samedi 13 août 2016
Camp pas nul
Un ressortissant tunisien a été expulsé par les autorités italiennes. En effet, le présumé terroriste, Ben Chiafoui, 26 ans, voulait s'en prendre à la tour de Pise où il planifiait commettre un attentat.
Or, tout cela est archi-faux. La prétendue «tour de Pise» n'est, en fait, pas du tout une tour au sens strict du terme. Elle est un campanile, c'est-à-dire un clocher construit en retrait d'un édifice religieux. Ainsi, il ne viendrait à personne l'idée de dire «la tour d'une église» afin d'en désigner la partie haute où se trouvent les cloches. Quoique, me direz-vous, l'Église a plus d'un tour dans son sac – et ses sacres – de sorte que l'expression aurait tout de même un certain sens.
Si on veut.
Mais restons fidèles au vocabulaire. Il est dès lors impensable que quelqu'un puisse commettre un attentat à la «tour de Pise». Tout au plus pourrait-il attaquer le campanile du Duomo de Pise, en d'autres termes sa cathédrale.
D'ailleurs, tour ou campanile, croyez-vous sincèrement que, si la menace d'attaque eût été fondée, le gouvernement italien se serait contenté de voir le Chiafoui ficher le camp?
Il n'est pas si nul.
vendredi 12 août 2016
Jeunes PLiQ
Cette fin de semaine, les jeunes du Parti libéral du Québec (PLiQ) vont se retrouver en congrès dans la localité de Saint-Augustin-de-Desmaures. Il paraît que, cette année, les jeunes PLiQ veulent faire de la refonte du monde du travail leur priorité.
Je vous rassure tout de suite, il n'est pas question ici de revoir les conditions de travail en faveur de la classe ouvrière. Sous le couvert de vouloir favoriser la promotion des nouveaux arrivants sur le marché du travail, les jeunes PLiQ cherchent en fait à dégrader les conditions d'emploi, lesquelles ne sont déjà pas très brillantes par les temps qui courent.
L'une de leurs trouvailles serait, par exemple, de remettre en question le principe de l'ancienneté syndicale. Imaginons la situation où un employé avec 15 ans d'expérience dans une boîte quelconque vise une promotion qui devrait lui revenir. Selon le truc imaginé par les jeunes PLiQ, on pourrait au contraire donner le poste à un engagé de fraîche date avec moins d'expérience, de sorte qu'il serait possible de le payer moins cher, grâce aux clauses orphelines que les syndicats ont toujours combattues.
Ils sont formidables, les jeunes PLiQ et je suis sûr que leur parti leur sait gré d'être aussi indispensables. Grâce à eux, même le premier ministre du Québec Philippe Couillard (le nom est marrant) a l'air progressiste.
Faut le faire!
jeudi 11 août 2016
Déguise-tature
La Thaïlande ploie depuis des années sous le joug des militaires. On se souviendra que le pays, ayant longtemps opposé forces progressistes et partisans de la monarchie, a fini sous la coupe des généraux.
En 1932, la Thaïlande avait connu une révolution qui avait instauré un système démocratique. Depuis, une vingtaine de coups d'État ont eu lieu, entrecoupés de timides retour vers la normalité. Le tout, bien entendu, ayant pour trame de fond de profondes déchirures à la fois ethniques, religieuses et géographiques, qui donnent évidemment tous les prétextes à l'armée pour prendre le pouvoir quand bon lui semble.
Sauf que, devant l'opprobre international et les pressions qui en découlent, les généraux n'ont d'autre choix, épisodiquement, que de ramener une forme ou une autre de régime démocratique. Aujourd'hui, ce fut par la voie d'un référendum que les militaires ont imposé au pays une nouvelle constitution, en se gardant évidemment l'essentiel du pouvoir pour eux-mêmes, ce qui leur a valu, de la part de l'opposition, des critiques soutenues.
Certes, des élections auront lieu afin que la population puisse choisir un corps législatif. Ce qu'on dit moins, c'est que ce parlement sera chapeauté par un sénat, lequel ne sera pas élu, mais choisi par le pouvoir militaire.
On imagine en effet la réticence de l'opposition devant un tel arrangement. Qu'en est-il véritablement de l'esprit démocratique d'un système politique hérité d'une occupation militaire – domestique ou autre – où l'une des assemblées législatives est nommée et non élue?
Ce n'est jamais qu'une forme d'autoritarisme déguisé.
mercredi 10 août 2016
Glace à la Manille
On ne compte plus les errances verbales – pour ne pas dire les outrances – du président des Philippines, le bien nommé Rodrigo Duterte.
Dans le passé, ses déclarations ont souvent soulevé le tollé, tant dans son pays qu'à l'étranger. La plus célèbre de ses interventions fut sans doute celle où il a encouragé sa population à faire la guerre aux vendeurs de drogue. Bref, il a ouvert la porte toute grande à une «justice» sommaire tout autant qu'arbitraire.
Or voici que, cette fois, c'est un grave impair diplomatique qu'il a causé. Il a traité l'ambassadeur stazunien, entre autres, de «fils de pute». Est-il besoin de préciser que le langage diplomatique s'accommode fort mal de ce genre de chose? La réaction de Washington ne s'est d'ailleurs pas fait attendre, lors que de tels écarts ne peuvent que refroidir les relations entre les deux pays.
Après tout, il est de très mauvais ton de divulguer ainsi des secrets d'État.
mardi 9 août 2016
Les innocents ont toujours tort
Les moins jeunes d'entre vous se souviennent encore à quel point le régime du socialiste Slobodan Milosevic était, disait-on, une dictature sanguinaire n'ayant jamais fait de cas de la vie humaine. Massacres, génocide, exécutions sommaires, nettoyage ethnique, aucun crime n'a semblé trop répugnant pour cet homme que, d'ailleurs, les démocraties occidentales et moralisantes ont cité à procès.
Or, voici que ce procès, intenté par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), vient de rendre son verdict. Tout chaud, tout beau, on apprend par lui que «Slobo» était finalement innocent. On pensait qu'il était responsable à lui seul de tous les morts ayant succombé lors de cet énième opus des guerres balkaniques entre 1991 et 1999. Certains avaient même prétendu à l'époque que ce procès était le plus important depuis Nuremberg. Comprenne qui pourra: Milosevic et le nazisme, du pareil au même. Eh ben, non, rien de tout cela. Innocent nous apprend-on aujourd'hui, alors qu'à l'époque on l'avait accusé sans preuves.
Est-il besoin de dire qu'il n'y a pas eu dans les médias d'exonération à l'endroit du «diable» Milosevic? En fait, même le rapport du tout petit TPIY n'a pas clamé la chose, préférant la mentionner en passant en bas de la page 2590 de son rapport.
J'espère que, au moins, on aura présenté des excuses au principal intéressé. Ah non, c'est vrai: il est mort dans sa prison en 2006.
Bien fait pour lui. Il n'avait qu'à être coupable, comme tous ceux qui l'ont jugé!
Or, voici que ce procès, intenté par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), vient de rendre son verdict. Tout chaud, tout beau, on apprend par lui que «Slobo» était finalement innocent. On pensait qu'il était responsable à lui seul de tous les morts ayant succombé lors de cet énième opus des guerres balkaniques entre 1991 et 1999. Certains avaient même prétendu à l'époque que ce procès était le plus important depuis Nuremberg. Comprenne qui pourra: Milosevic et le nazisme, du pareil au même. Eh ben, non, rien de tout cela. Innocent nous apprend-on aujourd'hui, alors qu'à l'époque on l'avait accusé sans preuves.
Est-il besoin de dire qu'il n'y a pas eu dans les médias d'exonération à l'endroit du «diable» Milosevic? En fait, même le rapport du tout petit TPIY n'a pas clamé la chose, préférant la mentionner en passant en bas de la page 2590 de son rapport.
J'espère que, au moins, on aura présenté des excuses au principal intéressé. Ah non, c'est vrai: il est mort dans sa prison en 2006.
Bien fait pour lui. Il n'avait qu'à être coupable, comme tous ceux qui l'ont jugé!
dimanche 7 août 2016
C'est l'inévitable
Céline Dion, au centre |
Céline Dion n'en finit plus de faire parler d'elle, ces dernières semaines. Depuis ses spectacles jusqu'à son éventuel tatouage, les journalistes ont l'embarras du choix quand vient le moment de remplir les colonnes des insipides magazines à potins.
La dernière histoire en date concerne un aveu fait à la revue Elle à laquelle elle a confié son désir de recourir à l'adoption.
Évidemment, on lui souhaite la meilleure des chances dans ce beau projet. Il n'est pas dit qu'il sera facile pour une grande nounoune de 48 ans de trouver preneurs...
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