Ce qu’il y a d’admirable chez les politicailleux – surtout ceux qui ont pris une retraite «anticipée» –, c’est qu’ils ne peuvent maintenir la posture qui les sert le mieux, c’est-à-dire le silence. Ainsi, un mauvais souvenir est remonté à la surface des médias dernièrement en la personne de l’ex-maire de Montréal, nul autre que Gérald Tremblay. Mais comment faire autrement, puisqu’un livre portant sur son administration vient d’être publié par un sympathisant. Il en reste toujours de ceux-là.
Les plus heureux d’entre nous auront oublié son interminable séjour à la mairie, ponctué d’un chapelet de conflits d’intérêt, de pots-de-vin et de compétence douteuse; bref, de corruption tous azimuts. Fort heureusement pour lui, mon pote Gerry a réussi à se glisser entre les mailles du filet et n’a jamais été formellement accusé d’activités illicites. En toute vraisemblance, ce n’était pas venu à ses oreilles; ni à aucun autre organe de sa personne. Quant à sa poche, il ne nous est pas permis d’entretenir le moindre doute.
Lorsqu’on l’interroge sur cette question délicate, l’ex-magistrat explique avec candeur que «ce qui s’est passé, c’est passé». En termes diplomatiques, cela veut dire qu’il nous incombe de tout oublier et, s’il vous plaît, veuillez fermer votre gueule.
Mais tout n’appartient pas au passé, Gerry, qui n’en est plus à une boulette près, a révélé qu’il était «prêt à apporter une contribution», mais pas en politique active. C’est avec regret que je dois lui signaler que la ville de Montréal n’aura probablement pas besoin de ses talents limités, puisque le prochain maire, qui est aussi un ex-maire, est plus que doté en ce domaine.