samedi 11 juin 2022

Descente sur la colline


 

Les promesses de l'âge Anglade

 


Le martyr du genou



 

vendredi 10 juin 2022

Momo 2.0


Décidément, François le Gault* ressemble de plus en plus à un autre premier ministre du Québec, celui d'un passé récent, nul autre que Maurice Le Noblet Duplessis.



Sous des dehors nationalistes, Maurice n'était en fait qu'un petit «nationaleux» timide qui se servait de la fibre distincte du Québec afin d'asseoir son pouvoir. S'il lui est arrivé de combattre le fédéral, en particulier dans le champ de la fiscalité, ce ne fut que pour mieux se soumettre à l'esprit cAnadien de l'ensemble. On ne peut certes le soupçonner d'avoir été progressiste, en particulier si on considère combien il s'est reposé sur le clergé pour perpétuer sa mainmise sur la société québécoise et à quel degré il s'en est pris à tout ce qui pouvait ressembler à du syndicalisme.


Ainsi, François le Gault s'est-il présenté comme un nationaliste lui aussi. Il y a eu sa timide réfection de la loi 101 sous le vocable de la loi 96 fortement diluée, mais tout de même pas assez pour que son CAnada, dont il est si fier, ferme les yeux – et surtout sa gueule – sur la question linguistique. Il s'est aussi drapé dans sa loi 21 qui veut faire de l'État québécois une institution laïque – un besoin essentiel, de nos jours –, ce qui le distingue un peu tout de même par rapport à Maurice. Mais il ne s'agit là qu'une autre de ces lois falotes qui ne changent rien à la situation présente, sinon d'éperonner la conscience des bien-pensants locaux. Sans compter sa plus récente campagne, alors qu'il réclame à cor et à cri les pleins pouvoirs en matière d'immigration, alors qu'il n'ose pas utiliser ceux dont il dispose déjà.



Bref, le premier ministre actuel joue la carte du «nationaleux» de pacotille, jeteur de poudre aux yeux lui aussi, tout en encensant un CAnada trop obtus pour se rendre compte à quel point un transfuge dans son genre est un gage de pérennité fédéraliste.





* Le gault, ou argile de Gault (dite parfois «argile albienne»), est une formation d’argile raide de teinte gris-bleu à gris foncé, qui s'est déposée à profondeur moyenne dans des eaux marines calmes, au cours du Crétacé inférieur. [… Il] contient souvent des nodules phosphatiques en grande quantité, dont une partie est classée comme coprolithes, c’est-à-dire un excrément minéralisé, fossilisé (https://fr.wikipedia.org/wiki/Argile_du_Gault).


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Rabaisse pierre


Humberto est contremaître dans une carrière de marbre renommée de la Toscane. Lui-même docile et loyal, son travail consiste à s’assurer de la qualité du produit. Cependant, comme le matériau n’est pas toujours à la hauteur, selon les clients, ses patrons l’obligent parfois à établir des certificats de qualité de convenance pour répondre à la demande. Afin de profiter de cette manne imprévue, les propriétaires de la carrière font en plus appel à une main-d’oeuvre douteuse qui a parfois eu des démêlés avec la justice. Ces truands à la petite semaine constituent un environnement de travail assez difficile et Humberto est régulièrement menacé lorsqu’il tente de fouetter l’ardeur de ses subalternes. Coincé entre les cadences de travail impossibles, imposées dans des conditions souvent dangereuses, et les malfrats qu’il dirige, il n’en mène pas large. Sa seule échappatoire est le bordel qu’il visite tous les mois. Ces escapades lui servent en même temps de baromètre personnel, calculant la tension à laquelle il est soumis à l’aulne de ses capacités sexuelles. Comme il le dit lui-même, il ne pourrait s’en rendre compte à la maison, car sa femme, après cinq accouchements, ne lui inspire plus de désir, une situation dont elle s’accommode fort bien. Cependant, et ce afin de préserver les apparences, Humberto fait preuve dans ses moments de récréation d’une discrétion tout à fait louable. Cette fragile quiétude est pourtant bouleversée le jour où sa fille aînée apprend à la famille qu’elle est amoureuse d’un homme. Le jour où elle présente l’élu de son coeur à la famille, Humberto réalise que son futur gendre n’est autre que l’un de ses employés, une gouape sans envergure ni scrupules qu’il déteste et dont tous se méfient sur le chantier, même les plus endurcis. Humberto tente sans succès d’éloigner sa fille de la petite crapule. Il a beau lui raconter des histoires qu’il enjolive, et même aller jusqu’à l’amener chez des gens qu’il a molestés, rien n’y fait. De guerre lasse, il refuse carrément, et devant témoin de surcroît, de donner sa bénédiction au mariage, attaquant l’intégrité du jeune homme. Ce dernier, ulcéré, promet une vengeance terrible, ce qui ne manque pas de glacer le sang d’Humberto. Pourtant, les jours passent sans que rien ne se produise. La petite frappe a même quitté son travail. Graduellement, Humberto respire un peu plus à l’aise alors que la normalité s’installe sur le chantier. Puis, un soir, en rentrant chez lui, il apprend que sa fille s’est enfuie en emportant ses vêtements et un semblant de trousseau qu’elle a constitué à même le butin familial. Le temps passant, Humberto tente de chasser le souvenir de cette triste affaire. Son retour au bordel lui apportera de très désagréables surprises.


 – Samantha Plyssay – 388 p. – 1998 – Amoureuse de la Toscane, l’auteure rend ici tout autant l’âme simple et chaleureuse de ses habitants que ses paysages éblouissants de lumière. Une oeuvre magnifique.

jeudi 9 juin 2022

Là où meurt l'aide à mourir


 

Contester les chiffes

L'article ici



Maintenant que la crise s'estompe dans le conscient collectif, le temps arrive de jeter un regard plus objectif sur l'épopée Covid-19. Cela en espérant que lors de la prochaine singerie du genre, on se souviendra à quel point la manipulation est de mise en de telles situations.


En effet, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a été pratiquement mise en demeure de réviser les chiffres qu'elle avait publiés concernant le nombre de décès dus à la maladie. On se souviendra qu'il avait été question de 15 millions de victimes. On ne sait à cette date quel est le nombre véritable . Ce qu'on sait, c'est que l'OMS a reconnu que ses estimations «officielles» sont erronées et exagérées.


Y aura-t-il d'autres chiffres qui seront remis en question dans les semaines à venir? Le nombre de personnes contaminées, par exemple. Ou même celui des semaines au cours desquelles un confinement était vraiment nécessaire.





mercredi 8 juin 2022

Le troisième des débats ou la troisième au sénat?

 






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Qu’échaud à l’été ?


Marianne est une jeune fille de seize ans qui passe l’été chez l’une de ses tantes. Originaire d’un milieu aisé, elle a vécu toute son existence dans les grandes villes d’Europe. Cependant, à cause des occupations de ses parents, elle n’a jamais eu l’occasion de connaître la vie champêtre. Le début de son séjour constitue un choc pour elle, qui ne connaît pas autre chose que l’existence trépidante des capitales avec son cortège de distractions raffinées. Transplantée chez la tante qui habite une villa confortable, mais tout de même isolée, elle éprouve quelques difficultés à s’ajuster à sa nouvelle existence. Son jeune âge aidant, elle finit par se laisser gagner par l’ambiance particulière qui émane du domaine de sa tante. Tandis que se développe une relation trouble et étroite avec la nature qui l’entoure, Marianne découvre des pulsions qu’elle ne se connaissait pas jusque-là. Le désir qui sourd en elle, prend prétexte de tout pour se faire plus insistant. Marianne commence à épier les mystères de l’amour chaque fois que la chose est possible. Elle surveille indifféremment les saillies de l’étalon, les maraudages du matou ou les batifolages des employés de la ferme voisine. Sur les entrefaites arrive à la villa un ami de sa tante, Maxime, un quadragénaire séduisant aux allures de jeune premier. Celle-ci fait bon accueil au nouveau venu, un de ses anciens amants, semble-t-il, et Maxime accepte l’offre de passer quelques jours à la villa. Immédiatement, Marianne se pique de curiosité pour le bel inconnu. À chaque fois que cela est possible, elle le suit, l’épie, le surveille, même si ce n’est qu’à la dérobée, afin d’en apprendre davantage sur son compte. Secrètement, elle espère qu’il saurait lui apprendre ce qu’elle désire encore savoir sur les choses de l’amour et, surtout, qu’il parvienne à satisfaire les besoins qui agitent sa jeune âme vierge. Bien que d’un naturel réservé, Maxime remarque assez tôt le jeu de Marianne, mais feint de l’ignorer, étant persuadé que cet intérêt un peu déplacé ne saurait durer. Un jour qu’il doit descendre au chef-lieu, Marianne décide de l’y précéder à bicyclette. Ne sachant où le rechercher, elle finit par l’apercevoir à la terrasse d’un hôtel en compagnie d’une femme. Le couple s’éclipse dans une chambre et Marianne, laissée seule, est dévorée par la curiosité. Le soir venu, de retour à la villa, Marianne, profitant d’un moment de tête-à-tête, s’en prend à Maxime et lui fait véritablement une crise de jalousie. L’homme, d’abord désarçonné, ne sait que faire pour calmer la jeune fille qui risque d’ameuter la maisonnée. Celle-ci exige de lui qu’il lui présente sa maîtresse. Cédant au chantage, Maxime l’emmène le surlendemain, mais la rencontre prend un tour auquel il ne s’attendait pas lorsque Marianne exige des amants qu’il la laissent prendre part à leurs ébats.


 – Monica Haar – 472 p. – 1997 – Oeuvre sulfureuse qui, pendant un temps en France, a eu maille à partir avec la censure pourtant reconnue comme étant relativement ouverte dans ce pays. Une fois dédouané par les autorités compétentes, cependant, le roman a connu une carrière fulgurante que pourrait lui envier Lolita.

mardi 7 juin 2022

Justice sera faite



 Dans notre système judiciaire, tout accusé doit être considéré comme innocent, jusqu'à ce qu'il soit condamné au moins trois fois.


À condition qu'il en ait les moyens, évidemment.


Des faits de défaite




De nos jours, il est difficile de s'en souvenir. Mais après le début de la guerre en Ukraine, un processus de négociation s'était enclenché afin de mettre un terme au conflit. Vers la fin mars, Washington était intervenu avec ses gros sabots et avait fait pression sur le président Zelensky pour mettre un terme à ces tractations. À cette époque, les Yankees promettaient mer et monde à l'Ukraine: pognon à qui mieux mieux; armes à tire-larigot; sanctions écrasantes contre la Russie; et soutien international indéfectible tous azimuts. Et ce, en affirmant, bien entendu, que la victoire des armes ukrainiennes ne faisait pas de doute.


Or, le pognon, ils l'ont surtout gardé pour eux et leurs alliés de l'OTAN; les armes ont été envoyées au compte-gouttes; les sanctions écrasantes se sont écrasées, en effet; quant au soutien, il s'est résumé à des mots d'encouragement et des gestes symboliques, comme refuser la participation de musiciens russes à des concerts.


Bref, rien de tout cela n'a incité Moscou à lever le pied, de sorte que, bien que laborieusement, l'armée russe avance sur le terrain, malgré la résistance des forces ukrainiennes. En d'autres termes, si les Stazunis veulent encore sauver l'essentiel de leur mise, ils reconnaissent qu'il faudra finir par trouver une solution diplomatique entre les belligérants.


Ainsi, vendredi dernier, le président yankee Joe Bidon a fini par accepter publiquement l'idée que Kiev devra peut-être céder certains territoires s'il veut en arriver à une entente avec Moscou. Compte tenu de l'intransigeance yankee du début, cela commence à sonner comme un constat d'échec… pour ne pas dire de défaite.


lundi 6 juin 2022

Pompe dans l'air

 


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Le pouvoir du délinquant


Marco est un jeune zonard désoeuvré dont l’essentiel du temps se consacre à des rapines sans envergure et au football. Malgré ses dehors solitaires, il nourrit une ambition double à sa mesure : il ne veut travailler à aucun prix et il cherche activement une femme qui le fasse vivre. S’il essuie généralement les quolibets de ses amis lorsqu’il leur confie ce projet, il n’en demeure pas moins convaincu d’arriver à ses fins. Cependant, sa mère, chez qui il vit encore et qui élève seule ses trois enfants, dont Marco est l’aîné, ne trouve rien de drôle à ce choix de carrière assez particulier. De guerre lasse, voyant que ses admonestations restent sans effet, elle somme son fils de ramener de l’argent à la maison afin d’aider à subvenir aux besoins des siens. Les rapports en sont là lorsque Marco fait la connaissance d’une jeune femme. À cette nouvelle, la mère commence à s’inquiéter, car le couple semble s’entendre à merveille. Ce n’est que plus tard que Marco découvre que Jasmine, sa jeune compagne, est en fait une recruteuse pour une bande de délinquants qui tente de s’imposer dans le quartier et d’y faire sa loi. Toujours épris de Jasmine, Marco se rapproche de la bande et, avec elle, n’hésite pas à commettre une série de rapines. Mais les choses prennent lentement une tournure plus dramatique lorsque les exactions donnent de plus en plus dans la violence. Si les résidants commencent à s’inquiéter, ils ne sont pas les seuls, car une bande rivale cherche noise à Marco et ses amis. Une véritable guerre larvée s’installe dans le quartier et c’est sur ce fond de violence gratuite que la passion trouble entre Marco et Jasmine se développe. Ce n’est qu’au bout de quelques semaines que le jeune homme découvre avec dépit que Jasmine est déjà la maîtresse du chef de la bande, qui d’ailleurs s’amuse ferme de voir Marco se faire mener par le bout du nez. Désormais résolu à se sortir de cet univers sordide, ce dernier suggère à ses compagnons de cambrioler l’appartement de sa mère. Le soir du méfait, Marco prévient la police afin qu’elle prenne les jeunes délinquants la main dans le sac. Mais son intervention tarde et, à la surprise générale, la mère de Marco se trouve chez elle au moment de l’effraction alors que tout le monde la croyait au cinéma. Elle est tuée par le chef de la bande alors que la police arrive sur les lieux. Le groupe est promptement coffré et Marco, qui a réussi à s’esquiver avant que l’affaire tourne mal, se retrouve seul soutien de famille. Alors qu’il réussit difficilement à trouver de quoi assurer la subsistance de ses frères, il apprend que Jasmine a échappé au coup de filet policier.


 – Geoffroy Aulnay – 276 p. – 1995 – L’auteur renouvelle ici un genre qui a fait flores depuis Shakespeare : les amours tragiques rendues impossibles par les contraintes sociales. Délaissant la trame de Roméo et Juliette, cependant, il fait passer les principaux protagonistes d'une relation intéressée à l’amour, pour les précipiter enfin dans un tourbillon vengeur avant de les rescaper par un acte salvateur aussi original qu’inattendu.

dimanche 5 juin 2022

C'est du Joly! (quinquies*)

 


* Avec elle, c'est aussi «quiens, toé!»