Il y a quelques jours, Bernard Drainville, notre conséquent
ministre responsable (sic) des Institutions démocratiques et de la
Participation citoyenne, et président du Comité ministériel de l’identité, en a
proféré une bien bonne. Interviewé par ICI Radio-CAnada-Desmarais, il a défendu
le point de vue de son gouvernement sur la question des valeurs québécoises,
insistant sur l’égalité entre les sexes et, surtout, sur la nécessaire laïcité
de l’État québécois dans tous les domaines.
Crucifix chrissement laïque |
Il s’agissait d’une longue entrevue et, comme tout spectacle
talentueusement mis en scène, il a gardé le meilleur pour la fin. Ainsi les
téléspectateurs ont pu passer à la publicité dans un grand éclat de rire. En
effet, ce cher ministre à la logique implacable, laquelle eût fait pâlir
d’envie le Vulcain le plus rigoureux, a indiqué que « le crucifix de
l’Assemblée nationale était là pour rester ». En effet, semble-t-il, il
s’agit d’une question de respect à l’endroit de notre patrimoine et envers notre
passé.
Parlant de passé, on pourrait effectivement repasser, quand
on pense que le crucifix est étroitement associé à la grande noirceur grâce à
laquelle, jusqu’à la Révolution tranquille, on nous a plongés dans l’obéissance
aveugle à des élites qui n’ont eu de cesse de nous vendre au plus offrant.
Puisque le cohérent ministre Drainville – son nom est béni –
est si attaché aux objets décoratifs plus ou moins cruciformes, que ne choisisse-t-il
pas une fleur de lys en argent de dimension idoine afin de remplacer ce funèbre
pantin sanguinolent punaisé en trois points!