs de ce film d'horreur ont décidé de faire de la livraison à domicile. New York, Londres, Madrid et Paris, entre autres, ont tous écopé.

Je présume que notre tour viendra et pas sous la forme d'adolescents à la dérive se laissant embrigader dans un service militaire inspiré de la légion: abattre des inconnus pour le compte d'étrangers. Il faudra alors plus qu'un service de surveillance dans des couloirs de cégep.

Comment mettre un terme à ce flot de sang et de larmes? Plus personne ne le sait. La seule solution que proposent les initiateurs de cette guerre interminable qui a débordé chez tous ses voisins comme un torrent en crue est d'engloutir encore davantage de ressources et de multiplier les morts en espérant que la mécanique s'enraye. Nous savons déjà que tout ce que cela accomplira sera de l'emballer.

Je suppose que, comme pour toutes les guerres d'usure qui ont laminé l'espèce humaine dans le passé, l'épuisement finira par étouffer le brasier sous le monceau de cadavres. Mais dans combien de temps? Nul ne le sait.

Et combien de temps avant que ça recommence ailleurs?

mercredi 20 janvier 2016

La ferme des animaux


Le bon et inattaquable maire de Morial, M. Denis «de poule» Coderre, a encore fait la manchette, dernièrement.

Une opposition malveillante a monté en épingle la nomination par le maire de M. Robert Bouvier – un nom des plus prédestinés dans les circonstances – dans le cadre des négociations avec la Fraternité des policiers. Ainsi, M. Bouvier, un ami proche de M. Coderre, a obtenu un contrat de gré à gré de 24 999 $. À partir de 25 000 $, il aurait fallu un appel d'offres en bonne et due forme.

C'est la troisième fois qu'un contrat est accordé ainsi par le maire à un de ses proches, lesquels sont, bien entendu, payés avec des fonds publics. M Coderre a balayé du revers de la main les accusations de malversation en affirmant que M. Bouvier avait été engagé pour sa très grande compétence.

Que l'opposition se calme un peu! Au prix où sont payés les amis du maire, je suis à peu près sûr que M. Bouvier ne restera en poste que un jour ou deux…





P.-S.: Vous n'avez pas idée à quel point il a été difficile de trouver une photo de Denis «de poule» Coderre assis à son bureau en train de travailler!


mardi 19 janvier 2016

La barbe barit



À Ouagadougou et Jakarta se sont funestement déroulés les derniers opus des attaques terroristes menées par des groupes intégristes d'obédience islamiste. Laissons pour l'heure sous silence les atrocités commises par les fondamentalistes chrétiens au cours de l'histoire; selon ces derniers, tout ce qui s'est passé autrefois est tombé dans l'oubli et le pardon le plus absolu.

Lors de ces attentats, des Québécois ont trouvé la mort, car les terroristes ne font pas dans le détail. Pour eux, nous sommes tous des Yankees et des croisés. Comme vous voyez, la soumission est toujours mauvaise conseillère.

Quoi qu'il en soit, à la suite de ces tragiques événements, le premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard (le nom est marrant),  a tenu un discours empreint de dignité dans lequel il a déploré que le Québec n'était pas à l'abri de la barbarie*.

Compte tenu de qui le gouverne, il n'est pas non plus à l'abri de la décadence.


*J'espère que cette allocution n'aura pas froissé ses anciens patrons d'Arabie saoudite, lesquels commanditent depuis fort longtemps, selon de nombreuses sources, al-Quaïda et Daech.

lundi 18 janvier 2016

Deltell que dalle



Le Québec s'est doté d'une loi d'aide médicale à mourir. Le processus, on s'en souvient, fut long et complexe, mais il a été mené à bien.

L'an passé, la cour suprême du CAnada a invalidé les articles du code criminel empêchant un médecin d'aider un patient en phase terminale d'abréger ses souffrances. Ce faisant, elle créait par le fait même un vide juridique relativement à ce genre d'intervention.

La décision des juges avait été suspendue 12 mois afin que le gouvernement du CAnada vote une loi encadrant l'aide médicale à mourir. Efficace comme toujours, ce pays n'a pas encore agi en ce sens. Prenant fait de la situation, la cour suprême a accepté de suspendre sa décision encore 4 mois, dernier délai, le temps qu'Ottawa se dégoune et vote sa loi.

Or voici que, lorsqu'il a pris connaissance de cette décision, le dynamique et efficace Gérard Deltell, le bien prénommé, a déclaré en point de presse qu'un délai de 4 mois était insuffisant et qu'il était pratiquement impossible de voter une telle loi en si peu de temps, soulignant qu'il avait fallu 6 ans au Québec pour y arriver.

Ce cher Gérard n'en manque pas une. Ne suffirait-il pas au gouvernement du CAnada de s'inspirer de – voire copier – la loi québécoise? Mais évidemment, il faudrait d'abord persuader le CAnada, avec son esprit si tolérant, que tout ce qui vient du Québec n'est pas automatiquement mauvais. En fait, cette réticence de M. Deltell donne plutôt à penser que les députés de la chambre des communes tiennent davantage du glandeur que de la grandeur.

Curieux, d'ailleurs, qu'un de ces politiciens de droite ait cette réaction. Quand on pense que, lorsque vient le temps de voter une loi anti-syndicale, il leur faut en moyenne à peu près 10 minutes, incluant leur temps de réveil.