Pendant des mois et des mois, la grande peur des organisateurs du championnat européen de football (soccer), l'Euro 2016, a été le risque d'attentats terroristes. On sait que la France a été le théâtre d'attaques particulièrement meurtrières, dernièrement. Évidemment, on ne peut qu'imaginer à quoi ressemblerait, par exemple, l'explosion d'une bombe dans un stade occupé par 80 000 personnes.
Bref, pour l'occasion, des mesures de sécurité sans précédent ont été mises sur pied – de guerre – afin de réduire au minimum les risques. Policiers partout, militaires partout, et toujours des mesures de surveillance.
Mais aujourd'hui, on constate que la peur des dirigeants émane maintenant d'un tout autre domaine.
On sait que le gouvernement français, prétendument socialiste (sic), a engagé une réforme en profondeur du droit du travail. La nouvelle loi en ce sens, dite loi el-Khomri du nom de la ministre responsable, est en passe de faire du droit au travail un privilège dont l'attribution sera entièrement entre les mains du patronat, sans compter les inévitables restrictions salariales que cela suppose. Déjà que les conditions de l'emploi n'étaient plus très avantageuses en France, voilà que le gouvernement supposément gauchisant (sic) a décidé d'abolir pratiquement les dernières restrictions qui empêchaient les garde-chiourme de faire leurs quatre volontés.
Résultat, les syndicats se sont jetés dans la contestation avec l'énergie du désespoir, comprenant qu'ils jouaient là leur va-tout et, à travers eux, celui de tous les travailleurs. Depuis des semaines, la France est donc alternativement secouée par des manifestations – pas toujours pacifiques – et des grèves – pas toujours bénignes –, qui perturbent profondément la paix sociale. Déjà que l'insatisfaction populaire face au bilan gouvernemental avait atteint des sommets olympiens...
Bref, pour employer une expression typiquement française, c'est un foutoir monstre.
Évidemment, la tenue de l'Euro 2016 était une occasion trop belle pour les protestataires. Paralysie du réseau de transport, ordures ménagères croupissant dans les rues, sans compter les manifs. À tel point que le gouvernement, et ses suppôts de droite (pas sic), dénoncent ces moyens de pression, ayant l'outrecuidance d'invoquer la réputation de la France et les dommages économiques que la situation peut entraîner à ses dépens.
Or, justement, les bénéficiaires de la loi el-Khomri sont les mêmes qui profitent – exclusivement, il va sans dire – des retombées de l'Euro. La France, elle, n'en a rien à foutre, puisqu'elle a tout à perdre sinon.
C'est pour cela qu'elle est descendue dans la rue.
samedi 11 juin 2016
vendredi 10 juin 2016
jeudi 9 juin 2016
mercredi 8 juin 2016
Zéro de conduite
Combien de fois nous sommes-nous fait rouler dans la farine par des commentaires relatifs au pénible Grand Prix de formule 1 à Morial? Si, si, souvenez-vous de ce qu'on raconte concernant les légendaires «retombées économiques» d'un événement de cette envergure.
Chaque année, à la fin de la semaine du Grand Prix, je m'assieds à ma table de cuisine et je calcule quel montant d'argent est tombé chez moi. Année après année, je suis obligé de reconnaître que le montant est de zéro dollar et zéro cent.
Or, à défaut d'être dans le domaine des courses de chars, je constate que je suis dans les patates, là-dessus. En effet, selon une étude récente commandée par Tourisme Québec, il appert clairement que non seulement cela ne nous rapporte rien, mais qu'en outre l'événement engendre un important déficit fiscal.
D'une part, les gouvernements donnent de l'argent aux organisateurs, ne serait-ce que pour acheter le droit de tenir la course à Morial. Ainsi, ils paient en moyenne 18,6 millions de dollars. En échange, ils retirent des retombées fiscales de 8,1 millions de dollars. Bref, les «retombées» du Grand Prix nous coûtent plus de 10 millions de dollars.
On peut se demander alors pourquoi s'entêter à tenir un événement inutilement coûteux et polluant. Apparemment, le lobby de l'hôtellerie, de la rue Crescent et des agences d'escorte est puissant tant à Montréal, qu'à Québec ou Tawa. D'ailleurs, si quelques affairistes réussissent à pomper tant de fric et à le garder pour eux, on est en droit de se demander quelle proportion de cet argent est réinvesti à Morial, et quelle proportion est envoyée dans un paradis fiscal.
mardi 7 juin 2016
lundi 6 juin 2016
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